17/20
Formé fin 2004 sur les cendres de
Windir par l'ancien claviériste (Gaute Resfnes) et l'un des anciens guitaristes (Stian Bakketeig),
Cor Scorpii nous a délivré en mars son premier album après une démo (
Attergangar) plutôt prometteuse (sortie 3 ans auparavant). "
Monument". On pourrait penser le titre quelque peu prétentieux, et pourtant nous sommes bien ici face à un
Monument de son genre, un
Monument à la gloire du défunt
Windir s'il en est. Défunt ?
Pas tout à fait… En effet, malgré la mort tragique de son fondateur Terje "Valfar" Bakken en 2004,
Cor Scorpii parvient avec brio à faire perdurer l'essence de son oeuvre sans pour autant tomber dans le piège du plagiat. Car si
Cor Scorpii perpétue l'esprit de
Windir pour le plus grand plaisir des fans, le groupe a su forger sa propre personnalité à travers sa musique.
Parlons-en justement de leur musique ! Dans ce "
Monument", les norvégiens officient dans un folk / extrême métal très efficace, rapide et mélodieux. Associant harmonieusement des riffs de guitare très "windiresque", tour à tour mélancoliques (Ei Fane
Svart, Helvetesfessen), lourds (I, the Damned), ravageurs ( Our
Fate our curse, Bragder I Stein), avec de superbes mélodies, le synthé est habilement incorporé et offre des sonorités différentes de celles utilisées dans
Windir, conférant à certains morceaux une "aura" symphonique particulière. La batterie est carrée, régulière, guerrière, faisant usage de la double pédale avec rapidité et efficacité. Côté chant, Thomas S.Øvstedal nous offre un chant black agressif très proche de celui de feu Valfar, ce qui peut être un peu troublant au début mais n'est pas pour déplaire. On trouve également des passages en chant clair, bien maîtrisé et utilisé avec parcimonie sur quelques morceaux qu'ils enrichissent et auxquels ils apportent une touche "viking" (moins présente que dans
Windir). Composé de huit titres, l'album se montre assez varié, dégageant une atmosphère d'une noirceur faite de mélancolie et de fureur mêlées, qui n'est pas sans rappeler l'ambiance de Likferd. Enfin, concernant la production, il n'y a rien à redire.
Abordons maintenant l'album dans le détail :
Le premier morceau, Ei Fane
Svart, débute sur quelques notes de pianos bientôt tranchées par un riff dont la mélancolie dominera l'ensemble du morceau. Puis vient Endesong, un morceau plus rapide et plus guerrier. Ensuite, I, the Damned et son intro lente aux riffs lourds et obsédants nous plonge dans une ambiance d'une noirceur pesante. Un morceau à la fois violent et bien travaillé, construit sur de nombreux changements de rythme et dotés de riffs envoûtants . Le morceau suivant, au contraire, débute sur une intro très rapide et ravageuse, la double pédale ne chôme pas mais le synthé vient apporter de la mélodie au morceau et on notera l'utilisation du chant clair vers le début du morceau qui apporte une note viking. Vient enfin le morceau instrumental de l'album, Helvetesfessen, une musique superbe, très mélancolique et assez planante qui mettra les larmes aux yeux aux coeurs sensibles. Oske og Innsikt, qui est un assez long morceau, possède un coté plus progressif et plus symphonique que les autres titres de l'album (on peut clairement y sentir l'influence de la musique classique dans le travail de
Cor Scorpii). Un morceau varié montrant l'étendue du talent du groupe ! Puis, Kjettar débute sur une intro aux riffs quelque peu "orientalisants", assez surprenants. Il s'agit là d'un morceau efficace, plutot rapide et guerrier. Enfin, dernier morceau de l'album mais non des moindres (on garde le meilleur pour la fin après tout), le génial et très windiresque Bragder I Stein. Un morceau inspiré, doté d'une certaine intensité dramatique, mêlant rage et mélancolie en alternant avec génie riffs furieux, passages lents au rythme scandé et interlude symphonique grandiose. L'utilisation du chant clair également n'est pas étrangère à la beauté et à l'intensité de ce morceau. Il s'agit pour moi du titre le plus marquant de cet album.
En conclusion, il s'agit là d'un premier album assez varié et des plus réussis pour les norvégiens de
Cor Scorpii qui s'imposent en dignes héritiers de
Windir tout en proposant leur propre style aux influences plus classiques et progressives. Cet album ravira les fans de
Windir mais que vous aimiez ou non ce groupe, si vous aimez le métal extrême et la belle musique, jetez vous dessus, vous ne le regretterez pas !
Après un premier album aussi prometteur, il ne fait pas de doute que
Cor Scorpii feront certainement parler d'eux dans l'avenir, souhaitons leur bonne chance pour la suite.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire