Le
Death Metal et le
Power Metal sont les dignes représentants de deux univers diamétralement opposés. Une antinomie notoire facilement compréhensible dès lors que des explications sommaires sur certains des poncifs de ces deux mouvances auront été explicité. Le temps nous manquant pour un tel exercice, soyons donc succinct.
Le premier, en une exultation primaire mais non dénué de subtilité, cherche à imposer des valeurs qui n'ont que peu d'accointances avec des futilités telles que la beauté musical où le rendu esthétique. Il est un art dont l'un des fondements demeure l'agressivité.
Le second, quant à lui, pour un objectif semblable, préférera plutôt une démarche créative moins spontanée et moins crue.
Plus travaillée en somme.
Plus jolie aussi.
Pour résumer grossièrement, mais simplement, là où l'un assène avec exaltation ses dogmes, l'autre tente par la séduction de vous convaincre de les adopter.
Autant dire que de telles écarts, et une façon aussi contradictoire d'envisager son art, rends le sceptique encore plus suspicieux des lors qu'un groupe, aussi sincère fut il, abandonne les contrés escarpées du premier pour s'établir dans celles plus quiètes du second. C'est pourtant ce que firent les grecs d'
Infection qui, après une première demo dévolu à une musicalité âpre et rugueuse, changèrent radicalement d'orientation artistique. Pour entériner cette mue, ils se baptisèrent
Dream Weaver et sortirent, en 2003, un disque intitulé
Words Carved Within. 9 ans seront nécessaires pour lui donner un successeur répondant au nom de
Mythreal.
Dream Weaver y pratique donc un Heavy
Power Metal aux infimes soubresauts Progressif dépourvu de claviers dont les intonations mélodiques se font grâce aux chants et aux guitares. Saluons ce bienfait éminemment appréciable que constitue l'absence de l'instrument maudits dont d'aucuns nous submerge, et ce sur des albums de plus en plus pénibles et ordinaires. De plus, autre atout intéressant, le groupe possède un chanteur dont les interprétations évitent soigneusement les écueils d'un genre où la norme consiste, généralement, à tutoyer les cimes nous délivrant des aigus approximatifs.
Plus posé, plus naturel et plus médium, les interventions de
Jim Marcou n'ont certes pas la maestria de celles de certains de ces confrères mais ont, au moins, l'avantage d'être maitrisés. Mieux vaut parfois se contenter de ce que l'on sait faire plutôt que de se lancer dans certains essais hasardeux.
Certains refrains un peu trop présents, un peu trop ordinaires et un peu trop répétitifs ont tendances, parfois, à venir entacher nos bonnes impressions concernant un opus plutôt plaisant (Velvet
Shadow,
Wither Away). Un inconvénient mineur qui, fort heureusement, ne se reproduira que rarement. Et puisque nous en sommes à évoquer les quelques défauts de cet opus, parlons aussi de cette basse qui soudain, parfois, envahit un espace un peu trop conséquent au détriments des autres instruments. Mais là encore, rien d'excessivement embarrassant.
En outre, il nous faudra aussi dire que
Dream Weaver ne dédaignera pas, ici, parfois, quelques rares fois, s'égarer en des lieux plus insolites et ajouter ça et là, quelques voix légèrement screamées (
Evil Saints) ou quelques riffs lourds et gras, presque
Doom (Aurorea
Borealis). Une propension aventureuse minime puisque là encore la formation hellène préférera essentiellement s'en tenir à ce classicisme dans lequel il s'épanouit (Elemental
Kingdom, Atlantis,
End of Time...).
Les plus méfiants pourront donc être rassurés. La mutation profonde de
Dream Weaver aura beau rester insolite, le résultat n'en demeure pas moins suffisamment plaisant pour que les plus curieux d'entre nous jette une oreille à ce
Mythreal.
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