Nevrast

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15/20
Nom du groupe Ainulindale
Nom de l'album Nevrast
Type Album
Date de parution 30 Mars 2014
Style MusicalFolk Pagan
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. Hither Land
2. The Parting
3. By the Shore
4. Namarië
5. Vinyamar
6. Under May's Moon
7. Nevrast
8. Distant Land

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Ainulindale


Chronique @ AlonewithL

22 Juillet 2014

La tranquillité d’une nature vierge et dégarnie.

Inspiré de l’univers fantastique de l’œuvre de Tolkien, « Ainulindalë », le projet neo folk de Thomas Reybard, n’en est pas moins contemporain. Il n’est pas question de folk imitant les musiques tirées de la période médiévale, ni même de recréer une grande épopée épique, mais il s’agit là d’un folk acoustique, atmosphérique, éthéré. « Nevrast » sorti durant l’année 2014, fait suite à un premier opus apparu plus de 10 ans auparavant. L’auteur, également connu par son surnom Engwar, s’était entretemps consacré au projet de black avant-gardiste « Vehementer Nos », qui a connu un certain succès critique, avant de se reconsacrer à « Ainulindalë » aux alentours de l’année 2008. Une vingtaine de musiciens, comme précisé, auront été utiles à la réalisation de l’ouvrage, qui bénéficie aussi d’illustrations de la peintre Florence Guillot. « Nevrast » s’avère un beau voyage pour quelqu’un sachant apprécier la tranquillité d’une nature vierge et dégarnie.

Ce second ouvrage apparait plus dépouillé que son prédécesseur, usant pleinement d’un vague sentiment de tristesse palpable dès la première marche, sur l’introduction « Hither Land ». Ce sont là, violoncelle, contrebasse qui viennent se lamenter. Quelques roulements de percussions donneront en fin un soupçon de tonus. Seulement, « Nevrast » n’est point dominé par ces instruments. « Hither Land » n’est ainsi aucunement le reflet de l’ensemble. Ce qui domine c’est la tendre guitare acoustique et le chant feulé et délicat de Thomas Reybard. Ainsi on peut s’attacher à « The Parting » ou encore l’éponyme « Nevrast », qui en sont de parfaites représentations, quoique bien appuyées par le violon et tout en finesse. « Nevrast » étant bien sûr le plus intéressant, le plus développé, mais aussi le plus long, car avoisinant les 10 minutes. Les chœurs semi-épiques à partir de 3 :30 minutes sont d’ailleurs assez remarquables.

Nous remarquerons sur ce titre la très bonne prestation dans un timbre bluesy de la chanteuse Alice Jean. Elle a une place importante sur le fragile et immersif « Namarië ». L’articulation y est lente, parfois soutenu par le violoncelle, jusqu’au milieu de piste où les violons décident de faire irruption et donnent alors du souffle, de l’éloquence à la musique, avant que celle-ci ne retombe dans sa torpeur première. Cette affection est aussi marquante sur « Under May’s Moon ». Divers instruments et intervenants s’ajoutent dans une grande parcimonie. Avec chance, on se laisserait presque assoupir à suivre ce faible et doux courant, un courant qui peut être liquide, comme aérien. Le violon et les chœurs représentent davantage ce dernier élément volatile, au contraire de la flute et de la guitare. Ce sera le vent qui s’imposera sur le morceau « By the Shore ». Il s’agit là d’un survol, dans une tonalité chaleureuse, attirant vite la sympathie, et celà dès les sons cristallins de l’entame. Ce sera davantage au tour du trombone de renforcer cette sensation d’élévation ici.

On songe parfois à une évolution prog, quand on écoute « By the Shore ». Sans doute du fait d’y retrouver une diversité à la fois émotionnelle et musicale, un développement qui n’a rien de régulier, entre airs contemplatifs et chants esseulés. Les effets planant et contemplatif sont aussi essentiels à cette idée. Il y a bien une envergure contemplative très forte sur d’autres morceaux, tel l’instrumental « Vinyamar ». Là, la guitare acoustique fait preuve de davantage de fluidité et de hâte (bien que relative), soutenue par des chœurs vibrants. La guitare acoustique se monstre également bavarde sur l’autre instrumental « Distant Land ». On percevra trombone et flute communiquer entre eux en milieu de piste. Le titre en question semblerait toutefois un peu sommaire à la différence des autres. L’album aurait mérité une fin sublime.

Thomas Reybard positionne son projet « Ainulindalë » vers un neo folk très éthéré, qui aura assurément ses admirateurs; des personnes qui aspireront au calme, à la douceur, qui aimeront se faire balloter par une musique reposante, tout en doigté. A ceux qui prétendront qu’il s’agit ici d’un cas unique, je pourrais leur renvoyer au projet napolitain « Corde Oblique », qui créé une musique tout ce qu’il y a de plus identique. Néanmoins, la beauté, le raffinement de « Nevrast » ne suffiront pas à combler intégralement l’effet de linéarité que l’on est amené à ressentir par moments. Peut-être aurait-il fallu que les différents intervenants soient pleinement exploités, et pas seulement apposés en toile de fond. La richesse vous ouvre assurément les portes de la réussite. Le Nevrast est décrit dans l’œuvre de Tolkien comme une région monotone, qui fut plus tard recouverte par les eaux. Elle est éminemment belle malgré tout, pour peu que l’on prenne la décision d’y séjourner.

14/20

3 Commentaires

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LeLoupArctique - 22 Juillet 2014: Je séjournerais volontiers dans le Nevrast, merci pour la chro !
AlonewithL - 22 Juillet 2014: Comme écrit, si jamais ce genre de musique très douce t'intéresse, tu peux jeter une oreille à Corde Oblique. Concernant Nevrast, l'album est en écoute complète sur leur site web.
LeLoupArctique - 22 Juillet 2014: Ah merci pour l'info, et oui j'ai noté le nom de Corde Oblique ; effectivement ça peut m'intéresser.
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