Si l'on en croit les Anglais de
Primitai, leur nouvel opus baptisé
Night Brings Insanity s'est affranchi de toutes les règles, mises à part celles consistant à user de voix puissantes et de guitares virtuoses. Une liberté dont le but est de parcourir le plus largement possible le spectre du
Metal. A ce discours déjà très ambitieux, d'aucuns diraient d'ailleurs prétentieux, ils rajoutent qu'en plus d'être intenses et modernes, les neufs versets de cette œuvre puisent dans ces valeurs qui construisirent les Iron Maiden et autres
Judas Priest. Pour conclure, ils définissent la musique de ce nouvel album comme inclassable et affirment que ce disque n'est rien moins qu'une nouvelle pierre importante dans l'édifice imposant du Heavy
Metal mélodique. Tout un programme donc.
Une allocution qui, au fond, ne m'inspire qu'une seule conclusion, que l'heure tardive à laquelle j'écris ces quelques lignes éclairera aussi, sûrement, de son obscurité lasse et de ses brumes accablantes, et qui dirait, en substance, à peu près ceci: si l'on devait toujours croire ce que disent les artistes de leur propre art, nous passerions, nous autres connaisseurs éclairés et critiques patentés, constamment pour des illuminés.
En tous les cas, une chose est certaine à l'écoute de ce manifeste inédit, du moins à l'écoute des deux titres qui le débutent (Black Rider et le vif
Savage Skies), il y a dans le propos de cette formation originaire de la perfide
Albion des influences qui, au contraire, sont, quant à elles, très lisibles et qui seraient plutôt à chercher du côté de l'Allemagne, et de
Rage notamment. Des similitudes que la voix de Guy Miller, qui nous rappellera immanquablement celle de Peter "Peavy" Wagner du temps de l'excellent
XIII et ces refrains, notamment s'agissant du premier morceau, mettront en exergue. Une ressemblance qui s'estompe un petit peu par la suite comme, par exemple, sur les sympathiques
Power Surge ou
Night Hunters.
Concernant la promesse de traverser le plus largement possible de nombreuses contrées du
Metal, là encore elle n'est pas vraiment tenue puisque, dans l'ensemble, ce
Night Brings Insanity sera surtout le témoignage d'inspirations Heavy
Metal aux rythmes variés et aux accélérations bienvenues. Il y aura bien l'étrange, mais intéressant, My Last
Escape aux couplets syncopés, très modernes pour le coup, et aux refrains, encore une fois, très germaniques (toujours
Rage) ou la ballade très "Pop Rock" Conclusion Forgone pour justifier, un peu, cette affirmation mais ce sera très nettement insuffisant pour en faire l'étendard que
Primitai tente d'agiter sous nos yeux. On pourrait peut-être ajouter aussi l'artwork très colorées, très Glam, ou Sleaze Rock, de la pochette de ce disque, mais là encore ça ne serait pas assez pour justifier pleinement l'affirmation.
Au final, de ce postulat de départ, seules ici les parties concernant les voix puissantes, les guitares virtuoses et la modernité seront vraies. Toutefois l'écart existant entre ce serment initial et le résultat final, fait-il obligatoirement de ce plaidoyer un échec?
Pas nécessairement car sans pour autant nous combler, ce
Night Brings Insanity, déjà 4ième effort des Britanniques de
Primitai, garde assez de tenue pour réussir à nous satisfaire raisonnablement.
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