Derrière l'intitulé du premier véritable album des saxons de
Viron, en un acrostiche si peu énigmatique (
NWOGHM signifiant rien moins que New Wave Of German Heavy
Metal. Une dénomination faisant directement référence, en une allusion amusante, à la nouvelle vague britannique qui émergea à la fin des années 1970 (NWOBHM)), se dissimule sinon une ambition disproportionnée tout au moins une saine démesure. Nous promettre le renouveau du Heavy
Metal germanique, et ce en un seul opus, constitue, en effet, la démonstration soit d'une formidable audace, soit d'une folie douce toute aussi séduisante. Mais peut-être bien, après tout, que ce titre dénote uniquement de l'humour espiègle de ce collectif taquin né en 2002 sous le patronyme de Seduction et qui, après deux démos (
Ode to
War (2002) et
Winds of
Valhalla (2003)), décidera de changer de nom.
C'est d'ailleurs cet esprit malicieux qui, d'emblée, s'exprimera en un premier morceau dans lequel une certaine Mme Sander décrochant le combiné de son téléphone ne comprendra pas véritablement pourquoi une bande d'hurluberlu reprendra en chœur, en une imitation parfaite des "Australiens" d'
AC-DC sur leur célèbre Thunderstruck (The Razors Edge (1990)), quelques judicieuses onomatopées.
Passé ce préambule à l'intérêt discutable, un Blow the
Fuse délicieusement rapide et inspiré, viendra nous enthousiasmer. La piste, alourdis de l'héritage passé d'une scène Heavy Speed
Power Metal teutonne flagrante, donnera, en effet, lieu à quelques plaisirs indiscutablement revivifiants. Tout comme certaines autres plages de ce disque d'ailleurs (Ride On ou, par exemple,
Burn Out of Light).
Malheureusement la teneur essentiellement vive de ces chansons ne sera qu'une caractéristique passagère de la musique du quintette qui, le plus souvent, sera enclin à pratiquer la nuance. Il préférera donc s'évertuer à entretenir le flambeau d'une tradition Heavy
Metal séculaire, et établis en des contrés aux rythmes plus posés, dans lequel parfois quelques touches succinctes "Thrashy" viendront s'exprimer (comme par exemple sur Bound to
Die). Une certaine tendance au classicisme et aux cadences moins soutenues que quelques morceaux aux passages très conservateurs où guitares, batterie et voix aigus écorchées superbes, dont Alex Stahl (
Roxxcalibur) est l'auteur (des chants qui, par ailleurs, ne seront pas sans nous rappeller ceux d'Hansi Kursch (
Blind Guardian) ou de Jens Carlsson (
Savage Circus,
Persuader,
Dark Empire)), seront donc contrasté par d'autres plus véloces (For
Her Majesty, Instrumental,
Lucifer Arise...). Cependant le tout de manière assez peu original, à vrai dire.
Notons encore que la ballade
Winds of
Valhalla est, quant à elle, extraite de la démo du même nom sortis en 2003 alors que le groupe s'appelait encore Seduction.
En définitive, cette chronique pourrait laisser à penser que ce disque n'est qu'un écueil sans intérêt. Toutefois, entendons-nous bien, bien que terriblement académique, il n'aura, à dire vrai, rien à envier à d'autres et pourra même se targuer de défendre plutôt bien la cause d'un Heavy
Metal très conservateur.
Il ne faudra donc rien attendre d'excessivement surprenant ou de démesurément excitant s'agissant de ce
NWOGHM prompt à entretenir le précieux patrimoine saxon. Et, in fine, il conviendra de se contenter d'une "nouvelle vague" qui n'aura rien, ou si peu, de véritablement nouvelle.
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