Niedergang

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16/20
Nom du groupe Firtan
Nom de l'album Niedergang
Type Album
Date de parution 16 Mai 2014
Style MusicalBlack Pagan
Membres possèdant cet album22

Tracklist

1.
 Intro
 01:15
2.
 Angst
 04:20
3.
 Hypnos & Thanatos
 05:19
4.
 Firtan
 09:41
5.
 Zwischen Wahn und Sinn
 04:08
6.
 Seelenfänger
 07:05
7.
 Wogen der Trauer
 05:55
8.
 Oneiros
 03:22
9.
 Huckup
 08:08

Durée totale : 49:13

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Firtan


Chronique @ Icare

25 Septembre 2014

Un black lent et déchiré, à la violence contenue mais à la sensibilité écorchée, fils hybride de Nyktalgia et Windir

Disons-le sans détours, des groupes de pagan black, y’en a pas mal. D’ailleurs, le terme de pagan est souvent utilisé à toutes les sauces, principalement dans le folk, le black et même parfois dans le death, et cette étiquette devenue racoleuse est souvent le simple prétexte à mettre en avant quelques claviers épiques et une pseudo spiritualité païenne qui s’inscrit contre l’uniformisation mentale massive de notre ère actuelle. Mouais… Dans ces conditions, pas facile de tirer son épingle du jeu sur une scène où on finit par confondre meneurs et suiveurs, et surtout, pas évident de proposer une musique originale dans un style dont les codes semblent avoir été définis depuis plus d’une quinzaine d’années par les Ensiferum, Finntroll, Moonsorrow, Wyrd et consorts. Avoir un son reconnaissable relèverait presque du miracle, et pourtant, la horde germanique de Firtan, fondée en 2010 à peine, semble sur le point d’y parvenir, en ajoutant à son metal épique une touche de black lent, glacial et dépressif bien sentie qui fait toute la différence.


Après une courte introduction épique et inquiétante qui mêle chuchotements mystérieux, bruits de vagues, et souffle du vent semblant mettre en scène le dialogue des esprits païens de la nature, Angst débarque sur un riff assez musclé et des claviers à la symphonie sombre : la surprise n’est pas agréable, notamment à cause de cette voix extrêmement écorchée et criarde qui ne colle pas du tout avec une musique qui se veut massive et épique et qui bouffe de ses hurlements geignards et irritants une grande partie de l’espace sonore, laissant les instruments en retrait. D’ailleurs, à ce niveau, la performance n’est pas folle non plus, Firtan ne proposant sur ce premier titre aucun riff réellement prenant, pas de refrain qui se distingue, des parties de clavier quelconques et convenues, tout juste a-t-on quelques parties acoustiques timides et joliment exécutées à se mettre sous la dent ainsi que cette montée en intensité et en rythme à partir de 1,51 minutes, qui nous sortent de notre torpeur. Un titre plus que médiocre qui commence bien mal ce Niedergang, avec un tel début, Firtan part plutôt mal pour nous séduire...

Et pourtant… ce serait une belle erreur de s’arrêter à ce Angst qui fait réellement peur, et de bouder d’emblée le premier full length des Allemands! Hypnos & Thanatos pose dès le départ une ambiance plus épique avec cette batterie tribale et ce riff apaisé : ce titre lent et majestueux, tout en mid tempo, avec quelques légères accélérations menées par la double, se veut moins guerrier que contemplatif, et les guitares tissent une toile de fond mélancolique du plus bel effet dessinant montagnes et forêts enneigées qui défilent sous nos yeux. La recette est simple et maintes fois éprouvée, mais ça marche ! D’ailleurs, dans ce registre plus atmosphérique que réellement rythmique qui se plait à mettre l’émotion en avant plus que la force brute, on constatera avec plaisir que les hurlements de Herr Thienger parviennent à réellement nous toucher, exprimant avec une conviction palpable le désespoir du guerrier agonisant dans la neige et qui prend conscience qu’il ne rentrera jamais chez lui. L’acme est d’ailleurs atteint sur la sublime intro de Firtan qui nous ensorcèle, commençant sur quelques cordes feutrées, presque post rock, se transformant en ce riff si simple et prenant qui s’accompagne de cette mélodie envoûtante et sublime et de ces claviers qui se fondent parfaitement à la musique pour renforcer cette impression de mélancolie majestueuse: pendant presque 10 minutes, les Teutons nous font voyager au gré d’un black lent et déchiré, à la violence contenue mais à la sensibilité écorchée, fils hybride de Nyktalgia et Windir, sorte de DSBM épique et posé qui ne vanterait pas la misanthropie, la haine et la mort mais qui nous dépeindrait une immense fresque historique pleine de batailles et de glorieux héros tombés au combat.

Wogen Der Rauer est aussi une superbe réussite, s’inscrivant dans cette même mouvance déchirée et rêveuse qui sied si bien au groupe et que la voix si plaintive et éprouvante de Philip porte avec un réel talent, avec ce début très efficace sur un blast étouffé et un bref hurlement toujours aussi écorché, s’enchaînant sur ces arpèges à la fois entraînants et déchirants, renvoyant toujours à un mélange improbable de DSBM et de pagan majestueux, épique et solennel. La basse résonne bien, donnant corps et profondeur à la musique, et ces chœurs graves en toile de fond, probablement joués au clavier, confèrent une sorte de magie intemporelle à ce titre qui s’inscrit comme l’un des points forts de ces 49 minutes. Les riffs sont simples mais diablement prenants, agrémentés de notes de guitare à la mélodie entêtante et poignante et d’un bon travail du clavier qui distille des ambiances tristes et hivernales tout en sensibilité.

Néanmoins, un titre comme Seelenfänger, morceau qui se veut plus dur et rythmé, peine à réellement convaincre, avec ces parties de clavier trop kitsch et naïves et ces mélodies de guitares trop gentillettes qui ne font qu’imprimer un rythme convenu et une fausse agressivité malgré un refrain scandé plus viril, et nous rappelle que ce Niedergang est décidément bien inégal : même la partie acoustique, magnifique dans sa pureté et sa simplicité, est mal amenée, arrivant sans crier gare après une brève partie plus brutale, et on ne peut que déplorer qu’un groupe avec un tel feeling musical puisse commettre des erreurs aussi grossières que ces sonorités de claviers trop synthétiques et ces transitions quasi inexistantes.


Malgré ces défauts, Niegergang fera office de belle découverte sur une scène où tout semblait avoir déjà été dit, et se laissera facilement apprécier grâce à sa personnalité unique mêlant la mélancolie poignante d’un black atmo à la Woods of Desolation, la beauté contagieuse d’un black dépressif à la Nyktalgia et les fresques épiques et enneigées d’un pagan metal plus traditionnel. A découvrir, et à suivre sur un prochain full length !

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