Na Hraně Osudu

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13/20
Nom du groupe Anacreon
Nom de l'album Na Hraně Osudu
Type Album
Date de parution 10 Décembre 2015
Labels Avik
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Intro
 00:47
2.
 Urči Svůj Směr
 03:39
3.
 Na Doraz!
 03:24
4.
 Proklínám
 04:22
5.
 Ve Stínu Noci
 03:48
6.
 Hudba Zní tu Dál
 04:02
7.
 Síla žít
 03:19
8.
 Na Hraně Osudu
 04:31
9.
 Hra o čas
 02:55
10.
 Není Kam Stárnout
 04:44

Durée totale : 35:31

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Anacreon


Chronique @ ericb4

24 Mai 2021

Voici la frêle chrysalide en passe de devenir papillon...

Parmi les rares formations tchèques à oser se lancer dans une arène metal symphonique gothique à chant féminin encore dominée par les cadors du genre, à l'instar de Nightwish, Xandria ou Epica, s'immisce ce jeune quintet pragois sorti de terre en 2011. Prudent dans sa démarche, car conscient des risques et des enjeux qu'impliquent l'inscription dans un registre metal aussi concurrentiel que celui-ci, ce n'est que deux ans plus tard que le vaillant équipage donnera naissance à son premier album full length, « Daná Doba », une discrète auto-production qui lui ouvrira néanmoins largement les portes de la scène metal locale. C'est là le point de départ d'une nouvelle aventure...

Suite au départ de sa chanteuse, Michaela Zemanova, en 2013, et impulsée par un élan d'inspiration renouvelé, la troupe reviendra dans les studios pour réaliser, en 2015, un second effort de longue durée répondant au nom de « Na Hraně Osudu » ; une galette, cette fois, signée chez le label tchèque Avik, où 10 pistes à la fois volontiers toniques, souvent invitantes et parfois enivrantes, intégralement chantées en langue tchèque, s'égrainent sur un ruban auditif de 37 minutes tout au plus. A bord du navire, nous accueillent dorénavant : la frontwoman Veronika Zelníčková (dite ''Verča''), dont le timbre de voix s'apparenterait à celui d'Olga Romanova (Dark Princess), le guitariste/vocaliste Martin Piskáček (dit ''Márty''), le bassiste Jan Diviš (dit ''Johny''), le claviériste/vocaliste Tomáš Krejza (dit ''Tom'') et le batteur Jan ''Honza'' Meduna (Jerem.I, ex-Fenris). A l'aune de cette seconde livraison, le combo est-européen serait-il pourvu de l'arsenal suffisant pour lui autoriser dès à présent une mise à distance de ses plus féroces opposants ?

De cette étroite collaboration émane un propos rock'n'metal mélodico-symphonique gothique aux accents progressifs, dont les influences de Nightwish, Delain, Dark Princess, Tales Of Evening, Xandria et consorts ne sauraient être démenties ; un opus mixé, tout comme Asmodeus, Greymon, Mortifilia, entre autres, par le guitariste Pavel Brom, et mastérisé par Přemysl Haas, sollicité par Beltaine, Feeble Minded, Interitus, pour ne citer qu'eux. Si la qualité de ses enregistrements ni celle de son mixage ne sauraient être mises à mal, la rondelle accuse, en revanche, un manque cruel de profondeur de champ acoustique et des finitions encore balbutiantes. Mais entrons sans plus attendre dans la soute de l'embarcation en quête de quelques pépites intimement enfouies...

C'est à la lumière de ses plus offensifs passages, loin de manquer à l'appel, que le collectif tchèque marque ses premiers points. Ainsi, après la laconique et dispensable entame instrumentale, « Intro », de puissants et démoniaques coups de boutoir n'auront de cesse de pleuvoir. Ce qu'atteste, tout d'abord, le jovial « Urči Svůj Směr » qui, à la confluence d'un Nightwish première mouture et Tales Of Evening, dissémine une énergie aisément communicative. Par ailleurs, l'adhésion ne mettra qu'une poignée de secondes pour s'effectuer sous le joug de la soudaineté des accélérations rythmiques et des invitantes séries d'accords jaillissant des entrailles de « Síla žít », un éruptif méfait aux riffs corrosifs que n'aurait nullement renié Dark Princess. Difficile également de se soustraire à un headbang bien senti sous l'impact du vitaminé « Není Kam Stárnout », un tonique et vibrant effort dans la veine d'un Tales Of Evening des premiers émois, mis en exergue par les cristallines et néanmoins saillantes attaques de la belle. Dans cette dynamique, on retiendra non moins l'engageant et ''xandrien'' « Proklínám » tout comme le pulsionnel et ''delainien'' « Hudba Zní tu Dál » tant pour leurs couplets finement ciselés que pour leurs enchaînements intra piste des plus sécurisants.

Quand le convoi orchestral ralentit un poil sa cadence, nos acolytes trouveront quelques clés pour nous rallier à sa cause. Ce qu'illustre, d'une part, l'entraînant et ''delainien'' mid tempo progressif « Na Doraz! », et ce, au regard d'un riffing certes convenu mais des plus grisants et de son refrain catchy mis en exergue par les claires inflexions de la sirène. On n'éludera pas davantage le mid tempo « Ve Stínu Noci » pour sa mélodicité toute de nuances cousue et propice au total enivrement de nos sens. Une poignante offrande dans la veine de Dark Princess aux airs d'un hit en puissance et encensée par les magnétiques impulsions de la déesse, que l'on ne quittera qu'à regret. En dépit de ses 3 modestes minutes, l'intrigant « Hra o čas », lui, joue à plein sur les effets de contrastes atmosphériques et rythmiques pour tenter de l'emporter. Et la sauce prend, une fois encore. Et comment esquiver le fringant et ''nightwishien'' « Na Hraně Osudu » eu égard à ses seyants gimmicks guitaristiques, ses soyeuses rampes synthétiques et son inaliénable et martelant tapping ?

A la lecture de ce nouvel arrivage, si le combo tchèque semble avoir élevé d'un cran le niveau de ses exigences propres sur les plans esthétique et technique, l'agréable sensation de dégoter une œuvre poignante et transpirant la féconde inspiration compositionnelle de ses auteurs se mêle à un tenace sentiment de déjà entendu. C'est dire que les prises de risques demeurent encore timides et l'originalité de ses gammes pas encore au rendez-vous de nos attentes. Si le propos s'avère diversifié rythmiquement, il eût été souhaitable d'y déceler une atmosphère plurielle et des duos mixtes en voix claires plus efficients qu'ils n'apparaissent.

Afin de répondre plus adéquatement aux exigences, toujours plus nombreuses, de l'aficionado du genre, il conviendrait encore que nos cinq gladiateurs étoffent leur palette argumentative en matière d'exercices de style (fresques, ballades, interludes...) et qu'ils peaufinent un tantinet leur ingénierie du son, histoire d'agrémenter la traversée sur la durée. On comprend que la troupe détiendrait dorénavant une arme de défense suffisamment efficace pour essaimer ses riffs à l'échelle locale, voire européenne, sans pour autant faire d'elle un fauve dont aura à se méfier la concurrence. Voici donc la frêle chrysalide en passe de devenir papillon...

Note : 13,5/20

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