Liste des groupes Black Symphonique Troll (NOR-1) Neo-Satanic Supremacy

Dans le monde du metal et en particulier dans celui du black, nombreux sont les groupes qui aiment se faire attendre. Troll n'échappe aucunement à la règle et nous revient neuf ans après son dernier opus « Universal », dans cette nouvelle pièce de black metal symphonique intitulée « Neo-Satanic Supremacy ».
Certaines personnes connaîtrons plus certainement l'homme à l'origine du groupe, j'ai nommé Nagash, que le projet lui-même, tel que ce fut mon cas lors de la découverte de cet opus. Je vais donc me permettre de vous initier à ce quatrième épisode de Troll mais énième oeuvre occulte nordique.

Comme le laisse entendre ma dernière phrase, ce qui saute de suite aux yeux avec ce « Neo-Satanic Suppremacy » est la sonorité de l'album typée black metal Norvegien, aspect sonore renforcé par le fait que la musique de Troll sur cet opus n'innove en rien vis-à-vis de ce que nous connaissons déjà depuis des années de sorties black metal.
La production est classique : un son légèrement sale, présent dans le but de renforcer l'atmosphère de la musique, mais ne gâchant en rien l'écoute des différents instruments. Une voix de damné proférant des paroles sataniques, une batterie efficace et rapide, une basse puissante mais discrète et des guitares aux riffs tranchants le tout surplombé par un beau clavier propre à tout projet symphonique qui se respecte.
Rien de nouveau sous le soleil...

Rien de nouveau il est vrai, mais il y a cependant une chose qu'il ne faut pas négliger, loin de là ! Si tous ces éléments sont repris à travers maints groupes et maintes compositions c'est bien pour une bonne raison : on aime ça et ça marche. Car à peine les premières notes de synthé de « Til Helvete Med Alt » retentissent-elles qu'un sourire peut s'emparer des lèvres des puristes du genre. Ces notes fantomatiques surgissent du néant, suivis de la voix de Nagash qui part dans de sombres élucubrations scandinaves le tout mené à la baguette par un combo de riff lourds et tranchants. Idéal pour démarrer un album de ce genre!
Le tout se répercute dans les morceaux suivants, en particulier le second « Alt For Satan » qui est l'un des meilleurs morceaux de l'album à mon sens avec ces claviers pompeux et ténébreux et ce riff si incisif. Si certains morceaux commencent sur les chapeaux de roue tels que « Burn The Witch » ou l'éponyme « Neo-Satanic Supremacy », titres sur lesquels les amateurs de black qui envoi n'auront aucun mal à se prendre au jeu et à scander les refrains très travaillés ( Burn you fucking witch ! Neo Satanic supremacyyyyy ! enjoy...) d'autres disposent d'une mise en train sur quelques notes de clavier qui ne seront pas sans rappeler un certain groupe de black symphonique sur lequel nous reviendrons plus tard.

Le mélange entre chaque morceau se veut homogène, les morceaux avec intro et les plus expéditifs sont bien répartis et même si le tout reste sur le même fil conducteur durant l'écoute, les riff se distinguent tous les uns des autres et chaque morceau a sa personnalité et son but qui lui est propre. Si « Morkets Skoger » possède quelques élans de clavier enjoué, rappelant un peu de la musique classique, faisant de lui une sombre sérénade située après le jouissif « Burn The Witch », le somptueux « Hvor Taken Ligger Sa Trist Og Gra » vous bercera dans un univers mélancolique et froid avant de vous jeter en pâture aux quatre derniers titres qui auront vite fait de vous faire fléchir car malgré le côté rentre dedans qui n’est peut être pas si adéquate que cela dans ce type de metal ils auront vite fait de vous faire flancher.
En revanche, il y a un point qui peut être négatif comme positif suivant la position dans laquelle vous vous trouvez et il vaut mieux que je vous prévienne de suite, car cela fait aussi partie de ma tâche.
Nagash fût bassiste au sein de Dimmu Borgir lors de la sortie de « Enthroned Darkness Triumphant » et cela vient grandement apporter à la sensation de manque d'originalité du groupe. Je vous parlais plus tôt d'une 'mise en train sur quelques notes de clavier ' et bien nous y voilà. Le côté EDT est très présent (en particulier « Hvor Taken Ligger Sa Trist Og Gra » ) même si l'on ne le ressent pas de suite. Suivant si vous êtes un détracteur de cet album ou non cela pourrait bien vous influencer bien que l'on soit tout de même loin du plagiat ou de la banale copie.

Je pense que tout est dit pour cette offrande 2010 de la part de Troll. Ce fut un retour peu novateur, mais un bon retour tout de même ! Il n'y a plus qu'à espérer qu'ils se cherchent une identité plus prononcée ou alors qu'ils continuent à faire aussi bien, ce qui venant d'un musicien comme Nagash ne peut être qu'une certitude.

Valentheris.