Koldbrann, l’un des quelques représentants de notre époque, les deux pieds dans la soupe de la jeunesse active, du
True Norvegian Black
Metal, font alors offrande de leur premier album à la planète hurlante et ce dans une tradition on ne peut plus explicite.
Koldbrann a bel et bien suivis l’enseignement des institutions norvégiennes, qui plus est à l’école
Darkthrone. Oui, tour ça pour dire que
Nekrotisk Inkvisition est un pur produit estampillé
Darkthrone-Like, mais pas que, attention donc aux aprioris.
D’entrée, c’est simple, les quelques premières minutes nous laissent dans l’esprit que musicalement, en rapport à la gastronomie, c’est un peu comme de manger réchauffé. Par la suite, durant les cinquante minutes qui composent l’album, on en viendra à trouver intéressant le goût dissociable de nos premières impressions qui démontrent bien que même si ils n’ont l’air de rien, chaque norvégien aux longs cheveux semble avoir la musique dans le sang. La cause de cette semi indépendance envers leur mentors, c’est ce tempo, parfois standard, parfois nettement plus soutenu et plus dégourdissant que l’esprit du vieux rock diabolisé si culte et si tendre aux fans de l’avènement de la deuxième vague, de Bergen à Oslo.
Koldbrann, dans le fond, tente de faire son chemin sur un sentier déjà tracé et pourtant, exploit ou pas, les petits gars de Drammen semblent y arriver, dans une certaine mesure. Quelques artifices autres que le rythme viennent également dissocier le groupe de leurs influences, notamment des percussions aux sons, à première écoute, étranges puis par la suite, excellents. Ceux-ci s’apparente selon moi à de l’artillerie, des coups de feu. C’est la guerre, en quelques sorte, façon
Endstille, en plus cradingue et nettement plus malsain. Ajoutons à cela des vocaux de toute première bourre, des intonations de compète qui, j’ai envie de dire, illustrent elles aussi d’une tradition nationale. Accélérations, blast, rock diabolisé, on passe par tous les niveaux fidèles au genre, regrettant parfois, c’est selon l’amplitude des autres instruments, le retrait minime des grattes face à la puissance sonore ambiance.
Vous l’aurez compris, la Norvège et sa scène extrême, c’est ma tasse de thé à moi. Berceau de talents naissants ou de légende malsaine, c’est le pays qui a vu naitre les plus grosses formations, selon moi.
Koldbrann, quant à lui, fait partie intégrante de cette classe nationale, et représente un peu malgré lui l’opposition norvégienne à la qualité montante et indéniable de formations suédoises, finlandaises et allemandes dans le même registre. Alors que les grands noms ont quitté la scène de l’authenticité pour leurs propres horizons, Kolbrann fait partie des quelques remparts pouvant encore illustré que les scandinave de l’ouest peuvent encore rivaliser avec
Kraft,
Horna ou
Armagedda, bien que ces derniers sont bien loin devant. Bon, j’arrête, j’en reviendrai presque à faire de la géopolitique. En tous les cas,
Moribund, leur deuxième bébé, lui, confirmera la qualité naissante que l’on discerne ici.
Un album d’une très belle authenticité, franc, malsain et traditionnel. Les quatre membres, la rage aux dents et la larme à l’œil s’en vont crier leur discorde à coup de haine sociale et religieuse à qui veut les entendre. Moi je suis preneur. Tous cassé pour ne rien reconstruire. L’Atwork, à ce propos, à y regarder de très près, est fantastiquement représentative de l’esprit musical qui découle de vous installations.
15/20
Paganwinter
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