Nemesi

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13/20
Nom du groupe Indikon
Nom de l'album Nemesi
Type Demo
Date de parution 23 Avril 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Birth
Ecouter01:01
2.
 Syrian
Ecouter05:22
3.
 Nemesi
Ecouter04:20
4.
 The Land of Fires
Ecouter06:23
5.
 Diana the Huntress
Ecouter06:33

Durée totale : 23:39

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Indikon



Chronique @ ericb4

30 Mai 2015

S'il y a bien du travail à abattre, côté production, l'inspiration de l'ouvrage a compensé cette carence...

Une fois de plus, c'est d'Italie, de Venetie plus précisément, que viennent rugir les guitares en liesse et résonner les furieux tambours. Et ce, à l'instar d'une inattendue formation de metal symphonique à tendance gothique, prête à en découdre avec une rude concurrence dans ce registre metal largement éprouvé. Aussi, pour tester l'impact de son projet, le fringant quartet, issu de Vittorio Veneto, a été prudent dans sa démarche et ambitieux dans l'expression musicale et vocale de son message. Ainsi, Indikon nous a concocté une humble démo de près de vingt-quatre minutes où glissent quatre pistes chantées d'égale longueur et un bref instrumental en ouverture. Simplement muni de ce passeport pour l'accès à un public qu'il espère sensibilisé par ses gammes, il nous invite à le suivre dans les coulisses pour nous révéler quelques ficelles de son œuvre.

Originellement dénommé White Agony, après quelques changements de line-up, et depuis 2014, le combo italien a refondu le nom de sa formation. Désormais, c'est Indikon qui nous ouvre la porte de son domaine pour nous faire les présentations. Pour cette production, le groupe compte dans ses rangs la soprano et parolière Asja Altinier, le guitariste et growler Marco Salvador, le bassiste Diego Baldassar et le batteur Nicola de Cesero. Non sans rappeler Voices Of Destiny, première période, sur le plan vocal, la section rythmique autant que les accords déployés peuvent évoquer Xandria, seconde mouture, avec quelques touches atmosphériques dans la lignée d'Arven.

Les différentes compositions qui en émanent ont fait, chacune, l'objet d'une attention particulière tant sur le plan technique que sur le versant harmonique. Quant aux textes, minutieusement élaborés et finement sculptés, ils s'avèrent résolument inspirés par les rapports entre passé et futur, entre réalisations et destructions de la responsabilité de l'homme. Dans cet esprit, l'artwork de la pochette, au graphisme aux traits précis, à l'obscure ambiance d'inspiration mythologique, interpelle déjà l'oeil par la présence d'une énigmatique et redoutable créature. Cette subtile représentation picturale est l'œuvre de Giorgia Bortolotto.

De son côté, la galette a été enregistrée, mixée et mastérisée par Igor Mazzucco au Firelips Sound Studio. Parfois, la partie instrumentale a pris le pas sur les espaces vocaux, ces derniers pouvant apparaître sous-mixés. Quant à la qualité d'enregistrement, elle ne permet pas tout le long de discerner clairement chaque instrument, ennuageant alors certains éléments par rapport à d'autres. Les lignes vocales, quant à elles, sont correctement restituées, même si, par moments, la bête empiète un peu sur les terres de la belle.

L'opus regorge de tonicité rythmique, de ragoûtantes harmonies et de subtiles variations de tonalité dont se nourrissent quelques savants arpèges. Dans des visées différentes mais complémentaires, ces morceaux nous entraînent chacun dans une atmosphère propre, tout en restant rivés à l'empreinte stylistique du groupe.

Parmi les titres les plus luminescents eu égard à leurs lignes mélodiques, on passera difficilement à côté de « Syrian », frétillante piste d'obédience metal symphonique à la touche gothique, animée d'une rythmique rageuse et de riffs acérés, sachant aussi ménager quelques moments plus en retenue. On a là un captivant morceau aux couplets délicatement mélodieux et aux refrains habilement mis en lumière par les célestes ondulations de la sirène, non sans rappeler Rawkfist. Cette dernière vient s'unir à des growls par moments, mais sans que rien ne vienne entraver notre plaisir à la suivre dans ses pérégrinations oratoires. De plus des changements de tonalité s'observent, ajoutant au sel d'une pièce qui n'en manque pas. Dommage cependant que la clôture soit aussi radicale. De même, l'entraînant « Nemesi » nous immerge rapidement dans son bouillon rythmique, sous l'impulsions d'angéliques vibes de la déesse, sur des couplets harmoniquement soignés. Mais, la section rythmique s'interrompt un instant pour laisser les growls s'insérer au sein du corps vocal, corroborant ainsi les fines ondulations de la belle, cette dernière venant alors caresser un refrain bien customisé, avec quelques fines variations en prime.

L'art de savoir jouer des contrastes en les faisant cohabiter harmonieusement est aussi inscrit au programme du projet du combo italien. L'outro de la rondelle le démontre déjà. Ainsi, le véloce « Diana the Huntress », d'inspiration proprement symphonique, nous dispense quelques infiltrantes vocalises lyriques délivrées par la soprano, contrastant alors avec les growls caverneux de son acolyte, à la façon de Leaves' Eyes. Sur cet espace musical incandescent, une mise en regard des riffs aiguisés et d'une flute samplée s'offre également à nos pavillons. Ceux-ci harmonisent leurs sonorités avant que ne déboule promptement un tapping névrotique et que ne sonne le glas. Quelques accords à la guitare acoustique se calent alors avant que ne vrombissent les éléments, que n'exultent les arpèges aux claviers, la piste finissant vocalement en apothéose.

Par ailleurs, le groupe a également joué la carte de la technicité alliée à la mélodicité à certains moments, Cette démarche est éminemment perceptible sur « The Land of Fires ». Ce morceau a opté pour une instrumentation progressivement dense, tout en harmonisant une lead guitare en liesse, au picking alerte, et des riffs impitoyablement tranchants, l'ensemble évoluant sur un mid tempo plombant, dans la lignée de Xandria. Au cœur de cette épaisse forêt orchestrale, la belle se fraye un chemin mélodique agréable sur les couplets avant de se faire surprendre par un pont au gré d'une intense instrumentation, usant d'un tapping martelant et d'un riffing durcissant le trait. Nous attendent alors des growls inquiétants relayés par quelques aériennes et virevoltantes envolées de la sirène. On ne peut échapper non plus à un solo de guitare des plus adroits, le corps orchestral interrompant ensuite brutalement sa cadence pour disparaître dans le néant.

Par contre, on aurait pu se dispenser de l'anecdotique instrumental d'ouverture, tant il est bref et, en l'état, sans réel raccord avec le contenu des pistes qui s'ensuivent. Ainsi, on ressort frustré de devoir quitter la scène aussi prestement sur la seule minute que compte « Birth ». On aurait aimé plus d'emphase pour une oeuvre de cette nature. Seulement, il a fallu se contenter d'ouïr un son d'hélice tournoyante d'hélicoptère, de courtes mais sensibles nappes synthétiques et d'un piano pressé de projeter quelques beaux arpèges, venant néanmoins agrémenter l'ambiance de leur présence commune.

On ressort de l'écoute de la galette animé par l'envie d'y revenir, malgré les défauts de production sus-cités qui l'émaillent par moments. On suit le cours des accords et des entraînantes ambiances sans sourciller, mais sans pour autant déceler une quelconque pointe d'originalité dans ce concept. Outre le classique schéma vocal usité, on aurait apprécié la présence de choeurs pour renforcer les angéliques impulsions de la soprano en voix de tête. Rien de rédhibitoire en soi, mais quelques petites imperfections sont à reconsidérer, comme les finitions, en bout de pistes, ou les enchaînements.

Quelques erreurs de jeunesse certes, mais qui n'empêcheront pas les amateurs de metal symphonique à chant féminin de profiter de généreux instants propices au headbang, de jolies suites de notes sur de nombreux couplets notamment et d'une atmosphère aussi pénétrante qu'enjouée. Fort d'un message mélodique bien habité, le groupe pourra donc impacter un auditorat élargi à d'autres horizons encore. C'est dire que cette mise en bouche, pour le groupe, sonne à la fois comme un défi pour lui-même et comme une preuve de son ambition à vouloir évoluer dans un registre où il semble déjà à son aise.

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