Liste des groupes Death Metal Sentient Horror Morbid Realms

Originaire du New Jersey aux Etats-Unis, fondé par Matt Moliti en 2014 et adoubé par Dan Swanö qu’on ne présente plus, Sentient Horror, après la sortie de « Beyond the Curse of Death » (Ep) dans l’anonymat le plus total, publia son premier fracassant méfait intitulé « Ungodly Forms » en 2016, suivi de tout aussi qualitatif « The Crypts Below » (Ep). La formation ouvre à nouveau les portes du caveau pour y extirper sa nouvelle offrande nommée « Morbid Realms », une nouvelle fois produite par Dan Swanö.

Il n’est pas chose aisée de succéder à un premier album, qui avait des allures de coups de maître mais tuons le suspens de suite, « Morbid Realms » est du même tonneau que son prédécesseur, mais élevé à un niveau supérieur. En effet tous les ingrédients qui avaient fait le succès de « Ungodly Forms » sont toujours bien présents, à savoir une empreinte « revival swedeath » bien palpable, une alternance rythmique incessante comme sur le morceau d’ouverture « Call Of The Ancient Gods», le plus long de la galette (6 minutes et 36 secondes), qui synthétise parfaitement le propos du groupe sur ce deuxième long format. Les accélérations furieuses, succèdent aux ralentissement, les titres alambiqués (« Ripped From Hell » ou « Sworn To The Dead ») précèdent les plages plus lourdes ou sinueuses comme sur le morceau-titre et « Cemetary Slaughter », mais l’ensemble reste d’obédience nerveuse où la vitesse et les cadences élevées prédominent. Il est à noter qu’hormis le « death-metal » à la Entombed ou Dismember, influence majeure du combo, ce dernier y a ajouté une petite pincée de « punk/crust », qui à l’instar des multiples cassures rythmiques, annihile toute forme de linéarité.

Malgré quelques changements de personnels avec l’arrivée d’un nouveau guitariste et d’un nouveau batteur (qui a d’ailleurs pris la poudre d’escampette depuis), les compositions de Sentient Horror restent homogènes et cohérentes, il faut dire que Matt Moliti est le seul maître à bord et dirige l’ensemble d’une main de fer, les musiciens ayant le simple rôle d’exécutant. Pourtant, ça avoine sec, chacun étant impliqué, la section rythmique ne laisse aucun survivant, les guitares sont incisives avec une technique évidente (les nombreux solos qui émaillent l’opus peuvent en témoigner) et Matt Moliti éructe à s’en décrocher les poumons.

Pourtant, même si l’ensemble est de belle facture, il ne peut éviter ce sentiment de déjà entendu, car Sentient Horror reprend à la lettre les préceptes de ses aînés, avec une articulation dans les morceaux quasiment identiques, ce qui amenuise l’effet de surprise, et amène une certaine redondance au fils des écoutes multiples. Aussi, l’organe vocal monocorde du père Matt, n’arrange pas cet état de fait.

Au final, même si « Ungodly Forms » avait placé la barre qualitative haute, « Morbid Realms » réussi néanmoins à le dépasser, ce qui est déjà un petit exploit. Ce dernier enregistrement des américains est percutant, efficace, doté d’un son en béton armé. Les aficionados du style devraient, sans problème, y trouver leur compte.