Night After Night

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13/20
Nom du groupe Serenade (RUS)
Nom de l'album Night After Night
Type Album
Date de parution 25 Décembre 2014
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Insomnia
Ecouter05:44
2.
 Injury
Ecouter04:13
3.
 Damnation
Ecouter04:26
4.
 The Siren's Song
Ecouter05:10
5.
 Ocean Blue
Ecouter04:32
6.
 Life Has Lost...
Ecouter05:08
7.
 Double Piano Sonata (3rd Mov.)
Ecouter01:29
8.
 This Ain't the Summer of Love
Ecouter03:21
9.
 Noc
Ecouter03:20
10.
 Mokry Kapelusz
Ecouter02:09

Durée totale : 39:32

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Serenade (RUS)



Chronique @ ericb4

29 Novembre 2017

Rien qu'une petite étincelle allumée par la formation russe...

Inspiré comme tant de ses homologues par Nightwish, Delain, Xandria et consorts, ce discret combo russe originaire de Nizhniy Novgorod se lance à son tour dans l'arène. Et ce, pas moins de 10 années suite à sa création, en 2004, le temps d'affûter ses armes techniques et mélodiques, à l'instar de savoureuses compositions empreintes de sensibilité et d'un brin de maturité, et d'asseoir son projet sur une logistique solide. Ce qu'il nous prouve ici, nous livrant alors de sémillants arpèges à l'aune de cet élégant et raffiné « Night After Night » ; initiale auto-production de longue durée où s'enchaînent sereinement 10 pistes sur un ruban auditif de 39 minutes. Encore peu popularisée hors de sa terre natale, se glissant parfois dans le sillage de ses maîtres inspirateurs, cette formation entend ainsi et surtout faire rayonner ses propres accords à l'international. Cette introductive galette pourrait-elle le lui permettre ?

Dans ce dessein, Anya, frontwoman au timbre clair mais non lyrique et claviériste émérite, et Snow, guitariste, ont requis les talents de cinq musiciens de studio, à savoir : Julia (chant) ; Anna Groo (guitare) ; Ian (guitare) ; Johnny (basse) ; Bruno (batterie). De cette collaboration émane une œuvre rock'n'metal mélodico-symphonique gothique et progressif plutôt classique, à la production propre, un brin aseptisée, alternant ou combinant passages offensifs et romantiques, sans grande prise de risques mais non sans inspiration. En outre, on appréciera la virtuosité de la pianiste et interprète, conférant à cette œuvre plurielle une teinte classique particulière et ce supplément d'âme qui parfois échappe à leurs concurrents.

Tout d'abord, on se surprend à découvrir un groupe apte à enchaîner des passages entraînants susceptibles de figurer dans les charts, sans pour autant tomber dans la caricature ou la pâle imitation de ses sources d'influence. Distillant un riffing grésillant et saccadé et quelques effets de réverb, le "delainien" « Damnation », coordonnant habilement truculents couplets et entêtants refrains, en est une illustration. Ondulent les violons en surplomb de nappes synthétiques nightwishiennes, et ce, parallèlement à de sèches frappes de fûts. Bref, une tubesque offrande mise en habits de lumière par la maîtresse de cérémonie, que pourraient bien leur envier leurs pairs. Dans cette énergie, non sans renvoyer à Xandria (première mouture), l'invitant « The Siren's Song » comme le pimpant « Life Has Lost... », par leurs couplets bien ciselés, nous retiennent malgré nous. Cependant, les grisantes modulations de l'interprète apparaissant ici un poil sous-mixées, cette dernière se noyant même au cœur d'une dense forêt instrumentale pour ne plus exister qu'en voix de tête sur les refrains. Relative frustration tout de même au regard de la justesse du cheminement mélodique et du caractère pulsionnel de ces deux magnétiques propositions.

Lorsqu'il se cale sur une rythmique plus mesurée, le collectif russe parvient encore à nous faire plier l'échine d'un claquement de doigt. Ainsi, sur fond d'un vinyle érodé par les affres du temps, le mid tempo syncopé « Injury », à mi-chemin entre Imperia et Delain, par le truchement de son magnétique refrain, ne mettra pas longtemps pour nous faire frissonner. Si les séries d'accords investies semblent convenues, on ne restera pas de marbre sur le fin legato à la lead guitare. Et lorsque la belle effleure les touches de son clavier, elle le fait danser comme personne. Adjoignant à ses variations pianistiques ses chaudes inflexions, elle parvient à nous toucher en plein vol. C'est dire que la magie opère sur ce titre aux allures d'un hit en puissance, moment privilégié qu'on se surprend d'ailleurs à ne pas lâcher d'un iota.

Quand elle s'adonne aux moments intimistes, la troupe le fait avec élégance, nous octroyant dès lors ses plus sensibles mots bleus, que l'on ne quittera qu'à regrets. Troublante et évanescente, dans la veine d'Angelzoom et sous le joug des caressantes volutes de la sirène, la ballade atmosphérique « Insomnia » en est un exemple. Ce faisant, cette fondante ronde des saveurs nous mène en d'oniriques contrées. En outre, la progressivité du corps instrumental recèle des riffs émoussés conjointement à une violoneuse assise et à l'incontournable et délicat piano. Un morceau pour le moins enivrant, susceptible d'émouvoir le chaland d'un battement d'aile. Dans cette mouvance, « Noc » se pose comme un délicat piano/voix sous-tendu par de soyeuses nappes synthétiques, recelant moult nuances mélodiques propices à l'apaisement de nos sens. Ainsi, le ballet proposé pourrait bien dépasser quelques espérances. Troublant nos âmes pour mieux s'en emparer, ce moment tamisé pousserait même l'amateur du genre à une incontrôlable addiction. Quand authenticité et simplicité font bon ménage...

Dans le secteur des instrumentaux, souvent connexe dans ce registre, la bande n'a pas moins tari d'inspiration, et ce, en dépit de la brièveté de l'unique passage du genre. Comme pour nous convaincre, s'il le fallait encore, du potentiel de la pianiste, « Double Piano Sonata (3rd Mov.) » se pose comme un laconique mais saisissant instrumental a-rythmique, tel un souffle éolien judicieusement positionné dans la tracklist. Cet interlude permet de rendre compte à la fois de la parfaite maîtrise technique et de la finesse du doigté de la jeune virtuose, témoignant ainsi de sa capacité à enchaîner les harmoniques avec une aisance rarement observée sur le circuit actuel. Une insoupçonnée mais heureuse cohabitation entre le classique et le metal symphonique, en quelque sorte.

Malgré cette succession de passages bien enlevés, que d'aucuns pourront garder longtemps en mémoire, ce message musical accuse hélas quelques baisses de régime. Aussi, petits bémols à l'aune de « Ocean Blue », titre à la rythmique mordante et entonné en duo féminin en voix claires, et de l'incisif mais lassant « This Ain't the Summer of Love ». Dans le premier mouvement, si les deux chanteuses sont à l'unisson et le solo de guitare loin d'être malhabile, on déplorera tant un manque de cohérence harmonique que de gênantes linéarités mélodiques. Pire, le changement de tonalité octroyé à mi-morceau est mal assuré et quelques faussetés apparaissent, émaillant une piste peu ragoûtante, dont le groupe aurait gagné à faire l'économie. Le second effort, quant à lui, souffre d'enchaînements couplets/refrains flottants et l'on tend à perdre rapidement de vue une sente mélodique pour le moins palote. Enfin, le roots et incantatoire « Mokry Kapelusz » reste monocorde et jamais ne fait preuve de modularités rythmiques. On passera donc son chemin, là encore.

De par le potentiel technique observé et un louable élan d'inspiration mélodique affiché à l'aune de ce premier opus, le combo russe nous laisse sur une impression plutôt favorable, mais non sans quelques réserves. Aussi, en dépit d'un enregistrement de bon aloi et de finitions passées au peigne fin, il lui faudra toutefois ajuster son mixage, en valorisant notamment les fines inflexions de la frontwoman. De plus, il s'avère souhaitable qu'il diversifie encore son offre vocale et atmosphérique, qu'il peaufine ses arrangements, tout en éludant les zones de remplissage, pour espérer partager un jour la table de ses maîtres inspirateurs. Ainsi, sa maturité compositionnelle et sa fine plume aidant, une belle marge de manœuvre lui est autorisée, afin de nous octroyer une œuvre plus originale, plus palpitante, et finalement plus aboutie. En espérant ne pas avoir dix autres longues années à patienter...


3 Commentaires

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edenswordrummer - 29 Novembre 2017:

Merci pour la chronique mon cher Eric, toujours aussi bien écrite que de coutume. Je me demande cependant comment tu fais pour avoir la patience d'écouter à la chaîne ces groupes plutôt iconoclastes au demeurant, et à chaques fois d'en écrire un compte-rendu fidèle. C'est un milieu qui tend vraiment à se répéter, et de ce fait, il faut vraiment s'armer de patience pour appréhender chaque oeuvres sans préjugés... 

ericb4 - 29 Novembre 2017:

Merci à toi! Comme tu l'as remarqué, j'écoute toujours de nombreux groupes du même style (metal symphonique, gothique, mélodique, prog, entre autres), et ce, avec la même passion qu'auparavant, mais aussi avec davantage de recul.

Cela dit, vu la masse impressionnante de sorties dans ce domaine, on est contraint de prioriser les choix pour ne pas être noyé par ce flot incessant et avoir le temps d'écouter dans de bonnes conditions les albums qui méritent d'être chroniqués. Et dans ce cas, de nombreux albums prévus d'être chroniqués depuis longtemps ne le sont que plus tard, comme c'est le cas de ce groupe russe, découvert il y a deux ans déjà.

Du coup, pour rattraper le "retard", de nombreux albums moins récents s'intercalent entre les nouveautés et peuvent donner l'impression de publications de chros en chaîne. Et parfois, pour éviter de tomber dans des représentations stéréotypées relatives à un style, j'écoute et chronique, depuis quelques temps, des albums d'autres styles, comme l'alternatif ou l'électro. Démarche qui m'amène aussi à déceler des différences de talent, de niveau de composition, de créativité entre les formations metal sympho et assimilées qui, à première vue, peuvent se ressembler. Ce qui fait que, parfois, on est surpris par l'élan créatif de jeunes combos pouvant ainsi faire jeu égal avec leurs homologues, voire leurs modèles identificatoires.

D'ici la fin de l'année, il y a encore quelques belles surprises à venir...

edenswordrummer - 29 Novembre 2017:

En effet, ton débit d'écriture, et la passion que tu insuffles à chaque ligne est plutôt bluffant ! 

C'est une bonne vision des choses je pense, dans cette quantité phénoménale de groupes qui pullulent dans le style, particulièrement à chant féminin, rares sont ceux qui se démarquent, il est donc normal que ce soient ces derniers qui méritent d'être chroniqués, ne serais-ce que pour conseiller des formations prometteuses à ceux qui sont friands du style et qui ne trouvent pas chaussure à leur pied. 

Il y a de réelles pépites dissimulés sous ce flot de formations, mais je ne peux que trouver cela dommage que la plupart d'entre elles se contentent de servir du réchauffé de ce qui se fait déjà, le Power en est un superbe exemple...c'est un genre constitué de tellement de groupes qui participent à le parodier que même sa réputation en pâtit...alors qu'il recèle de véritables perles à même de séduire un large champ d'auditeurs ! Je pense qu'il en est de même pour le Sympho

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