Motomonotono

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13/20
Nom du groupe Zeus (ITA)
Nom de l'album Motomonotono
Type Album
Date de parution 28 Septembre 2015
Labels Klonosphere
Style MusicalMetal Expérimental
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Enemy E Core
2. Colon Hell
3. Forza Bruta Ram Attack
4. San Leather
5. Krakatoa
6. Panta Reich
7. All You Grind Is Love
8. Rococock Fight
9. Shitfing
10. Phase Terminale

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Zeus (ITA)


Chronique @ Eternalis

14 Janvier 2016

L'expérimentation est intéressante mais manque peut-être encore de recul

Des étrangetés musicales, nous en rencontrons tous les jours (plus ou moins réussies, il faut le dire), mais des choses réellement surprenantes, cela ne court plus les rues. On peut être surpris par la qualité, par l'intensité et une infinité d'éléments touchant à la sensibilité personnelle et au ressenti, mais surpris intrinsèquement par la musique et ce que nous entendons, c'est désormais très rare. Pourtant, Zeus le fait.

Décrire la musique du duo italien deviendrait presque en soi un exercice de style tant sa création ne ressemble à rien de réellement commun. Troisième opus intitulé sobrement (si l'on peut dire) "Motomonotono", faisant suite à "Opera" il y a deux ans, cet album croise le fer entre de nombreux univers et permet difficilement de prendre ses marques. Tantôt barré et bruitiste, tantôt industriel ou carrément metal extrême, Zeus aime perdre l'auditeur (et probablement se perdre aussi) dans un délire savamment organisé, relativement technique, que l'on sent maîtrisé tout en ayant totalement lâché la bride.
C'est là tout le paradoxe et le charme de ce disque, que l'on pourrait croire initialement totalement bordélique et incompréhensible mais qui se révèle en fait bien plus cohérent et pensé que l'on pourrait le croire. Cette façon de générer le chaos, entre un Strapping Young Lad (première période) et un Nine Inch Nails, de saturer complètement sa musique et de placer des hurlements de tarés comme rares sont les groupes à le proposer aujourd'hui (peut-être Anaal Nathrakh) ne laisse pas indifférent.

"Colon Hell" en est un parfait exemple. On débute sur quelques notes inquiétantes et aliénantes de claviers, telle une musique de film d'horreur. Puis un riff étrange, tordu et complètement saturé qui va continuer à l'envie et sembler se répéter inlassablement jusqu'à ce que mort s'ensuive, jusqu'à la mort du riff lui-même. La batterie est extrêmement synthétique, rendant la musique encore plus folle bien que le son en lui-même puisse agacer à la longue tant il agresse l'oreille et se veut bien peu naturel. Dans ce schéma, on retrouvera quelques hurlements finaux lorsque tout s'accélère et se transforme en bordel généralisé.
Vous l'aurez compris, textuellement, bien peu, voire pas du tout, de concept voire même de paroles. La voix est un instrument comme les autres, vecteur d'émotion et de ressenti et n'est à aucun moment plus en avant que les autres.
Réellement disparate, "Motomonotono" en fait sa force mais aussi sa faiblesse. Car, à force de n'avoir aucune cohérence et de partir dans tous les sens, Zeus finit inéluctablement par perdre l'auditeur et peut-être même se perdre lui-même (c'est sans doute le but, ne me faisant guère d'illusions sur le degré de conscience du duo pendant la composition ou l'enregistrement). Ainsi, on passe d'un très inquiétant et cinématographique "San Leather", d'une lourdeur effroyable mais jouant beaucoup sur les contrastes, directement à "Krakatoa" qui ressemble déjà à une copie quasi conforme du premier titre, "Enemy E Core". Fou mais pas forcément varié donc…mais n'est-ce pas aussi le propre de la folie que de retourner ses propres démons ?

Difficile à dire mais toujours est-il que musicalement, si beaucoup de choses sont intéressantes, l'écoute complète de l'album se veut aussi fatigante, voire harassante et l'on ne sait jamais trop s'il faut être heureux d'y retourner ou craindre de s'y perdre à nouveau. "All you Grind is Love", s'il possède par exemple un titre drôle, n'est pas ce que l'on pourrait penser qu'il soit (pas la peine de le dire, vous l'avez deviné) mais juste un titre de plus. "Phase Terminale", long de sept minutes, résume à peu près l'ensemble du disque, entre passages énervés et faussement incohérents et nappes malsaines vectrices de malaises et de cauchemars. Ce sont ces passages qui donnent la force au disque et il est souhaitable que le duo continue dans cette voie pour l'avenir, de renforcer ces instants afin de conférer un aspect encore plus vivant et intrigant à sa musique.
En l'état, Zeus est un ovni qui fait plaisir à entendre et que l'on ne ressortira que de temps en temps, juste pour se souvenir ce que peut être cette bizarrerie, un peu comme Lex Talionis en son temps, dont il partage également des points communs. L'expérimentation est intéressante mais manque peut-être encore de recul pour réellement toucher. L'avenir nous dira ce que Zeus réserve à ses ouailles.

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