Mysteria

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15/20
Nom du groupe Mysteria (ARG-2)
Nom de l'album Mysteria
Type EP
Date de parution 11 Avril 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Cuando Cae la Noche
Ecouter04:25
2.
 Dos Caras
Ecouter04:08
3.
 No Queda Nada
Ecouter04:02
4.
 Sin Palabras
Ecouter04:32
5.
 Te Encontrare
Ecouter04:37

Durée totale : 21:44

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Mysteria (ARG-2)



Chronique @ ericb4

10 Mai 2017

Une saisissante et voluptueuse livraison qu'assombrit une friable qualité de production...

Une scène metal symphonique gothique à chant féminin décidément de plus en plus prolifique que la plateforme argentine, souvent influencée par les grosses pointures européennes du genre, Nightwish, Epica et Within Temptation en tête. Après Abrasantia, Boudika, Cinnamun Beloved, Daemon Lost, Escapist, et tant d'autres, c'est au tour d'un jeune sextet originaire de San Luis, formé en 2014, de tenter l'expérience. En guise de message musical introductif, la frontwoman au timbre clair Lorena Cali, les guitaristes Fede Laiva (Escorias) et Leo Zavala, le bassiste Jose Lucero (Escorias), le batteur Diego Gonzales Guardia et le claviériste Damian Mendez (ex-Hamelyn) nous octroient un prudent EP 5 titres, auto-production dévoilant 22 dynamiques et sémillantes minutes, entièrement chantées en espagnol. Ainsi, inspiré par Lacuna Coil, Within Temptation et quelques uns de ses compatriotes, le groupe évolue dans un metal mélodique gothique à la fois trépident et gracieux, couplé à une once de metal symphonique et doté d'une voluptueuse fibre latina.

Si la qualité de la production d'ensemble reste un peu en-deçà de ce que l'on peut attendre dans ce registre (présence de notes parasites, son aigu persistant et desservant les lignes vocales, finitions à parfaire), les compositions ont été soigneusement sculptées eu égard à leurs accords, d'une précision confondante, et au regard d'une dynamique et d'une mélodicité déjà enviables, mises en relief par les touchantes et charismatiques volutes de la belle. Ce faisant, le groupe sud-américain semble afficher de réelles aptitudes à la création de morceaux qui font mouche, sans jamais accuser de baisses de régime, ni d'inconvenantes longueurs. Techniquement au point, sans friser la démonstration de virtuosité inutile, nos acolytes incluent opportunément leurs soli, les calibrant de manière à ne jamais déborder du cadre ni affecter l'esthétique mélodique des passages concernés.

Pour les amateurs de sensations fortes, de tubes savamment sculptés mais dépourvus d'un caractère racoleur, ils pourront aller se sustenter sur deux mid tempi du plus bel effet. Ecoutez l'envoûtant mid tempo « Cuando Cae la Noche » pour vous en convaincre. A mi-chemin entre Lacuna Coil, quant à ses harmoniques, et Within Temptation, en ce qui a trait à sa ligne mélodique, avec une touche latina empruntée à Abrasantia, ce passage livre un grésillant riffing étreignant une rythmique enjouée, où abondent des blasts bien sentis et pleuvent de rugueuses séries de notes à la lead guitare. Mise en exergue par les chaudes inflexions de la sirène, la piste s'embrase sur le couplet et emballe sans mal sur le refrain, pour finir crescendo. Un véritable hit en puissance, en somme. Dans cette mouvance, on ne saurait oublier l'engageant mid tempo progressif « Te Encontrare » qui, à la fois, mord et séduit. Latino en l'âme, ce titre frondeur dans la veine de Boudika s'avère diablement infiltrant, usant de nombreuses variations rythmiques pour nous rallier à sa cause. Ne lâchant pas sa proie une seule seconde, tenter d'échapper à son emprise serait pure hérésie.

Lorsqu'il accélère le rythme de ses frappes, le collectif argentin n'impacte pas moins l'auditeur. Aussi, comment résister au magnétisme de l'entraînant « Dos Caras » ? Celui-ci lance ses riffs corrosifs claquant au vent, à la manière de Daemon Lost, avec une touche sympho gothique proche de celle de ses compatriotes d'Elessär, tout en se calant sur une sente mélodique des plus immersives qui soient. En outre, un break opportun calme le jeu avant de se faire balayer par une bondissante reprise sur la crête d'un refrain éminemment entêtant, rendu addictif par la puissante et chatoyante empreinte vocale de la déesse. Et ce n'est pas le rutilant solo de guitare s'immisçant dans la tourmente qui nous fera lâcher prise. Autre coup d'éclat du combo argentin, en somme.

Quant aux moments intimistes, le combo sud-américain n'a nullement tari d'inspiration, nous concoctant ses mots bleus avec finesse, un brin d'élégance, livrant au passage un subtil et délicat toucher au piano. Et ce, sans tomber dans les travers de sirupeux accords mille fois entendus. Au contraire, la power ballade « No Queda Nada » dans le sillage d'Escapist, pourtant douce, sait ne pas manquer de caractère, et au final, atteint sa cible, celle de nos émotions les plus profondément enfouies. On frémit, on plie l'échine, et parfois une irrépressible larme nous étreint. Et, inconsciemment, on remet volontiers le couvert, pour goûter à nouveau tant à ces originales et grisantes harmoniques qu'à une mélodicité d'une précision d'orfèvre. Agrémentée par les caressantes et vibrantes patines oratoires de la maîtresse de cérémonie, alors muée en bourreau des cœurs, cette ronde de saveurs exquises nous happe d'autant plus aisément.

Sans qu'il y ait de véritable ombre au tableau, l'une des pistes apparaît un poil en retrait, bien que ne recelant pas moins de qualités compositionnelles. Ainsi, l'orage éclate à l'abord de « Sin Palabras », tonique mid tempo syncopé aux riffs graveleux et à la rythmique sauvageonne, évoluant dans le sillage atmosphérique de Lacuna Coil, à l'image de « Dark Adrenaline », avec un zeste d'Anabantha quant au déploiement de ses harmoniques. Moins tubesque que ses voisines, cette plage enfiévrée n'en demeure pas moins émoustillante au regard de la dissémination de ses frappes sèches, de ses attaques de guitares acides et de sa couleur vocale, à la fois ambrée et capiteuse. Bref, un léger, mais très léger bémol à mettre au compte de cette menue rondelle.

Au final, l'impression dominante est celle d'une œuvre débordant d'une énergie aisément communicative, à la fine esthétique mélodique, d'où s'échappe un parfum capiteux et recelant plus d'un atout pour nous rallier à sa cause. Si l'on reste suspendu aux vibrantes impulsions de l'interprète comme aux nombreux soli de guitare dispensés, on aurait toutefois souhaité leur mise en valeur par un enregistrement de meilleur aloi. Aussi, on a affaire à une proposition puissante, chatoyante, romantique, mais qui peine encore à rayonner. De plus, on regrette aussi bien l'absence de variété dans les exercices de style (instrumentaux, fresques, duos...) que le peu de prise de risques. En revanche, le groupe témoigne déjà d'une identité artistique et vocale déjà affirmée, d'une habileté compositionnelle et de compétences techniques déjà probantes, qualités qui pourront à terme le propulser parmi les valeurs montantes de ce registre metal. La réalisation d'un album full length ne serait-elle pas le sésame pour embrasser un tel projet ?...


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