Encore une fois, la Tunisie est à l'honneur. Mais cette fois, point de
Myrath ou de metal progressif mais place au metal extrême et à quelque chose de moins chaleureux et de moins gentillet.
Exit les éléments exotiques et les chants en arabe. Ici, ça ne rigole pas et c'est au death metal que nous allons nous attaquer. On connaît peu les groupes de ce style dans ce pays du Maghreb mais il y en a toutefois quelques uns qui ont un bel avenir devant eux, comme
Vielikan et
Brood Of Hatred. A l'origine, ce groupe était le projet solo du chanteur/bassiste Mohamed Melki mais il a fini par se trouver deux musiciens supplémentaires.
Si
Brood Of Hatred semble tirer son nom d'un des morceaux de
Suffocation, c'est plus du côté du death metal suédois que se situe le trio, avec des touches atmosphériques et oppressantes en prime. Les Tunisiens s'octroient un concept sombre et moderne pour coller à leurs compositions, utilisant des thématiques concernant l'intelligence de la technologie, menant l'humanité à sa perte alors qu'elle pensait avoir trouvé le moyen de combattre
Satan contre la corruption.
C'est donc au fin fond d'un trou noir que nous emmène les musiciens, là où la lumière n'existe pas. On est bien loin du côté chaud des pays arabes mais très proche d'un monde désolé où l'homme disparaît peu à peu. Le death metal de
Brood Of Hatred s'avère donc très sombre et très froid, ponctué de touches progressives comme sur un « Terminal Velocity » et ses fréquents changements de rythme, dont son passage acoustique mélancolique. Avec un morceau comme « Deconstruction », on se rapproche davantage de
Ulcerate, avec le côté plaintif et torturé des guitares, ainsi que ce général aspect étouffant. Mais c'est sans doute « Technological
Genocide » qui montre sa facette la plus brutale, avec des accélérations de rythme, des blasts et des relents black dans les riffs, au sein d'un album qui s'était avéré construit principalement en mid tempo.
Les atmosphères véhiculées par les riffs sont très importantes dans ce quatre titres et tranchent littéralement avec le growl très guttural de Mohamed, qui se voit aidé par Fedor Souissi de
Vielikan sur le premier morceau « Deconstruction ». «
New Order of Intelligence » est un premier EP déjà mature pour un groupe en devenir et formé en 2010. Il ne manque plus qu'à voir comment l'univers de
Brood Of Hatred tient sur la longueur avec un full length. Mais au vu de la qualité ici présente et de la force oppressante qui s'en dégage, on ne peut qu'espérer quelque chose de bon. Affaire à suivre.
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