Monstermind

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15/20
Nom du groupe Neophobia (ITA)
Nom de l'album Monstermind
Type Album
Date de parution 24 Mars 2018
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1.
 Into the Void
Ecouter01:18
2.
 Blood Symphony
Ecouter03:49
3.
 A Lifetime Illusion
Ecouter05:10
4.
 Powerlust
Ecouter05:17
5.
 The Trickster
Ecouter04:28
6.
 Light of the Lies
Ecouter04:45
7.
 Inner Nemesis
Ecouter05:28
8.
 Quest for the Unknown
Ecouter04:43
9.
 My Eternal Rest
Ecouter05:19

Durée totale : 40:17

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Neophobia (ITA)



Chronique @ ericb4

15 Avril 2018

Un galvanisant essai, et sans doute le premier d'une longue série...

Une formation metal symphonique à chant féminin de plus et qui, à l'instar de tant de ses homologues, ne saura résister bien longtemps à la pression générée par les cadors du genre, me direz-vous, et vous auriez raison... à quelques nuances près ! Ayant pris la mesure des enjeux d'un tel investissement, ce jeune quintet italien originaire de Ferrare (en Émilie-Romagne) n'a pas plaint sa peine en studio. Il a notamment soigné l'artwork de la jaquette, d'inspiration néo-romantique, de cet introductif effort, signé Simone Furia, et consolidé son line up, conformément au concept du nouveau projet. Peut-être le prix à payer pour caresser l'espoir de survivre, voire de perdurer, sur une scène metal aujourd'hui au bord de l'asphyxie.

Créé en 2013 sous le nom de Stormwinds, ce fringant combo inspiré par Nightwish, Xandria, Epica ou encore Ancient Bards, s'est mué, quatre ans plus tard, en Neophobia, comptant désormais sur les compétences conjuguées de : Carmen Grandi, frontwoman aux claires et néanmoins puissantes impulsions, à la façon de Sara Squadrani (Ancient Bards) ; Nicola Manfrini, aux guitares et aux growls ; Dennis Benazzi, aux guitares ; Nicola Donegà, à la basse fretless ; Matteo De Santis, à la batterie. De cette collaboration émane un album full length répondant au nom de « Monstermind » ; auto-production de neuf titres inédits égrainés sur un ruban auditif de 40 puissantes et énergisantes minutes, à laquelle ont également participé le claviériste Dennis Mazzini et le batteur Alessandro Occari. Coproduit et enregistré par Michele Guberti et Federico Viola, cet opus ne concède que peu de sonorités résiduelles tout en octroyant de fins enchaînements inter-pistes. Forts d'une qualité de production souffrant de peu d'irrégularités, nos cinq compères sauront-ils maintenir la concurrence en respect ? Exploration des lieux...

Le combo ferrarais officie dans un power mélodico-symphonique gothique et progressif pimpant, plutôt accessible, aux forts contrastes atmosphériques et calé sur le schéma de la Belle et la Bête, soit, en conformité avec les codes du genre, si ce ne sont quelques timides digressions. Ce qu'illustre déjà « Into the Void », brève entame cinématique aux arrangements de bon aloi, doublée d'un seyant récitatif en voix féminine. Mais le manifeste recèle également ses singularités, chacune des pistes ayant sa signification propre. La soif de pouvoir, l'impuissance face aux affres du temps et la maladie mentale sont les thèmes essentiels dont se nourrissent les textes des paroles, au demeurant finement élaborés. Poussons plus loin nos investigations...

Dans ses phases les plus rythmées, sans nous faire oublier ses maîtres inspirateurs, le collectif transalpin ne parvient pas moins à encenser le tympan. Ainsi, tant la basse vrombissante que les refrains catchy de l'up tempo syncopé « Blood Symphony » sauront nous aspirer en son sein. Et ce ne sont ni le flamboyant solo de guitare, ni les cristallines volutes de la sirène, ici dans le sillage de Judith Rijnveld (Kingfisher Sky), qui nous feront lâcher prise. Pour sa part, le fulgurant et ''xandrien'' « Quest for the Unknown » joue à la fois sur d'orientalisantes oscillations mélodiques et deux soli de guitare bien customisés dans la veine de Lanvall (Edenbridge) pour tenter de nous rallier à sa cause. Et la sauce prend, in fine. Enfin, difficile d'échapper à l'emprise des vibes power prog du sémillant « My Eternal Rest ». Suite à un break opportun, une stupéfiante reprise sur la crête d'un refrain catchy fera voler en éclat la moindre once de résistance. A bon entendeur...

Un tantinet moins tubesques, d'autres espaces d'expression sauront ne pas se faire oublier. Ainsi, on ne saurait éluder les sémillants harmoniques de « A Lifetime Illusion », frondeur et orientalisant manifeste dans la veine d'un Epica des premiers émois, enjolivé par la magnétique présence oratoire de la déesse. Il ne s'avérera pas plus aisé d'échapper à la vague de submersion qui s'abat sur nous à l'aune du tonique « Light of the Lies ». Doté de vibrants gimmicks guitaristiques et d'un inaltérable tapping martelant, le brûlot se pare de couplets finement ciselés que relayent d'hypnotiques refrains. Mis en exergue par le duo mixte en voix de contrastes et muni d'un grisant solo de guitare, l'offensif morceau fera plier l'échine à plus d'un pavillon rétif.

Par moments, nos compères optent pour des voies alternatives, et non sans une certaine réussite. Conférant une touche death mélo à un propos power symphonique progressif aux riffs corrosifs dans la mouvance d'un Ancient Bards estampé « Soulless Child », le tempétueux « Powerlust » parvient à nous happer. Voguant au gré des attaques d'un growler colérique auquel répondent point pour point les puissantes et seyantes modulations d'une sirène muée en redoutable prédatrice, le méfait se plaît à nous bringuebaler, sans jamais nous perdre dans d'inutiles phases technicistes. Parallèlement, les gimmicks échevelés d'une basse en furie contrastent avec d'intarissables rampes aux claviers. Une pièce saillante, à la touchante mélodicité, se clôturant pianissimo. Chapeau bas. Et comment ne pas succomber aux savoureux couplets de « Inner Nemesis », low tempo progressif aux relents death qui, lentement, s'insinue sous l'épiderme pour ne plus nous quitter ?

Lorsqu'elle nous convie à d'intimistes moments, la troupe italienne semble comme touchée par la grâce, révélant ses mots bleus les plus troublants. Dans la veine de « In My Arms » (in « A New Dawn Ending ») de leurs compatriotes Ancient Bards, la power ballade « The Trickster » touchera en plein vol les cœurs en bataille. Aux airs d'un slow qui emballe, cette enchanteresse ritournelle se dote d'enivrants arpèges au piano secondant une frontwoman au faîte de son art et, ce faisant, gagne en intensité orchestrale ce qu'elle ne perd nullement en qualités mélodiques. Une pièce d'orfèvre apte à pousser à une certaine addiction les aficionados du genre.

Ainsi, on effeuille un premier essai qui, s'il ne réinvente pas le genre, n'en reste pas moins efficace et surtout émouvant de bout en bout de notre parcours auditif. Diversifié dans son offre rythmique, atmosphérique et vocale, ce message musical témoigne en prime d'une fine technicité instrumentale et de lignes vocales d'une confondante tenue. Sans ombre au tableau susceptible de ternir cette offrande, cette dernière, en revanche, accuse quelques carences en termes d'originalité et les prises de risques sont peau de chagrin. Pour pouvoir plus largement jouer les trouble-fête, il eût été souhaitable que nos cinq gladiateurs nous octroient l'une ou l'autre fresque et de plus substantiels instrumentaux. Mais nos acolytes ont encore le temps d'affûter leurs armes pour nous livrer un second essai, on peut le subodorer, non moins impactant et plus abouti. Cela étant, un potentiel non négligeable s'esquisse déjà, qu'il conviendra d'affiner avec le temps. Bref, une formation à suivre de près, de très près...

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