La Malaisie est plus connue aujourd’hui pour sa compagnie aérienne dont les avions sont loin d’être les plus sûrs du monde, que pour être un vivier métallique. Et pourtant,
Lavatory, originaire de Kuala
Lumpur, formé en 2010, sortit « The transgression » sous la forme d’un Ep en
2012 chez
Slaughterhouse Records et pratique un « swedishdeath-metal » très primitif. En cet automne 2014, le quintette décide de remettre le couvert, avec la publication de son premier full-lenght, intitulé « Morbidterror » et, illustré par Daniel Johnsson (Entrails,
Sorcery,
Torture Division).
Pour le néophyte, l’artwork met immédiatement dans le bain (de sang), nous allons avoir à faire à du death-métal bien gras, putride et sans fioritures. Le premier titre, « Absorption », un instrumental « aérien », servant d’introduction à « MorbidTerror », est juste le calme avant la tempête et, dès « Descentintomadness », la furia débute.
Lavatory ne fait pas dans la dentelle et envoie le bois avec une vraie conviction. Les compositions alternent entre death-metal à forte consonance suédoise (‘Descentintomadness », « To the end of the world », « Thousandroads to hell » ou encore «
Mask of malevolence »), morceaux plus mid-tempo (« Deathis imminent »), passages plus lourds comme les premières parties de «
Restless souls » et de «
Summoning in dun Laoghaire), le titre éponyme étant la synthèse de tout cela.
Quelques moments de bravoures sont à noter, à commencer par le riff pachydermique de « SummoningdunLoaghaire », mais également les accords de « Descentintomadness » et « Deathis imminent », d’une efficacité redoutable. « Morbidterror » voit aussi son intérêt et sa qualité rehaussés grâce aux solos de qualités, disséminés aux quatre coins de l’album.
Mais tout cela tombe à plat à cause d’un mixage totalement déséquilibré qui met trop en avant les vocaux et, reléguant de ce fait au second plan, les guitares, pourtant primordiales, si bien qu’on a l’impression que tous les riffs se ressemblent, et pire, qu’ils pourraient être interchangeables entre eux. Il faudra une écoute attentive pour pouvoir cerner les moments forts de ce disque. Aussi, et c’est récurrent dans le style, pas une once d’originalité est à noter sur « Morbidterror », les malaisiens semblent bloquer au début des années 90 et, évidemment, les fantômes de
Entombed ou
Dismember ne sont pas très loin, auxquels nous pouvons rajouter les floridiens de
Obituary. La formation est jeune et surtout, on devinera aisément difficulté de pratiquer le death-metal (ce n’est déjà pas facile de le faire dans nos contrés) en Malaisie, les bougres ont dû faire avec les moyens du bord.
L’origine de
Lavatory et sa musique développée sur « Morbidterror » est totalement antinomique. Ici, point de palmier, de soleil ou de sable fins, les compositions du groupe respire la mort par tous les pores. Quelques bons passages et une alternance rythmique rendent (avec une certaine dose d’obstination), l’écoute de cet album assez plaisante, dommage que le mixage calamiteux vienne gâcher la « fête », et tire « Morbidterror » vers le bas.
A ne conseiller qu’aux inconditionnels !!
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