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S’il y a une chose que je n’aime pas, ce sont les préjugés ! Pourtant, pour être tout à fait honnête, en voyant la formation de ce nouveau groupe polonais dénommé Mothernight, je n’ai pu m’empêcher de penser « Tiens, encore un groupe à chanteuse qui va certainement surfer sur les tendances actuelles »… Cet album est encore une nouvelle preuve que les a priori sont souvent loin de la réalité et, pour enfoncer le clou, se permet le luxe de nous réserver bien des surprises !

Pour preuve, la première chose que j'ai faite après avoir enfoncé la touche « lecture » de ma platine a été d'aller récupérer mes cheveux sur le canapé, situé 2 mètres plus loin... La production est tout simplement ENORME et surprenante pour un premier album. Il y avait bien longtemps que les enceintes n'avaient pas eu un tel rendu, et Dieu sait que ça fait plaisir !!

La seconde surprise est la direction musicale empruntée par Mothernight : à des années lumières de Within Temptation, Nightwish ou autre Epica, ils évitent le piège facile de singer un groupe à la mode de la trempe d’Evanescence, mais nous proposent quelque chose d'autre, quelque chose de moins commun qui aurait un goût de nouveau.
Ils définissent eux-mêmes leur musique comme un mix de rock, de métal, d'indus, de cold wave et de gothic (ouf !). En fait les musiciens de Mothernight nous concoctent un métal simpliste, peu technique (1 seul solo sur les 12 titres), mais fortement agrémenté de petits arrangements électros pour la plupart bienvenus, donnant ce côté très moderne à la musique. A ceci sont rajoutées des sonorités étranges, et le mélange acoustique / distorsion donne un effet détonnant. La qualité exceptionnelle de la production reste la cerise sur le gâteau et achève de renforcer le style moderne, puissant et original du groupe.
Autre chose très positive : la chanteuse !! Freya, de son petit nom, se révèle être à elle seule, le point fort du groupe. Sa voix très rock et très chaude rappelle un peu le timbre de Lorraine Lewis (Femme Fatal) en plus puissant. Elle a la capacité d’être très douce et de se transformer en une véritable tigresse la seconde d’après ! Son talent reste la pièce principale de l’œuvre des polonais.
Les morceaux de Mothernight ont pratiquement tous une structure décousue et s’appuient principalement sur les effets de son et les arrangements électros. De temps à autre, de gros accords ultra puissants viennent troubler l’ambiance pour donner un effet « coup de poing » et faire monter le titre en puissance. La tâche la plus ardue reste celle attribuée à Freya, qui se doit de donner une véritable ampleur au morceau, en s’aidant seulement de sa voix.
Si la magie opère pleinement sur les premiers titres (« My Pain », « Another Chance ? »), elle s'estompe rapidement : les rythmiques s'enchaînent et se ressemblent, les mêmes arrangements électros reviennent au fur et à mesure des chansons, les ambiances deviennent récurrentes et malgré tous les efforts et le talent de la chanteuse, le résultat devient rapidement rébarbatif. On a l’impression de toujours écouter la même chanson, encore et encore. Seul « Resurrect Me », titre acoustique à l'air dépaysant, parvient à rattraper quelque peu mon attention, mais l’ennui reprend vite le dessus et il est franchement dur d'écouter ces 12 titres d'une traite.
Quand on voit les possibilités vocales, la qualité des arrangements et de la production, c'est vraiment dommage que les compositions ne soient pas plus diversifiées et moins redondantes. En fait, pour apprécier pleinement Mothernight, le mieux est d'écouter 2, 3 morceaux et de passer à autre chose.

Mothernight propose un album qui fait l’effet d’un pétard mouillé : il y a le son, il y a l’idée, il y a Freya mais il manque le reste : des compositions qui vont plus loin, plus diversifiées. La même idée, aussi bonne soit-elle, exploitée sur 11 titres ne peut que donner un résultat rébarbatif.
Mais il serait injuste de dénigrer purement et simplement cet album car il recèle quand même de titres qui valent le détour ( « My Pain », « Another Chance ? », « Resurrect Me », « Shadowsblack » et le bonus « Hello » (qui arrive après 15 minutes de silence) et qui apportent une pointe d'originalité de par leur composition, leur sonorité et la fantastique prestation de Freya. Il reste néanmoins du chemin à parcourir au groupe ; attendons le prochain album pour finaliser notre opinion !