Écoeurant. Après une écoute de cet album, on a la nausée. Il y a trop, trop de claviers, trop de chanteurs (trois ou quatre), trop d'émotions, trop de gloire. Et c'est bien connu : trop de quoi que ce soit, tue le quoi que ce soit en question. Là, c'est pire que ça, tout l'effet prévu est désintégré, annihilé, massacré, holocausté, anéanti. Il ne reste rien, nada, niet, pas le moindre petite esquisse d'émotion pour soulever votre coeur. Est-ce que je suis dur ? Ce sera à vous d'en juger en posant une oreille sur cet opus, ce qui, selon moi, sera une pure perte de temps. Mais je peux vous décrire la soupe en question : une sorte de black death mélodique très soft, emporté par diverses voix : tantôt hurlées, tantôt chantées par des femmes, tantôt chantées par des hommes. Ces dernières ne sont même pas totalement dénuées d'intérêt tiens! Le lyrisme de la langue allemande apporte une petite touche wagnérienne plutôt sympathique. Mais hélas, c'est noyé dans une opulence nauséabonde de claviers omniprésents, mais omniprésents de chez omniprésents. C'est étouffant.
À cela s'ajoute les mélodies, qui, pauvres et déplorables, changent sans cesse au sein de structures chaotiques, compliquées et sans cohérence. Tout est pauvre et fade, et sent l'absence d'inspiration à plein nez. Du metal épique, qu'ils disent, mais après deux survols complets du disque, je ne saurais pas vraiment dire quelle atmosphère se dégage du groupe. Ça ne se rattache que très vaguement à la vague païenne, on peut y voir des affinités avec des
Equilibrium et autres
Turisas. D'ailleurs si déjà vous trouvez que ces deux groupes en font trop, je crois que que vous pouvez vous imaginer mon supplice de supporter 45 minutes de grandiloquence pseudo-épique perpétuelle. Et ça ne se rattache pas non plus franchement à la scène black sympho, je supplierais de n'écouter que du Dimmu pendant un mois plutôt que de chroniquer le prochain cd de
Siegfried, honnêtement. Enfin, on y trouve quelques influences gothiques et power, fort déplacées, s'il était besoin de le signaler.
J'ai cité le génial Wagner, celui-ci se retournerait dans sa tombe s'il découvrait comment le mythe de l'anneau du
Nibelung est déshonoré par cette appropriation infâme. Car au fond, à première vue, le groupe a tout ce qui faut pour plaire (à certains en tout cas) : production au poil, variété à travers les morceaux, côté symphonique doublé d'aspects plus maléfiques. Mais voilà, quand on a pas d'inspiration, on a pas d'inspiration, et on ne décide pas de se faire compositeur, ne serait-ce que par respect pour les chroniqueurs. Bref, est-ce que les groupes de metal ont une âme ? Siegried semble vouloir répondre à la question à sa manière : non, pas tous, écoutez-nous! Mauvais, et je me contiens !
Ha ha, marrant, ta chronique représente parfaitement mon ressenti de l'époque. Je crois que je suis tombé sur cet album il y a 5 ou 6 ans dans un vieil Easy Cash à 2 euros, et après la première écoute qui avait été pour le moins éprouvante, j'avais définitvement relégué cette bouse dans mes vieux cartons où il a pris la poussière. Moi qui suis pourtant bon public, je me rappelle que j'avais trouvé ça particulièrement moisi.
Eh bien, la lecture aléatoire m'a fait retomber dessus et je suis en train de me le réécouter en ce moment, masochiste que je suis. Et finalement, je ne trouve pas ça si pourri. Certes, c'est décousu, éclaté, ça part dans tous les sens avec des transitions souvent foireuses, ça en fait trop et ça sonne souvent super pompeux, mais je trouve que la plupart des titres restent édoutables et que ce kitsch assumé donne un petit charme au truc. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais! :-D
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