Comparé à la majorité de ses confrères européens, l’Espagne n’a emboité le pas à une scène deathmetal en pleine explosion que quelques années plus tard. En 1992, sans compter Let Be Us
Corrupt des deathgrinders de Rottest Slag, le pays ne compte effectivement que trois full lenght purement death, se résumant à
Far From Beyond de
Feretrum (paru en K7), Chaopula de
Necrophiliac et
Nest of Affliction d’
Unbounded Terror. Ce dernier se forme autour de Vicente Paya sur l’ile paradisiaque de Majorque en 1990, sous le nom de Putrefeact Monstruosity avant son changement de patronyme l’année suivante.
Ami avec l’incontournable Dave
Rotten qui vient tout juste de monter sa boite,
Unbounded Terror gagne ainsi les rangs de
Drowned Productions aux côtés de son collègue
Necrophiliac, précédant de quelques mois
Demigod,
Purtenance,
Altar,
Cartilage,
Pyrexia &
Rottrevore, qui se placeront eux aussi sous la bannière de l’écurie ibérique, et représenteront d’ailleurs les seuls groupes ayant sorti un CD pour le label. Le quatuor emmené par Vicente rejoint alors les Desgrabaciones Studios locaux dès mars 1992 pour la capture de son premier album
Nest of Affliction, qui paraît dans le courant de l’année.
D’inspiration principalement nord américaine,
Unbounded Terror lâche un premier album que l’on pourrait rapprocher des premières œuvres d’
Incantation et
Baphomet (
Onward to
Golgotha,
The Dead Shall Inherit), sans toutefois posséder la profondeur ni la lourdeur du premier, ni l’incision des riffs du second.
Nest of Affliction possède en effet nombre de passages tapageurs s’opposant à des décélérations judicieuses, tout en bénéficiant du chant guttural de Toni et d’un son, bien que modeste, relativement caverneux.
Unbounded Terror soigne également ses ambiances en glissant plusieurs introductions & interludes qui emmènent directement le deathster dans les souterrains, mais aussi en intervenant discrètement et parcimonieusement aux claviers, histoire s’assombrir l’ambiance, pour citer les passages centraux d'
Immortal Violence et Mankind Mind, ou encore le morceau final
Sarcastic Souls d’un équilibre étonnant. En revanche, le quintette manque parfois de savoir-faire, à l’image des soli maladroits de Vincente & Toni trahissant un certain manque de technique.
Perfectible dans son interprétation et sa capture,
Nest of Affliction reste ainsi une réalisation de deathmetal modeste comparée à la pluie d’albums cultes parus en cette année 1992. Parmi les pionniers du genre dans son pays,
Unbounded Terror s’en sort en revanche mieux que ses collègues de
Feretrum et
Necrophiliac, grâce à un enregistrement de qualité plus honorable permettant une meilleure mise en valeur de ses compositions, qui dégagent ce relent de mort et d’outre tombe ne manquant que d’un zest de profondeur pour être réellement menaçant. Il n’y aura toutefois pas de suite, le quatuor se séparant dès l’année suivante au profit de
Golgotha, le projet doomdeath désormais principal de Vicente Paya.
Fabien.
De l'écurie Drowned, je n'ai retenu que Pyrexia et Demigod, le reste je trouve que ça va du moyen (Rottrevore) à l'abominable (Purtenance).
Je ne connais pas Unbounded Terror, je me laisserai peut-être tenter par la réedition prévue, tu as des infos?
Merci en tout cas.
Pour le reste, tu peux effectivement considérer les albums de Demigod, Pyrexia et Rottrevore comme les meilleurs oeuvres de Drowned Productions, disques que j'avais tous les trois bien apprécié à leur sortie et aujourd'hui encore, Slumber of Sullen Eyes en tête. Nest of Affliction reste un cran en dessous.
Fabien.
Bah, du sous Onward to Golgotha ça peut être intéressant, mais c'est sûr qu'en 92 ce truc avait peu de chances de péter la baraque.
Jack tu déconnes, il est excellent l'album de Rottrevore.
Fait amusant, j'ai vu Golgotha en concert en 1995 ou 96 à Clermont-Fd, ça m'avait pas laissé un souvenir impérissable.
Petite digression pour parler d'un groupe de Death espagnol à gros potentiel : Wormed, l'un des seuls groupes catégorisé "Slam" (bien que ce terme m'agace et me fait penser à grand corps malade et ces conneries) qui m'emportent totalement, l'album Planiphaerium de 2003 est de bonne facture, mais le deux titres de l'an dernier est monumental, annonçant je l'espère un full lenght dévastateur.
En tout cas j'en connais un qui n'aura pas de seconde chance, c'est le Purtenance, beurk.
Wormed je ne connais que le premier, c'est pas mal mais je lui préfère le dernier Human Mincer avec la moitié des memebres de Wormed justement.
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