Liste des groupes Death Mélodique Synestesia Nereus

Synestesia... l'association des sens. C'est à ce nom mystérieux que répond une formation de death mélodique finlandais dont j'ignorais l'existence jusqu'à la découverte de ce "Nereus", deuxième album en date du groupe. La première impression nous vient de l' artwork, dans des tons très rougeoyants. Il nous présente une ville apparemment traversée par la foule, le tout baigné d'une aura blanche descendant du ciel. De quoi ajouter au mystère. Ne tardons donc pas et voyons ce que recelle cet album.

Le morceau "Alku", faisant office d'intro, nous plonge dans une ambiance maritime, à renforts de sirènes de bateaux, de cris de mouettes et de bruits de vagues... Une ambiance dans laquelle l'album ne se complaira pas, affichant une diversité intéréssante au niveau des directions explorées.

On a en effet le droit à des titres mélo-death très rentre-dedans, au tempo rapide et à l'efficacité redoutable, tels que "Nereus", donnant son nom à l'album, avec ses couplets scandés rapidement et son refrain lourd et percutant, "Kone Pysahtyy", son refrain saccadé, porté par un riff de guitare efficace ou encore "Valhe", particulièrement véhémente dans ses couplets, mais également à des compositions au tempo plus lent, mélodiques à souhait. L'entraînante "Juurelle Majakan" ou encore "Murha ?", portée par de magnifiques parties au clavier et qui fait la part belle au jeu de guitares sont à mettre dans ce registre. Synestesia nous rappelle ainsi ses compatriotes d'Insomnium, qui sur leur dernier album avaient superbement réussi ce mariage de force et de douceur.

On note également l'utilisation avec justesse et parcimonie du chant clair féminin, pour contrebalancer un chant guttural brut et caverneux, par ailleurs bien maîtrisé. Ces incursions de voix féminine sont à observer sur "Valo", où celle-ci est du plus bel effet ou encore sur "274 askelmaa", morceau auquel elle confère un côté doom, enrichissant une fois de plus les atmosphères diverses de l'album. Mais c'est sur "Hiljaisuus", seul morceau intégralement en chant clair, qu'elle se voit offrir une place à part entière, faisant de ce titre une sorte d'intermède enchanté et planant au milieu de ce disque.

Il n'y a donc pas grand chose à redire de cet album, qui étonne par son aspect homogène, presque rien à jeter dans ces douze pistes et pas de faux-pas criant à signaler mais également par une production très correcte pour une oeuvre auto-produite. Amateurs de mélo-death (et de langue finnoise) , d'Insomnium et autres Before The Dawn, je vous invite à jeter plus qu'une oreille sur ce "Nereus", qui devrait peut-être permettre à Synestesia de sortir de l'anonymat et de prendre sa place sur la scène mélo-death.