Des bons joueurs ne forment pas forcément une bonne équipe, on en a eu régulièrement la preuve avec l'équipe de France de football. Point l'envie de parler de foot, mais plutôt de musique. Josh Graham, vous connaissez ?
Red Sparowes ? Graphiste chez
Neurosis ? Là oui ! Le bonhomme a eu envie de se lancer dans une carrière "solo" il y a déjà 5 ans, quand son premier album sous le nom d'
A Storm Of Light est sorti.
Et non, de bons musiciens ne forment pas forcément un bon groupe. Des albums comme «
And We Wept the Black Ocean Within » et «
Forgive Us Our Trespasses » n'ont pas convaincu grand monde, la faute à des inspirations beaucoup trop évidentes, notamment sur le grand frère
Neurosis. Le troisième avait encore divisé, le bien nommé « As the Valley of Death Become Us, Our
Silver Memories Fade ». Avec une bonne floppé de featurings, le groupe avait réussi à s'extirper par intermittence de ces influences. Et avec l'arrivée de « Nations to
Flame » ?
Déjà, pour un graphiste ayant signé de belles pochettes avec
Neurosis et d'autres, Josh Graham s'est complètement planté avec celle-ci. C'est laid, c'est simpliste. Josh avait déclaré que "cet opus serait plus direct et rentre-dedans". On le remarque dès le format des pistes, dont aucune n'atteindra les six minutes. Le groupe préfèrera ainsi balancer la sauce sans se concentrer davantage sur les atmosphères. Mais ...
... C'est complètement raté. Je spoil ma chronique, il est vrai. Mais il suffit pourtant de se pencher uniquement sur «
Fall », introduction de ce disque. Mais que cet album de "
Sludge-Postcore-
Doom" est chiant. Il n'est pas laid ! Tous les plans sont bien foutus, avec la production qui suit, mais il est ennuyeux parcequ'il n'y a tout simplement rien de surprenant et que toute l'atmosphère est aseptisée au possible. Rien que les martelages de batterie d' «
Omen » (ou même «
Dead Flags », tellement les titres se ressemblent) ne parviennent pas à remonter la platitude de la guitare. Les tentatives de solos Heavy de «
The Fire Sermon » ne parviendront qu'à vous arracher des bâillements.
Je suis un énorme fan du monde atmosphérique, qu'il soit Rock,
Metal, Death ou Black. Je n'aime pas cracher comme ça, mais je reconnais que s'il ne faut pas tirer sur l'ambulance, celle-ci est dans un tel état qu'il faudrait l'achever le plus tôt possible. La voix de Josh, plutôt varié sur le disque précédent, se contentera ici de simples hurlements monocordes et sans la moindre émotion. Hurler pour hurler, parce que ça fait peur. Parce que c'est lourd, dans le cas présent, surtout.
Après, il y a des passages malgré tout assez sympathique. On retiendra l'interlude «
Soothsayer », des samples de voix dans l'ambiance globale du morceau : sombre, bien emmené par des guitares très graves et ce lent duo batterie/basse. Le titre instrumental de conclusion « The Year Is One », dans une pression constante, offrira également de beau moment. Sa progression lente, sample de ce qui semble être des journaux télévisés en guise de trame, basse ronflante au cœur de son enchaînement pesant de guitare lointaine et d'une batterie hypnotisante. Mais même avec ça, le groupe ne parvient qu'à s'enliser dans une médiocrité de moins en moins excusable.
En fait... Les quelques passages instrumentaux sont tout ce qui pourrait sauver cet album. Aucune alternance de voix, aucun chant féminin pour varier le propos, aucune variations musicales. Et hormis un « Disintegrate » plutôt sympathique dans sa dimension plus épique et rapide, le reste de l'album n'est même pas à décrire tellement c'est lourd, tellement c'est chiant. Le groupe avait pourtant l'air d'accrocher un meilleur wagon sur son disque précédent. Mais ici, artistiquement parlant, on approche du néant. Si le groupe n'était déjà pas connu pour une identité propre, il est clair que c'est peine perdue avec un quatrième album qui ne s'enfoncera que dans les clichés de la Post-Musique.
Alors voilà, je met un terme à ma chronique, il n'y a rien de plus à dire. Si vous aimez vraiment le Post-
Core, il y a des dizaines de groupes à écouter. Il y a
Neurosis (tiens donc),
Rosetta,
Year Of No Light,
As We Draw ou
Memories Of A Dead Man et encore beaucoup beaucoup d'autres. Mais
A Storm Of Light ne fait que confirmer que Josh Graham n'est bon que quand il est entouré. Pour le reste, il semble que les albums du groupe durent de moins en moins longtemps. Mais même avec ce disque de 52 minutes, on a l'impression d'en écouter le triple ...
Il s'agit bien de comprendre que le 5 n'est pas tant l'album en soit (quoique...), mais plutôt la démarche d'
A Storm Of Light de continuer à nous ressasser la même soupe d'influence tout en empirant la recette d'albums en albums ! C'est dingue, ça donne vraiment l'impression d'une bande de musicos pissant contre le vent avec le sourire ...
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