Cosmophobe est un projet solo de deathcore progressif et technique qui nous vient de Louisiane. Son nom est inspiré des thèmes d’horreur lovecraftiens et fait référence à une peur de l’existence et de la réalité. Le fondateur est anonyme et son ambition est encore naissante puisque le one-man band n’a vu le jour que depuis un peu plus d’un an. Néanmoins, notre musicien n’a pas chômé puisqu’en l’espace d’une année, ce dernier a déjà publié un EP ainsi qu’un album, tous les deux en autoproduction.
Neo-Terran
Dystopia est le second opus du jeune artiste, une toile qui lui fait déjà franchir un cap. Contrairement à ses précédents travaux, cette nouvelle parution a été signé chez The Artisan Era, une maison de disques désormais expérimentée dans le domaine du death technique et mélodique. La dystopie néo-terrienne, qui est donc le sujet de cette deuxième offrande, est un aperçu de l’avenir de la Terre et de l’humanité et montre la dépendance des hommes quant à la technologie. Celle-ci est devenue vitale pour survivre en raison de forces qui proviennent de l’univers et qui ont permis discrètement d’accroître le progrès humain durant des siècles.
L’ensemble des titres font référence à cette transformation presque anormale de l’Homme : parmi eux, nous pouvons citer Technological Enslavement, Posthuman
Evolution ou encore
Mental Prison. Le one band ne cache pas son amour inconditionnel pour le divertissement et notamment pour le jeu vidéo Contra 3, qui intègre cette vision spatiale. Pour ce qui est de l’artwork, il est signé Mark Cooper. Le designer possède déjà une certaine notoriété puisqu’il est le créateur des visuels de
Rings Of Saturn. L’aspect coloré, futuriste et mystérieux est d’ailleurs d’une grande similarité entre les deux formations, une ressemblance qui n’est aucunement dû au hasard.
Le musicien est fortement influencé par les travaux du quintet américain mais aussi par d’autres groupes tels que
The Faceless ou
Beneath The Massacre. Si l’ensemble de ces inspirations sont omniprésentes dans les compositions de notre artiste, ce dernier a su parfaitement les doser pour se forger une identité singulière. Notre compositeur nous introduit dans des morceaux purement instrumentaux, ce qui permet à celles et ceux qui ne supporteraient pas les prestations vocales d’un Michael Keene ou d’un
Ian Bearer de s’imprégner dans l’univers du soliste l’esprit tranquille.
Outre la vivacité de l’aspect technique, Cosmophobe incorpore dans ses réalisations des sonorités jazzy, atmosphériques et mélodiques, pour un death un peu plus aéré.
La puissance n’est pas en reste comme le démontre des titres comme Technical Enslavement ou Fabricated Organic
Life, dont le breakdown nous rappelle le caractère « core ». The
Flesh Is Weak est le morceau dont le souffle RoS est le plus frappant. La chanson n’aurait eu par ailleurs aucun mal à figurer parmi les travaux du quintet américain. Le titre final
Mental Prison met parfaitement en adéquation rusticité et mélodicité, même si l’essence technique est moins marquante. Notre musicien nous prend parfois même à dépourvu avec des bass drops cosmiques comme lors du final de Gestalt Consciousness.
Certaines maladresses sont néanmoins notables dans cette seconde esquisse. Le mixage, notamment celle de la programmation de la batterie, est quelque fois imprécise et sonne abstraite, ce qui faisait déjà défaut sur
Aberrations, première production du jeune instrumentaliste. Fort heureusement, les blastbeats restent plus mesurés qu’un un Rings Os Saturn, ce qui nuit moins à l’écoute.
Attack Aggressively brise l’élan technique et interstellaire développé par Cosmophobe. Le titre nous renvoie à des sonorités 8-bits telles que l’on pouvait les écouter sur de vieilles consoles, sans que leur intégration ait un véritable intérêt puisque la physionomie metal est totalement absente.
Hormis ces quelques accidents de parcours, Neo-Terran
Dystopia est un second jet qui devrait ravir les amateurs de death(core) technique moderne. Notre musicien a su regrouper ses diverses aspirations pour mettre au jour un tableau de qualité. Avec un véritable batteur et sans quelques remplissages superflus, il ne fait aucun doute que Cosmophobe peut s’inscrire dans la lignée de ses influenceurs. En attendant, ce second essai demeure une bonne surprise et une gourmandise à consommer sans modération.
Très bonne chronique sur cet album qui m'a donné l'envie de découvrir le monde du Tech Death au côté d'Archspire et de The Faceless ! Je suis très agréablement surpris d'apprendre qu'un seul homme se cache derrière ce projet !
Merci pour la chronique ! A tout prendre, je préfère ça à Rings Of Saturn... ça fait vraiment musique d'Alien, et le coté 8bits est marrant. Et pi j'aime bien les One Man Bands en plus.
@Medusa : si tu veux un petit conseil, je te suggère Equipoise. Beaucoup d'influences de Beyond Creation, de The Faceless et de Archspire, ça devrait sacrément te plaire. Et ça me fait toujours plaisir de mettre en avant des one man bands qui sont dans l'anonymat le plus total !
@Jean : avec grand plaisir ! Après, Cosmophobe est nettement plus aéré que RoS et l'absence de vocal joue peut-être aussi en la faveur du projet solo. Et les sonorités 8-bits sont aussi présentes dans certaines compositions du quintet américain, notamment dans Mental Prolapse qui est sans aucun doute un de mes titres préférés de la foemation. Mais je comprends le point de vue. Personnellement, j'aime bien les deux visions proposées :D
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