Sick
Sad World, à ne pas confondre avec le groupe canadien du même nom, nous vient de Nantes et officie depuis 2006 sur la sphère metal française. La vie du groupe n’a pas été de tout repos, il faut savoir qu’il a longuement changé de line up et de styles avant de se stabiliser. Désormais, il peut enchaîner les concerts et délivrer un metal qui semble bien leur convenir, à savoir un mélange de post hardcore et de metal atmosphérique pas loin des
Cult Of Luna ou The Oceans. C’est donc quatre années après son premier split-album «
Ruins of a
Forgotten World » en collaboration avec Another
Moon » que SSW sort son premier full length, «
Murmuration », signé chez Send The Wood (
Lessen,
Idensity,
The Mars Chronicles), enregistré par David Enique (
Strike Down), et masterisé par
Magnus Lindberg (
Cult Of Luna).
Pas besoin d’aller loin dans les compos de SSW pour découvrir son côté ambiant. On le découvre illico avec l’introduction « Spread Your
Wings ». Très dark ambient, ce titre court est inquiétant et nous montre une facette particulièrement sombre du groupe. Les sons sont bien choisis et la note de piano qui se répète ne fait que confirmer cette impression, jusqu’à l’arrivée massive de « …
And Burn the Crows », à coups de gros riffs.
Les titres qui suivent nous montrent bien l’identité du groupe, et on ne peut que repérer l’influence
Cult Of Luna. L’ambiance est souvent torturée, les guitares plaintives, et les mélodies intelligemment choisies. Les breaks ambiants permettent de casser un peu le rythme, apportant ce côté planant et doux, malgré le chant écorché de Julien comme sur « Obsolete Obstacle ». SSW possède cette capacité à alterner parties édulcorées et parties brutales. Cette méthode est à double tranchant, cependant. D’une part, cela permet à l’auditeur de ne pas se lasser, et de passer d’une structure à une autre. D’autre part, l’auditeur peut, justement, trouver cela trop prévisible et passer à autre chose. La différence, c’est que SSW sait varier les plaisirs et il est difficile de savoir quand une partie va en couper une autre. Ce qui n’est pas plus mal…
Ceci dit, le chant manque encore de force et de précision, contrairement aux guitares bien tranchantes et puissantes. Il y a donc un petit décalage entre ces deux éléments qui rend l’écoute de ce «
Murmuration » un peu particulière. Toutefois, l’identité du groupe semble se baser sur cette différence, et ce n’est pas une chose que l’on peut leur reprocher. L’alliage de post hardcore et d’ambiant est intéressant mais le groupe semble encore pris au piège par ses influences. Il faut donc qu’il apprenne à s’en détacher pour vraiment proposer une musique qui lui ressemble.
Même si «
Murmuration » est un album sympathique, il est loin de révolutionner quoi que ce soit. Toutefois, l’auditeur adepte du genre passera un bon moment et se laissera à la fois emporter par les parties planantes et les parties rageuses. Les extrêmes sont donc à l’honneur et contribuent à la qualité de cet opus.
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