Liste des groupes Black Metal Epuration Satanique Necro Okult Raw Devastation

Nan franchement, rien qu’avec un nom comme ça, ça sentait bon la loose. Epuration Satanique… Ca tenait plus de la bonne blague qu’autre chose. Et bah non. No, nein, niet, nada et non.

Faut avouer que je me suis fait avoir comme un bleu aussi. Finalement je n’en ai pas vraiment honte, ça m’a prouvé que indirectement je ne suis pas si blasé que ça quand je découvre un groupe, c’est une bonne chose. Oui, il est encore possible de s’extasier comme un vieux con en écoutant un frisbee, au lieu d’avoir cette terrible sélection au niveau du nom du groupe, nom des musiques, puis musique en elle-même des fois en dessous de nos attentes, pour se préserver des daubes finies qui infestent tout ça. La vie est cruelle.

Aussi, faut dire que le groupe s’applique à aller dans ce sens : pseudos outrageux des musiciens, et noms de musiques ultra-bateau… Le groupe donne un peu le bâton pour se faire battre. Le sérieux ne pouvait être que très loin dans le principe, et ça s’est confirmé. Donc oui, voilà un groupe parodique français de black metal, qui se rapproche pas mal des cultissimes Imperial dans leur approche. Peut être bien ce qui fait qu’il a réussi à passer au travers de cette terrible et despotique sélection.

Le truc qui surprend, c’est déjà l’énergie dégagée sur cette démo, et on est en présence de mecs qui ont pris du plaisir à jouer. Ces choses là, ça ne se comprend pas, ça se ressent. Les musiques courtes aidant, permettent d’éviter une redite qui servirait à combler les vides et faire du remplissage.
Cela ici a été évité pour notre plus grand bien. Efficacité avant tout, et tant mieux. Du coup, ça ne dépasse même pas les 20 minutes pour 6 musiques pour des titres avoisinant à peine les 180 secondes, montre en main. Et ça ne veut pas dire que c’est de l’arnaque, au contraire.

On se retrouve donc en possession d’un black metal bien raw sur les bords, certes, mais le groove foutrement rock n’ roll dans les mid-tempos donne un aspect, un truc en plus, comme si une présence autre était dans la musique. Sans oublier une production plus qu’honorable, avec un son un peu cra-cra sur les bords mais rendant toute la subtilité de la musique.

De plus, quel bonheur que le tout soit servi par des mecs ne jouant pas comme des manches ? Pourquoi se plaindre, quand on se rend compte de l’aspect plus que thrashy des morceaux, comme le pittoresque « Clan thrash combat 666 », petite perle du disque. Pourquoi râler quand on entend des musiciens montrant un sens de la composition certain, avec des guitares tapant dans le trémolo à fond les ballons, sur « Les légions du Faune », qui font bondir au plafond votre serviteur ? Il n’y a strictement aucune raison.

On sent tout de suite que le groupe ne cherche pas à faire dans la complexité, et applique cette formule à chaque fois, et avec un certain brio : un riff thrashy, une batterie un coup bien énervée puis qui ralenti pour mieux envoyer une rasade derrière, une basse discrète et ronde, puis un chanteur déclamant dans son vomi corvidique des paroles un peu naze sur les bords. Simple, et direct donc. On serait tenté de dire : « que du bonheur ».

Par contre, il faut avouer en fait que ça ne devrait pas durer plus longtemps. Aucune musique n’est faible par rapport aux autres, loin de là, même si deux se font plus clairement remarquer, mais plus aurait paru excessif. Un trip court, mais de qualité en gros.

Une réelle bonne surprise en somme. Pas le disque de l’année, mais qui permet de passer un petit moment de fendage comme ça ne peut pas faire de mal de temps en temps. Ou c’est peut être dû au fait que je m’attendais vraiment à de la chiasse. Va savoir.

Comme quoi des fois… nom de merde ne rime pas forcément avec musique de merde.