New World Order

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13/20
Nom du groupe Void Of Sleep
Nom de l'album New World Order
Type Album
Date de parution 16 Octobre 2015
Labels Aural Music
Style MusicalStoner
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. The Devil's Conjuration
2. Hidden Revelations
3. Slaves Shall Serve
4. Ordo Ab Chao
5. Lords of Conspiracy
6. New World Order
7. Ending Theme

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Void Of Sleep


Chronique @ Icare

27 Octobre 2015

Il faudra désormais garder un œil attentif sur ce combo italien, car on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve…

Mine de rien, même s’il n’a pas encore obtenu une reconnaissance internationale, Void of Sleep commence tout de même à faire son petit bonhomme de chemin. Formé en 2010 à Ravenne, le quatuor sort son premier EP l’année suivante, et son premier album de 2013, Tales Between Reality and Madness, mélangeant habilement influences stoner, sludge et progressives, reçoit par la suite un beau succès dans la presse spécialisée.

C’est donc sur leur lancée que les Italiens sortent leur second full length nommé New World Order, toujours sur Aural Productions, évoluant dans le même style complexe et indéfinissable que l’album précédent, et s’attachant à mettre en paroles et en musique les méandres les plus sombres de l’esprit humain.


Devil’s Conjuration démarre les hostilités, titre très gras et lourd plombé par une basse grondante aux saccades nauséeuses, sorte de mélange entre sludge crasseux et post hardcore massif à la Cult of Luna, dégageant une ambiance sombre et oppressante bien en adéquation avec le titre et la pochette de l’album, superbe par ailleurs.

Hidden Revelations suit, composition volontiers puissante, avec ces parties de batterie lourdes et saccadées, cette basse ronflante, et ces quelques envolées vocales plus agressives, mais les Italiens, jouant sur les contrastes, savent aussi faire preuve d’une subtilité presque sibylline lors de ces couplets embrumés à l’aura presque ésotérique. A ce moment-là, on comprend que définir le style de Void of Sleep n’est pas chose aisée : les Italiens évoluent dans un mélange à la fois heavy et psychédélique empruntant autant au stoner et au sludge qu’au prog. Certains moments, lourds et massifs, font penser à du Mastodon, tandis que les passages les plus gras et saccadés renvoient à High on Fire, on pense aussi parfois à Tool sur les passage les plus feutrés et lancinants (surtout sur le titre éponyme) ainsi que dans l’utilisation de cette basse obsédante, ceci dit, si on peut relever certaines influences indéniables dans la musique du combo, il est important de souligner que toutes les compos sont suffisamment travaillées pour avoir une personnalité propre.

Un morceau comme Slaves Shall Serves, est une bonne petite mandale, simple, direct et puissant, imposant des riffs musclés et entraînants dans la plus pure tradition stoner, présentant le meilleur d’un Red Fang copulant avec Mastodon, avec ces guitares rondes et ronflantes, une section rythmique qui envoie implacablement le bois et un refrain qui, s’il manque un peu de subtilité et d’émotion, a au moins le mérite d’être efficace et facile à retenir.

A l’opposé, Ending Theme démarre comme un morceau de rock progressif et occulte fouillé, un peu à la manière d’un Opeth nouvelle mouture ou d’un Porcupine Tree, avec ces notes dissonantes, ces arpèges inquiétants, et cette batterie aux contre temps déroutants. Les couplets planants aux guitares aériennes du début font petit-à-petit place à une lourdeur stoner sludge qui vient engluer le tout dans un flot de distorsion épaisse. Ce long morceau progressif oscille durant plus de 14 minutes entre une pesanteur terrestre et fangeuse incarnée par cette basse bourdonnante et ces riffs visqueux, et les contrées oniriques d’un rock stratosphérique, admirablement servies par la voix claire de Burdo, qui n’en fait jamais trop. Les musiciens prennent un malin plaisir à tisser un labyrinthe musical complexe au fur et à mesure de leurs inspirations tantôt sombres et tortueuses (ces dissonances malsaines dès 11 minutes, la fin de morceau, saccadée, dérangeante et bruitiste qui ferait presque penser à du Meshuggah sous prozac), tantôt plus lumineuses, avec un semblant de refrain juste et touchant qui revient comme un leitmotiv entêtant sur fond de mélodies de guitares accrocheuses.

Mais c’est justement là que le bât blesse. A vouloir trop en faire, Void of Sleep finit parfois par nous perdre en route; le groupe joue bien, le tout est parfaitement carré et en place, mais les pérégrinations musicales du quatuor sont parfois un peu dures à suivre, la faute à des transitions pas toujours très bien amenées et à des compositions qui s’éparpillent entre des styles parfois un peu contradictoires, comme tiraillées entre la volonté évidente de proposer un ensemble compact, direct et puissant et de distiller une aura occulte et noire via des passages plus tordus et progressifs.


C’est un fait, le tout manque de ce liant, de cette fluidité et de cette cohérence nécessaires à tout bon album, et surtout de ce petit supplément d’âme qui parviendrait à nous transporter totalement, et que le groupe ne semble embrasser que sur certains trop brefs passages.

New World Order est donc un album tout à fait correct, qui a le mérite de présenter un groupe encore peu connu au potentiel très intéressant, mais qui reste encore loin derrière ses influences. Ce n’est donc pas avec cet essai que Void of Sleep parviendra à instaurer un nouvel ordre mondial, mais il faudra désormais garder un œil attentif sur ce combo italien, car on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve…

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