Mors Secunda

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16/20
Nom du groupe Terra (UK)
Nom de l'album Mors Secunda
Type Album
Date de parution 09 Décembre 2016
Style MusicalBlack Atmosphérique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. Apotheosis 19:41
2. Nadir 20:28
Total playing time 40:09

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Terra (UK)


Chronique @ Icare

11 Décembre 2016

Une immersion dans les limbes d’un black atmosphérique impalpable, halluciné et habité

Terra est encore pratiquement inconnu dans le petit microcosme du black metal. Fondé en 2013, le trio de Cambridge sort un premier album autoproduit fin mars 2015, et si l’opus ne fait pas trop parler de lui faute de promotion et de visibilité, il parvient tout de même aux oreilles de quelques connaisseurs éclairés qui promettent unanimement un bel avenir aux Anglais.
C’est désormais sous l’égide de Code666 que Luke Braddick, Olly Walton et Ryan Saunders nous reviennent avec leur second album longue durée, Mors Secunda. Déjà sur la forme, cette offrande s’illustre singulièrement, avec un artwork abstrait à la beauté sobre dont les tons sombres rappellent le patronyme du groupe, et avec deux pistes seulement pour un total de 40 minutes de musique; quant au fond, Terra nous offre un black atmosphérique de qualité assez original et déroutant.

Le premier morceau Apotheosis s’ouvre sur des guitares plaintives et mélancoliques au grain très saturé et profond qui semblent nous convier à célébrer la Terre en une cérémonie ancestrale oubliée depuis des millénaires. Déjà on ressent plus qu’on entend cette basse en arrière-plan, sourde, tellurique et grondante, qui grogne comme un monstre tapi dans l’ombre près à nous sauter à la gorge, et qui confère un son si particulier, grave et vibrant au groupe. Luke Braddick, véritable poulpe derrière ses fûts, envoie des salves de blasts et cogne comme un sourd sur sa caisse claire, animant ce tapis de grattes mouvant et protéiforme bouillonnant en un magma continu et insaisissable duquel émerge de temps en temps une mélodie distincte ou un riff marquant : ici, c’est la batterie le véritable maître de cérémonie, qui articule l’ensemble en impulsant un rythme et qui donne un corps et une âme à ces 19,41 minutes que l’on croirait droit sorties d’une session unique et improvisée.
Pourtant, le tout est d’une cohérence et d’une fluidité étonnante, et ce riffing si abstrait et halluciné finit par nous perdre dans ses sinueux méandres, à condition toutefois que l’on découvre Mors Secunda dans de bonnes conditions, car la puissance du son a un impact énorme sur l’appréciation de l’ensemble ; en effet, pour peu que votre écoute soit parasitée par des bruits extérieurs et que la bulle de distorsion et de basse soufflée par les amplis ne vous enveloppe pas totalement, vous risquez de rester totalement indifférent à ces 40 minutes, pire, ces deux morceaux vous apparaîtront peut-être même comme une bouillie fade et indigeste.
On a du mal à dégager quelque chose de ce flot continu de guitares qui mise plus sur l’ambiance que sur le riffing à proprement parler, néanmoins, vers 8,15 minutes, la valse des cordes s’arrête et se mue en une sorte de suite de larsens et de rugissements de guitares qui résonnent dans la vacuité d’un silence rythmé par les coups lents de la batterie. Pas de réel riff, juste la lente agonie des notes électriques qui se répercutent dans ce maelstrom sonore vibrant de sifflements électriques et de basse. C’est un fait, les Anglais sont très bons pour triturer les sons, jouant intelligemment avec la disto et les effets et créant une mélodie, un rythme, un morceau finalement palpitant qui prend vie progressivement à partir d’une base minimaliste presque insignifiante.

Nadir est plus violent, avec les blasts furieux du batteur qui nous assomment d’entrée de jeu, ne faisant qu’amplifier le magma incohérent de ces guitares bourdonnantes. Encore une fois, pas de structure apparente ou de progression logique, plutôt un enchaînement de passages épiques, violents, majestueux, lents et mélancoliques, de breaks calmes et d’expérimentations bruitistes, le tout noyés dans un mur du son abrasif et transcendé par la performance inhumaine de Luke Braddick. Là aussi quelques éléments émergent de cette fusion de notes, ici un break apaisé, là un riff bien puissant ou un pattern de batterie qui accroche l’oreille, plus loin une mélodie particulièrement touchante, mais ces 20,28 minutes s’appréhendent dans leur globalité, et s’apprécient surtout dans leur progression, aussi imprévisible qu’inéluctable. D’une manière générale, les vocaux sont assez en retrait, s’exprimant sporadiquement en de longs hurlements déchirés propres au style, et ajoutant à l’intensité de certains passages. Il n’est finalement pas si facile de comparer Terra à un autre groupe, même si cet album plaira certainement aux amateurs de Wolves in The Throne Room et Cepheide, pour citer un autre jeune combo au talent et à l’identité affirmés.

Nadir s’achève sur deux minutes d’ambiant feutré à l’aura à la fois sacrée et menaçante qui marquent la fin cette immersion dans les limbes d’un black atmosphérique impalpable, halluciné et habité et nous renvoient trop brutalement aux affres d’une réalité fangeuse et morne. Une expérience atypique et intense qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui ne laissera personne indifférent...

1 Commentaire

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jocemcmxcix - 12 Décembre 2016: Beau et intense, et effectivement un batteur dingue ! Un concert doit être quelque chose !
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