C’est à travers la beauté que peut renaitre l’espoir…
L’espoir d’une scène oubliée, d’un mal-être profond et d’un complexe d’infériorité qui gangrène un metal dit mélodique, devenu avec le temps synonyme de niaiserie et de symphonies baveuses et prétentieuses.
Une vérité partielle mais très loin de s’ériger en symbole absolu d’un genre il est vrai en berne mais pourtant vivant et transpirant de tout ses pores. Il y a les grands groupes qui, années après années, enchainent disques et tournées, recueillant une passion s’amenuisant avec le temps. Et il y a ces groupes ponctuels, ses projets éphémère qui, loin de tout, jette un pavé dans la marre et s’en vont, se rendant à peine compte d’avoir offert une si cruciale lueur d’espoir dans le cœur d’un auditeur avide mais insatiablement déçu.
Lorsque
Beyond Twilight, groupe étrange à la destinée des plus particulières et uniques, sort "For the Love of Art and the Making", finalement destiné à un public plus large et paradoxalement étroit que le simple fan de metal mélodique, l’émoi est intense, la musicalité céleste, l’interprétation divine.
Quelle était donc cette voix, ce Bjorn Jansson sorti de nulle part qui, de son timbre entre puissance incroyable, émotion viscérale et polyvalence extrême, subjuguait une composition quasi expérimentale ? Une voix que l’on désirait entendre encore et encore…
Il est donc naturel que lorsque l’homme monte son propre projet, les espoirs sont grands, peut-être cet homme peut-il apporté ce que Tobias Sammet a réalisé dix ans auparavant ? Cette fraicheur qui rajeunira toute une scène…
Lorsque l’on sait que le dit projet sera en collaboration avec le bourreau de travail Uli Kusch, enchainant les albums (ex-
Helloween, ex-
Masterplan,
Beautiful Sin, Melkong
Delta…) à la batterie et le propre frère du vocaliste à la guitare, Benny, on se prend à doucement, en silence, rêvé…
C’est pourtant un destin tout autre qui accompagnera ce projet prénommé Ride the Sky (hommage à
Helloween ?), signé chez le géant
Nuclear Blast mais paradoxalement produit et sortie dans l’anonymat et l’indifférence générale, sans une once de travail promotionnel ou de quelconque support médiatique de la part du géant allemand…
C’est finalement, et funestement serait-on tenté de dire, que seul une poignée d’individus, entre chanceux et personnalités attentives du destin du vocaliste prodigue (pourtant déjà loin de ses vingt ans…), que se partagera le plaisir d’écoute de ce "New Protection".
Un power mélodique portant le sceau de ses ancêtres en tentant l’exploit de la personnalité et de la créativité. Une musique mise en avant par un travail mélodique impeccable et superbe, tout d’abord grâce à des guitares enlevées et magnifiques, mais également à des claviers épiques (mais jamais orchestraux) ou plus cybernétiques et modernes ; le tout enrobé par la tessiture de voix si particulière de Bjorn.
On retrouvera évidemment la patte d’Uli dans la production qui se paie pourtant le luxe de ne sonner réellement comme aucune autre. Sans pour autant être original, Ride the Sky est Ride the Sky, une entité vivante et indépendante. Un morceau aussi beau que "A Smile from
Heaven's Eye" le prouve aisément, la technique est mise de côté pour mettre en valeur l’émotion et s’extirper d’une scène probablement trop virtuose et stérile à ses heures. Ici, on ressent une liberté chez les musiciens, qui se font avant tout plaisir à proposer ces mélodies léchées sans jamais refuser néanmoins des solos ou autres encarts plus typiquement power. Lorsque le morceau s’ouvre sur ces chœurs et cet aspect cybernétique, c’est pour rapidement donner de l’espace à une ligne vocale simple, efficace mais superbe, où Bjorn, loin d’étaler son talent, l’utilise intelligemment en se retrouvant toujours dans le bon ton, pour s’envoler sur un refrain presque sobre, beau, planant sur un coulis de leads mélodiques à tomber. Certains évoqueront une certaine suffisance, voir facilité…d’autres une parcimonie plus que bienvenue.
Ne s’entachant pas de longues pièces épiques comme bien souvent, Ride the Sky se veut donc plus directement accessible, à l’instar du titre éponyme, qui s’ouvre rapidement sur le jeu si reconnaissable d’Uli et démontre la densité sonore de la production. Le refrain rentre rapidement en tête, sur un texte des plus intéressants et toujours cette voix, entre retenu et envolées hallucinantes, sur une nappe de claviers simple mais entêtante.
Le groupe plongera parfois dans des atmosphères plus rapides et menaçantes ("Prince of
Darkness"), mélancoliques et poignantes ("
Silent War") ou presque ésotériques ("
The End of Days"), toujours avec une maestria forçant le respect.
"New Protection" (pour la version simple) s’achèvera sur un "A Crack in the Wall" grandiose et ambitieux, parsemé de chœurs et de claviers toujours aussi beau et agréable à l’écoute, laissant éclater un sourire sur le visage de l’auditeur, par simple plaisir.
Il est clair et évident que Ride the Sky n’innove en rien le monde du métal mélodique mais il offre une incroyable bouffé d’air frais à un genre se reposant sur ses plus grands groupes et peinant sincèrement à créer de nouvelles sensations. Dans le cas présent, ce n’est ni l’extrême créativité ou technique musicale qui subjuguera, mais simplement l’intelligence musicale de musiciens accomplis étant parvenue à trouver l’équilibre entre la beauté et la puissance pour, en toute simplicité, offrir un petit moment d’évasion à l’auditeur.
Et-ci c’était à travers la beauté que l’espoir avait ressurgi…
Choper sur un stand du Hellfest ;)
Je me le réécouterais sans doute, même si il ne m'a pas marqué plus que ça non plus. point positifs il n'y a pas vraiment de moments chiants, mais par contre je trouve des passages un peu trop typiques, pour dire j'ai pensé à At Vance et ce groupe a plutôt tendance à m'ennuyer...
Mais merci pour la découverte quand même.
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