9 années de silence…
Pourtant, on ne pourra pas dire que
Solekahn n’a rien pour plaire. Depuis ses débuts, le trio a attiré l’attention des médias et des metalleux avertis. Son dark/death occulte a souvent fait l’unanimité, que ce soit avec la sortie du premier EP en 2002 ou celle du tout premier album «
The Great Divider » en 2003. Il faut dire que les Français livrent une musique dense, sombre et rêche, qui n’est pas réservée à toutes les oreilles. Mais ils ont aussi une sensibilité et un sens de la poésie qui font leur identité. Evidemment, avant de sortir un nouvel opus, il fallait faire murir l’ensemble. Tout s’est fait entre 2006 et
2012 avec un enregistrement au
Labyrinth Studio et une signature chez les Danois de Mighty Music. Et voilà le résultat…
…huit titres dotés d’une noirceur et d’une terrible atmosphère occulte. Une noirceur dans laquelle le groupe s’amuse à faire ressortir des éléments lumineux, tel un contraste, comme semble l’indiquer le titre de l’album. C’est aussi huit titres dans lesquels
Solekahn fait d’autant plus ressortir ses influences, passant du death brutal au black atmosphérique sans oublier le doom. « Haste to
Decline » est une réelle furie death metal qui bastonne et nous propose des gros riffs, avec son growl possédé et ses blasts modérés. On découvre un groupe qui veut emmener ses auditeurs dans les méandres de la nuit. La lumière est cachée mais ne se révèle que le temps de quelques secondes, en l’occurrence à la fin, grâce aux claviers.
«
Silence Until Chaos » fait partie des morceaux les plus complets de l’album. Long, certes, mais riche. Il nous propose différentes facettes, différents types d’influences et de vocaux. Du riffing froid black metal aux accélérations et à la lourdeur death metal, jusqu’aux ralentissements pesants du doom metal, le growl fait aussi place aux vocaux écorchés mais aussi au chant clair atmosphérique. Les claviers, contrairement à la dernière fois, renforcent encore plus ce côté sombre en distillant des petites touches malsaines et des nappes suffocantes.
Plus on progresse dans l’album et puis on découvre des titres étranges qui inspirent le malaise et dégoulinent d’occultisme comme « Underestimate & Fail » avec son riff principal qui nous guide dans des contrées obscures. Le break aux claviers est saisissant de noirceur avec sa rythmique fonctionnant comme une incantation et ces sonorités qui auraient pu apparaître dans la série de jeux vidéo
Legacy Of
Kain. L’horreur à l’état pur. De même pour le court «
Seven More Needles ». Ensorcelé.
Solekahn livre un très bon successeur à «
The Great Divider » avec ce «
Nightlights » possédé qui mérite plusieurs écoutes attentives pour en saisir son essence. Son dark/death se révèle très inspiré et suffisamment glauque pour passer un moment perturbant et particulièrement intense. Les neuf années de silence en valaient le coût. Vous êtes prévenus.
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