Après
Asphyx et leur terrifiante "Mount
Skull", c'est au tour d'Endseeker de se la jouer grimpeur de l'extrême avec ce 3ème album intitulé "
Mount Carcass". Active depuis 2014, cette formation allemande fait paraître son 1er full-length "Fleesh
Hammer Prophecy" sur l'écurie compatriote FDA Rekotz. Repéré par
Metal Blade records, ils publient chez eux "
The Harvest" en 2019 et voici déjà de retour en début de trek pour cet nouvel album, prévu pour avril 2021. On retrouve sur celui-ci le même line-up du début, à savoir Jury Kowalczyk et Ben Lippelt (guitares), Torsten Eggert (basse), André Kummer (batterie) et Lennart Osterhus (growl).
L'ascension commence alors sous de bons auspices avec ce "
Unholy Rites" inaugural. Certes, la piste est bien balisée : swedeath certifié conforme, guitares grésillantes, rythmique trépidante et un growl éraillé et convaincant. Les pointes mélodiques dans les lignes de guitare apportent un cachet non négligeable. Donc un terrain bien connu mais on reste charmé par le paysage. Le panorama est encore plus saisissant sur "
Merciless Tide", titre finement agencé pour faire des ravages dans les pits.
On sent le groupe à l'aise sur ce genre de swedeath des familles quand il dévoile un peu plus loin les correctes "Cult" et "
Moribund". La paire de guitaristes y enchevêtre de bons riffs juteux et des petits soli mélodiques, portés par les rythmes entrainants de la batterie, qui apporte les variations nécessaires. Le soin apporté à l'efficacité des refrains est à souligner, avec un petit côté catchy qui les rapproche du death mélodique.
D'ailleurs, "Count the
Dead" et "
Bloodline" n'hésitent pas à franchir lea passerelle, avec un ensemble mélodies-tempos-refrains qu'on pourrait croire issu d'un album récent d'
Amon Amarth. Les titres ne sont pas désagréables en soi mais la volonté de séduction affirmée s'avère relativement agaçante au fil des écoutes.
Heureusement, Endseeker emprunte des sentiers plus escarpés sur "
Frantic Redemption" et "
Mount Carcass", dégraissés des fioritures alourdissantes. Nos Teutons sortent la sulfateuse à piolet et s'y montrent, selon mes aspirations, sous leur meilleur jour.
Il faut signaler aussi que nos gaillards démontrent sur cet album une conscience politique et écologique, s'axant sur des thèmes assez inhabituels. Les néfastes dérives pécuniaires de l'alpinisme de masse dans l'Himalaya ("
Mount Carcass"), le complotisme bon teint ("
Merciless Tide") ou la mise en exergue de la sordide histoire de Pablo Escobear, ours mort d'overdose après ingestion d'une quantité énorme de cocaïne ("
Frantic Redemption") : ces saynètes dévoilent une vision désabusée d'une humanité souvent détestable. L'artwork est à l'avenant, rappelant les illustrations des premiers
Napalm Death.
Il n'est donc pas étonnant de les voir reprendre le thème d'"
Escape from
New York" du maître Carpenter en fin de galette, pour un résultat somme toute correct et respectueux de l'original.
Snake approved !!
Le travail d'Eike Freese (enregistrement, mixage et production) s'avère solide, un tantinet trop lisse, avec une bonne mise en valeur de chaque instrument.
Pour conclure ,"
Mount Carcass" est un album de swedeath classiquement solide, avec sa part de qualités et de défauts. Certes, même s'il ne vous fera certainement pas franchir l'Everest ni oublier
Entombed, il n'en demeure pas moins une bonne grimpette rafraichissante.
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