Nephilim

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15/20
Nom du groupe Annysia
Nom de l'album Nephilim
Type Album
Date de parution 30 Août 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. The New Realm 03:24
2. Secret Garden 04:06
3. Nephilim 06:36
4. Battle of Mystics 06:56
5. Demontia 05:23
6. Fairy Sins 04:28
7. Valkyrie 08:57
8. Redemption 05:33
9. Lost Soul 03:20
10. Captain's Song 03:49
11. Pirates of the Sea 05:58
12. Nivek 07:18
13. The Battle 01:48
Total playing time 1:07:36

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Annysia


Chronique @ ericb4

13 Décembre 2016

Un solaire et émouvant manifeste introductif...

Nouvelle recrue dans le large spectre du metal symphonique à chant féminin actuel, cette formation hispano-américaine, mise sur piste en 2012 par le bassiste Mike LePond (Symphony X) et la frontwoman Rose Mack, s'est laissée le temps suffisant pour sculpter une à une ses gammes, à l'aune de cette pléthorique et initiale offrande. Sur les 67 minutes que compte cet opus, sorti 3 ans plus tard, s'enchaînent 13 plages épiques et romanesques basées sur l'univers imaginaire de Nephilim, vaste domaine peuplé de créatures étranges et d'êtres mystérieux. Pour précision, Annysia est le nom donné aux fées vivant dans l'obscure forêt de ce royaume, postées en observatrices de ce monde, en quête d'un équilibre à trouver en vue d'une parfaite harmonie entre les êtres vivants. Aussi, que ce soit Mike, Rose, Capt, Valiant (batterie), Sergio (basse) ou Valna (guitare), chaque membre du groupe a eu un rôle à jouer dans l'espace onirique et fantastique de Nephilim.

Aussi, leur projet combine harmonieusement metal power et mélodico-symphonique, atmosphérique et progressif, dans la veine atmosphérique de Nightwish, Epica, Delain, entre autres. Dès ce méfait, on perçoit sans mal une qualité d'enregistrement de bonne facture, un mixage ajusté, des enchaînements sereins et peu de notes résiduelles. Autant dire que nos compères n'entendent pas rester en retrait de cette scène metal encore bien longtemps. Cette œuvre lui autoriserait-elle déjà à rejoindre les valeurs montantes de ce registre metal, au demeurant, fort convoité ? Un regard circonstancié sur ce propos s'imposerait donc...

On observe d'entrée de jeu une place non négligeable laissée aux instrumentaux, avec quelques belles pièces à l'appui. Tout d'abord, de soyeuses nappes synthétiques d'inspiration nightwishienne infiltrent les terres du légendaire royaume ainsi dénommé : « The New Realm ». Cette altière, cinématique et classique entame instrumentale sur fond d'ondulantes et célestes vocalises féminines plante opportunément le décor du spectacle que nous réservent nos acolytes. Jouissant d'arrangements du plus bel effet et de finitions loin de manquer à l'appel, on comprend dès lors quelles sont les prérogatives affichées par l'inspirée sarabande. De son côté, l'incandescent et techniciste instrumental « Captain's Song » nous octroie un sculptural solo de guitare au legato bien assuré et à l'expert picking. Relayé par de sémillants arpèges au piano et un enveloppant environnement synthétique, l'orchestration évolue crescendo et finit par hypnotiser nos sens. Ainsi, avec authenticité et maestria, de cette offrande nos tympans en garderont un souvenir ému. Lorsque la magie opère... Enfin, le laconique et répétitive outro instrumentale « The Battle » clôture cette proposition avec quelques choeurs bien amenés en substance. Hélas, la sempiternelle linéarité du champ mélodique achèvera de nous désolidariser de cette dispensable piste.

Lorsque le combo a opté pour de tonitruants passages, il n'a que rarement omis de se montrer mélodiquement engageant, sans pesante ostentation, ni navrante mièvrerie. Dans cette mouvance, dans le sillage de Nightwish, « Nephilim », plantureuse et épique piste power symphonique, distille un tapping martelant parallèlement à d'innombrables rampes synthétiques, parfaitement en phase avec les angéliques inflexions de la belle, parfois rejointe par une bête growleuse. Un picking alerte se fait sentir sur un break, avant de se faire souffler par une flamboyante reprise sur le refrain et de revenir de plus belle pour véritablement encenser le tympan. On ne pourra que malaisément se soustraire à la force de ces diluviens éléments, pour notre plus grand plaisir... Enfin, le frondeur « Demontia », pour sa part, laisse entrevoir les traces profondes des serpes oratoires d'une insoupçonnée prédatrice, évoluant au fil d'inaliénables saccades de riffs écornés étreignant une rythmique resserrée. Foncièrement mordant, ce brûlot nightwishien en l'âme, lui aussi, octroie également de sulfureuses envolées lyriques ainsi qu'un sémillant solo de guitare. Et, là encore, la sauce prend...

Dans cette même veine rythmique, le groupe a également varié ses ambiances, ayant alors opté pour une empreinte gothique accolée à son message musical. Ainsi, le frétillant « Redemption », titre à la lumière crépusculaire d'inspiration dark gothique dans le sillage de Draconian, livre ses riffs écorchés vif parallèlement à des attaques de growls, ces dernières évoluant de concert avec les chatoyantes inflexions de la belle. Un peu en décalage par rapport à ses voisins de piste, ce sombre morceau recèle toutefois une fine mélodicité, mise en exergue sur le refrain. Majestueuse et lumineuse fresque hispanisante, à la manière de Diabulus In Musica, « Valkyrie » déploie ses 9 minutes d'un voyage épique où, par monts et par vaux, la déesse laisse s'égrainer ses aériennes, ondulatoires et néanmoins puissantes volutes. Non loin de là, en embuscade, la rejoint la growleuse et vénéneuse créature, conférant à cette pièce d'anthologie à la rythmique enjouée, d'obédience mélodico-symphonique et flirtant avec l'opéra metal, un caractère semi-gorgonesque. Autre pièce d'envergure, non sans rappeler Leaves' Eyes, le plantureux et diluvien « Nivek » fait rayonner ses 07:18 au fil d'un inaltérable et mordant tapping. Des growls tempétueux exultent au beau milieu de cette dense et touffue forêt instrumentale. La belle, cette fois, tient moins les rênes qu'habituellement, laissant son comparse se charger de nous lacérer le tympan de toutes parts sur cette offensive embardée. Ce faisant, on tendrait à s'y perdre en conjectures technicistes. De plus, la pâleur du sillon mélodique peine à recueillir l'adhésion sur la durée, celle-ci n'étant pas apte à sauver des abysses une pièces qui, sans cela, disposait des ingrédients requis pour nous retenir.

Par ailleurs, nos acolytes ont aussi joué sur des effets de contraste rythmique pour nous rallier à leur cause, avec une belle pièce à l'appui. Ainsi, l'offensif et roboratif titre opératique « Battle of Mystics » évolue ses 7 minutes durant sur un vrombissant et engageant mid/up tempo à la sauce Epica, avec un zeste conjoint d'Amberian Dawn (première période) et d'Imperia eu égard aux arrangements déployés. On est à la fois bringuebalé par le féroce convoi orchestral et happé par la rayonnante empreinte vocale de la princesse. Ce faisant, on ne restera pas longtemps sans esquisser un headbang à la volée, ni sans éprouver le désir d'y revenir pour goûter à nouveau aux exquises ondes vibratoires de cet océan de félicité. Mid/up tempo chevaleresque dans la lignée commune à Delain et The Gathering, « Pirates of the Sea », quant à lui, octroie un duo mixte en voix claires en parfaite osmose, déambulant parallèlement à quelques pérégrinations growleuses et à des gimmicks bien enlevés à la lead guitare. Aisément accessible, cette piste ne s'effeuille pourtant qu'au bout de plusieurs écoutes circonstanciées de par les nuances harmoniques qu'elle recèle.

Quand il ralentit la cadence, les harmoniques distillées par le collectif dans ses espaces d'expression font merveille. Ainsi, de délectables arpèges au piano introduisent « Secret Garden », grésillant mid tempo mis en habits de lumière par une soprano aux patines oratoires déjà affûtées. Evoluant avec de faux airs de Liv Kristine (ex-Leaves' Eyes) sur un cheminement mélodique captateur de quelque émotion, la sirène ne manquera pas de nous retenir sur un jubilatoire refrain, tout comme le bref mais vivifiant solo de guitare arrimé sur un petit pont. A la manière d'un Delain des premiers émois, cette ronde de saveurs se cale déjà comme un addictif hit en puissance.

Non moins à son aise eu égard aux moments intimistes, la sarabande a su comment gagner le cœur de ceux qui auront plongé dans leurs mots bleus. Ainsi, de délicats arpèges au maître instrument à touches inondent de sa présence la savoureuse et émouvante ballade « Fairy Sins », servie avec élégance et maestria par une interprète au timbre immaculé, s'autorisant à atteindre des séries de notes haut perchées sans que ne s'amorce l'ombre d'une faiblesse. Comment résister à cette déferlante d'exquises gourmandises ? Une entreprise d'autant plus aisément vouée à l'échec que la ligne mélodique, d'une précision d'orfèvre, et donc, éminemment impactante, offre une large place à la stimulation de notre imaginaire. Bref, un intimiste moment d'une rare intensité émotionnelle que pourraient bien lui envier Beyond The Black, Once, Elvellon et bien d'autres formations montantes de ce registre metal. D'autre part, une lumière tamisée inonde « Lost Soul », tendre et infiltrante ballade a-rythmique jouissant d'une ligne mélodique quasi imparable, dans la veine conjointe de Within Temptation et The Gathering. Quant aux oscillations oratoires de la maîtresse de cérémonie, elles prennent ici véritablement leurs lettres de noblesse, celle-ci parvenant à enivrer nos sens sans avoir à forcer son talent. Lorsqu'elle s'autorise à tutoyer les étoiles par ses séries de notes haut perchées à la parfaite tenue, notre fibre émotionnelle sera happée d'un battement d'aile.

Pour un premier jet, le combo hispano-américain a, à la fois, évité nombre d'écueils dont pourraient souffrir bien d'autres formations concurrentes, varié son offre sur les plans atmosphérique et technique, habilement joué des contrastes et ajouté une pointe d'originalité relative aux combinaisons d'accords déployés. De plus, l'écriture des lignes vocales dispensées a obéi à un cahier des charges rigoureux, obligeant les infiltrants à se dépasser, en témoignent les limpides et poignantes prestations de la jeune diva. Plus encore, elles parviennent à atteindre notre fibre émotionnelle, et ce, d'autant plus qu'elles se calent sur une mélodicité d'ensemble exigeante et souvent plus qu'engageante. Si quelques baisses de régime se perçoivent çà et là et que la fin d'album aurait pu faire l'économie des deux dernières pistes, force est d'admettre que l'on reste rivé à la quasi totalité du délectable spectacle qui s'offre à nous. En outre, cette œuvre introductive témoigne déjà d'une identité artistique apposée au projet par ses auteurs, même si, consciemment ou non, quelques sources d'influence ne pourront pas ne pas se font sentir. Quoi qu'il en soit, le groupe signe un manifeste aussi puissant qu'émouvant que nombre d'amateurs du genre pourraient bien finir par adopter...


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