Cette démo marque une étape importante dans l'existence de
Barbaros. Ce groupe, désormais one-man-band, qui a vu le jour et la gloire par la volonté d'un homme,
Emperor Ayrod, a longtemps erré dans les souterrains de la scène
Metal Extrême nord-africaine.
Emperor Ayrod est lui-même un grand acteur de cette scène, fondateur d'un des premiers et des plus grands groupes de Black
Metal nord-africain, d'un des principaux labels de
Metal Extrême (
Dark Arts)... Avec cette démo, son enfant maudit,
Barbaros, accède à un niveau supérieur de matûrité puisqu'il est désormais signé sur Eiseger Mond Productions, label en pleine expansion situé sur Lille.
Pourquoi montrer autant d'enthousiasme ? Simplement parce que cette démo mérite une réelle reconnaissance dont malheureusement, elle ne bénéficie pas encore.
Barbaros, comme ses compatriotes de
Taddart, entre autres, pratique ce qu'ils appellent du "Berber
Metal", à savoir un Black
Metal plutôt complexe, pas particulièrement violent. Un Black
Metal mid-tempo que je ne parviens pas à rapprocher d'autres groupes tellement la musique est originale.
Alors, sur le point de vue musical, on débute la démo avec une intro à conssonance "folk", mais, ne vous y fiez pas ! "My
Blood For...", première chanson de la démo, débute avec brio les festivités ! Des espèces d'influences païennes, un tempo rapide, et en plus de ça, un titre que je trouve, personnellement, trés accrocheur. Concernant la production, elle me rappelle avant tout les anciens
Black Funeral (jusqu'à
Ordog), à savoir : une boîte à rythme, les guitares qui sonnent presque électro', la voix d'un spectre enragé... Tout sonne trés indus', trés froid, mais la musique ne s'inscrit aucunement dans la vague Industrial Black
Metal.
Donc, après les deux premières chansons "My
Blood For..." et "Azul Ay idhurare", toutes deux excellentes, on a un petit passage à vide pour la reprise de Mütiilation (mais peut-être est-ce parce que je n'ai jamais beaucoup aimé ce groupe...). On revient au Berber
Metal avec "Imazighen i gemuten", piste sensiblement plus conventionnelle dans son atmosphère, qui se rapproche par certains aspects d'une scène orthodoxe scandinave, mais en plus mélodique, plus posé. Vient ensuite la nécessaire reprise de "Transilvanian Hunger", qui je dois le reconnaître, et bien que je sois passionné par
Darkthrone ET par
Barbaros, sonne plutôt mal. Le côté Indus' et la production des guitares ne s'accordent pas avec cette chanson. Bref, on arrive à la dernière chanson avant l'outro : "...Tamazgha", qui se trouve être un prolongement de la première ("My
Blood For..."), avec des riff symétriques, une rythmique et une ambiance à peu prés identiques ; du coup, elle sonne tout aussi bien et remonte, à mes yeux, le niveau de la démo. Vient ensuite une outro sympathique, qui instaure une ambiance du rêve et du souvenir.
En conclusion, une démo tout à fait respectable de la part d'un groupe situé aussi loin des influences principales de la scène Black
Metal. Mis à part les deux reprises, qui n'étaient pas indispensables, on a affaire à une musique passionante et unique.
Cette démo montre non seulement que dans les pays du "Sud", le Black
Metal a ses adpetes, de plus en plus nombreux, mais également que ces derniers sont capables de transcender les influences primaires et de forger leur propre style de musique. Ici en l'occurrence, on a un groupe exemplaire, qui créé une musique trés personnelle et trés riche (mais sans être expérimentale ou dérangeante) supportée par une idéologie trés forte, celle de la défense de la culture berbère (d'où le "My
Blood For Tamazgha", Tamazgha étant la Kabylie). Je vous conseille d'y jetter une oreille attentive, d'autant que les deux meilleures pistes de l'opus sont en libre écoute sur
Spirit Of
Metal.
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