Mother of Disease

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18/20
Nom du groupe Puissance
Nom de l'album Mother of Disease
Type Album
Date de parution 1999
Style MusicalDark Ambient
Membres possèdant cet album3

Tracklist

LP 2000 chez Svartvintras Productions
1. Ligth of Dead Sun
2. Reign of Dying Angel
3. Mother of Disease
4. In the Shining Armour
5. Post Ruin Symphony
6. Core of Revelation
7. Human Error
8. The Voice of Chaos

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Puissance


Chronique @ Svartolycka

22 Mars 2006
« Let Us Lead » était une déclamation des plus vénéneuses à l’encontre de l’humanité ainsi que sa chute déclarée. Puissance nous avait démontré qu’il savait manier la déchéance opératique ainsi que la misanthropie à des fins on ne peut plus nihilistes et macabres. Si vous pensiez que le groupe suédois allait s’arrêter là, vous aviez tout faux. Quel peut-être l’après « Let Us Lead » ? Comment peut-on aller plus loin dans le dégoût symphonique? Puissance fait partie de ces groupes qui jouent sur des aspects pour le moins glauques d’une idéologie que je répugne fermement. Par contre, on ne peut rétorquer au groupe ses qualités, dont celle de façonner des opéras malsains décrivant avec une minutie particulière toute la haine qu’entretient le groupe avec l’espèce humaine et de la fascination qu’entretient l’auditeur avec ces disques.

De la fascination, il est en fortement question avec Puissance. D’une part, à qui rentre dans l’univers sordide des albums, une plongée dans des méandres symphoniques semblant sortir d’un opéra de Wagner et d’autres part, une distanciation forcée voire une crainte irréversible envers un pamphlet des plus nihiliste montrant, avant tout, la domination de l’Homme par la force et son besoin de destruction… Un penchant que le groupe souligne par une distance rendant son approche d’autant malsaine, par les maintes prises de paroles on ne peut plus neutres, alors que les textes en complet anachronisme font bel et bien froids dans le dos…
Woody Allen lors de ses hilarantes déclarations avait dit : « Quand j’entends Wagner, ça me donne envie d’envahir la Pologne. » C’est un peu la même impression que je perçois à l’écoute de Puissance. Certes le groupe donne de la puissance à ces envolées opératiques (je sais, elle est facile), mais le fond reste ce qu’il est, une déclaration atrabilaire et pour le moins ambiguë envers l’Humanité.

Musicalement, cet album surprend par sa variété de ces compositions pouvant passé du plus pompeux des morceaux (et bizarrement prenant) à des passages d’ambiants/indus sombres et défaitistes sereportant admirablement aux tableaux représentés (dont celui de Caravage en pochette). Et surtout, le contenu se fait moins militaire, bien qu’en filigrane, il le reste et surtout, il ressort un album pas si glauque que ça, finalement et d'autant plus mélodiques. Les envolées classiques, parfaitement structurées, mettent tout de suite une distance (d’ailleurs renforcée par la reproduction du « Radeau de la Méduse » de Géricault, au dos du boîtier) tout en montrant une réelle intensité dans ses compositions et cela, sans jamais créer l’ennui. Et bien que le final soit la représentation concrète d’une fin de monde, il n’en reste pas moins d’une écriture splendide et un point final fascinant (vraiment le terme le plus adéquat se reportant au groupe).

D’un côté, cet album est le plus abouti à mon sens, Puissance ayant su contrôler le magma symphonique qui lui est sien. Mais d’un côté, il est aussi plus énigmatique et demande un certain temps d’adaptation qui ne passera pas selon les jours. Comprenons-nous, sans parler d’idéologie, la musique même n’est pas si aisée que ça à pénétrer…
Grandiloquent et pompeux (ça peut plaire et ne pas plaire), ambiguë dans sa forme et son fond, « Mother of Disease » aussi gargantuesque et empreint de magnificence maligne soit-il, cet album reste une plaie béante dont le groupe se montre garant et certain de continuer son œuvre de déshumanisation.

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