Shores Of Leine est un jeune combo Américain qui a encore tout à prouver quant à leur aisance et leur inspiration. Avec seulement deux ans d’existence, il reste encore tout à écrire pour notre sextuor Deathcorien. Mais difficile de se faire remarquer dans une scène qui a plus tendance à rester bloquer sur ses acquis à savoir les douloureux breakdowns, le branlage de manche et les vocaux tempétueux. Pourtant, en ce début d’année, nous avons eu le droit à quelques perles qui ont eu comme principale qualité de proposer une musique plus harmonieuse, plus esthétique tout en gardant les éléments propres au
Deathcore. Parmi eux, on peut énoncer Krosis, le surprenant
I, Valiance ou plus récemment,
Ocean Of Illusions.
Nous espérons également le même sort pour notre collectif qui pourrait, par conséquent, démarrer sa discographie de la meilleure des façons. Avec un nom d’album songeur (
Myth) et une pochette très Black
Metal, nous avons déjà l’eau à la bouche. Est-ce que nos musiciens feraient partis de ce cercle très fermé des formations de blackended deathcore, seul sous-genre qui nous propose depuis quelques années des pépites de haute voltige ?
Avec le premier titre, difficile de répondre correctement à cette énigme. En effet, avec une outro très sombre, presque glauque avec ces cris d’outre-tombe mettant mal à l’aise l’auditoire pour finalement basculer sur un instrumental plutôt death, on est déjà assez déboussolé quant à la direction que vont prendre nos Américains. Mais finalement, nous allons avoir la solution à notre mystère dès le second morceau. Beaucoup plus épuré, nettement plus clairvoyant, Oceanic montre un
Deathcore purement progressif, nous projetant dans le même concept que
Between The Buried And Me sur ce mélange assez osé mais plutôt réussi entre phases growlé et clair mais aussi sur une instrumentalisation plutôt technique et mielleuse.
La suite se montre toujours assez pointilleuse sur la technicité, peut-être moins en revanche sur l’aspect planant. Même si l’on retrouve des moments assez enchanteurs, voire même symphoniques par moment, les apparences agressives/caressantes disparaissent au fur et à mesure pour laisse place à un travail vocal nettement plus traditionnel mais dans l’ensemble très bien exécuté. On n’en reste pas moins surpris par le travail instrumental, et notamment l’exercice des guitares qui nous procure des solos à en pleuvoir en remplacement des breakdowns devenus trop conventionnels.
Ce que l’on regrettera sans aucun doute, c’est la fulgurante conformité entre les différentes offrandes : à part Oceanic et The
Creature That Feeds (big up d’ailleurs pour ce dernier, proposant une savoureuse incorporation de symphonique avec du vocal clair/obscur et toujours avec une instrumentalisation des plus graduelles), on reste dans un univers très fermé où même si on a le droit à de l’originalité, on s’attend à une certaine variation entre les toiles. Mais non, les schémas sont conformes : nous sommes interloqués une fois et par la suite, on commence à se morfondre.
Autre détail qui n’est pas passé dans l’oreille d’un sourd : le mixage. Nous sommes dans une auto-production ce qui implique la plupart du temps un mélange final assez peu convaincant. Dans le tableau death, en règle générale, auto-prod ou non, il s’agit le plus souvent de la batterie avec ces tapements incessants et persistants. Mais contre toute attente dans notre cas, les percussions sont plutôt bien domptées, voire même un peu faiblards par moments. En revanche, dès que l’on a affaire à la présence de tous les matériels c’est le chaos le plus total. Le son arrive à une saturation totale, enlevant tout plaisir à notre écoute globale.
Le mythe n’est encore que mirage pour
Shores Of Leine. La principale idée de cet album, à savoir proposer un
Deathcore progressif, était une excellente inspiration mais à trop vouloir en faire, le sextuor s’est finalement complètement perdu et nous a proposé un ensemble bien trop linéaire pour pouvoir nous faire rêver. Cependant, nous pouvons nous montrer confiants pour la suite puisqu’il ne s’agit de là que de la première production du groupe et qu’en travaillant un peu plus son atout majeur, nos Américains pourront devenir très prochainement des futures divinités.
Je suis d'accord cet album est pas ouf
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