31 mai 2011 : voici la sortie du premier album du groupe russe Artania. Fondé en 2007 à Voronej, le quintette n'a pas beaucoup fait parlé de lui avant la date fatidique, à part sortir une démo passée inaperçue en dehors de la Russie. Mais les voilà maintenant signé chez Grailight Productions, leur permettant ainsi d'acquérir une meilleure distribution.
Artania prend plus d''assurance avec l'arrivée de leur album «
Night Shall
Crown Ye », officiant dans un black death symphonique teinté de nombreux éléments gothiques et atmosphériques. Les neuf titres en question évoquent des histoires toutes différentes, centrées sur des mystères et événements étranges, comme les prophéties terrifiantes de Nostradamus, le livre magique de la sanglante comtesse
Bathory (d'où le morceau «
Secrets of the
Moon ») ou les enseignements occultes de Aleister
Crowley. Ces événements semblent retranscrit dans les rêves et cauchemars d'un personnage principal que nous retrouvons sur la pochette, endormi dans un lit au milieu d'une pièce à l'univers gothique évident. Le choix des pseudos des membres du groupe n'est pas un hasard non plus (
Bathory, Cthulhu, ou même Lestat parmi les anciens membres).
Les Russes ouvrent le bal avec « Alchemic
Dream –
Demonic Mantra », grâce à une sirène puis un black/death efficace rappelant le travail de
Demonic Resurrection, tant au niveau des claviers que dans l'agencement des riffs. Des sonorités d'outre tombe viennent s'incorporer à l'ensemble du titre tout comme des murmures et des ambiances particulièrement gothiques, tout comme un «
Night Shall
Crown Ye » mettant en valeur certaines influences
Abigail Williams parmi des touches électroniques et un chant féminin cristallin.
« Liturgy in Black Colour » ralentit le rythme pour nous proposer quelque chose de davantage atmosphérique où le chant furieux de Vad est mis en avant parmi des riffs de bonne facture, certes, mais déjà entendus. Le mélange black et death est bien appréhendé et apporte une certaine progression tout comme sur un « San Grinyol » plutôt gothique dans l'ensemble même si les éléments symphoniques sont de la partie, encouragés par des riffs bien black et quelques autres chants féminins.
L'aspect gothique extrême se retrouve beaucoup plus mis en lumière sur un «
Thirteen Signs of Nostradamus » à l'introduction énigmatique et aux plages atmosphériques sombres récurrentes. Le type de riffing et le chant black peuvent rappeler le travail de
Rudra, où les mélodies hindoues à la guitare se font reconnaître. A contrario, un «
Secrets of the
Moon » met en valeur un tout autre univers, où la fameuse comtesse
Bathory est à l'honneur, le morceau étant non seulement glauque mais presque entièrement chanté par une femme, autant dans les parties claires que dans les parties criées.
Dommage cependant que l'album soit si disparate, tout comme cette scène black symphonique russe qui ne cesse de s'accroître. Le contraste est là d'un titre à un autre, tant dans la mise en place des thématiques que dans l'efficacité. Des breaks aux claviers peuvent avoir une intensité particulière, mais tout s'efface ensuite avec la reprise des couplets. Et bien sûr, il n'est pas facile de distinguer une chanson de l'autre, tant il manque une certaine personnalité. A croire qu'Artania pique un peu à tous les râteliers afin d'effectuer quelque chose de diversifié. Il y a donc encore du chemin, sans pour autant dire que le travail des russes soit insuffisant, seulement il faut aller de l'avant et s'extirper des influences.
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