Stonelake, un groupe presque inconnu qui ne semble pas se soucier ni de ses ventes ni de sa côte de popularité, et pour cause voici leur sixième opus édité chez
Massacre Records.
Autant vous prévenir de suite, chercher des infos, des interviews ou quoi que soit sur ce groupe suédois est à peu près aussi laborieux que d’essayer de faire pousser des bananes en Botnie du Nord.
Néanmoins, à force de chercher on trouve: le groupe s’est formé quinze ans après la première rencontre (en 1984), de Jan Åkesson (guitare) et de Peter Grundström (chant) au sein du groupe Whitelight. Durant ces quinze années ces deux membres ont pris une direction différente : Jan Åkesson a tourné avec Whitelight jusqu’en 1987 et Peter Grundström a tenté sa chance dans la formation Kee Avenue, jusqu’à sa séparation en 1991. S’en suit une période creuse de huit ans avant que le guitariste recontacte le chanteur et décident de former
Stonelake en 1999.
Le parcours du combattant n’est pas encore fini : il faut attendre encore sept ans avant que le groupe sorte son premier opus : «
Reincarnation» (le nom est on ne peut mieux choisi). A première vue
Stonelake tient autant du phénix que de la fourmi et de l’abeille.
Si Jan Åkesson et Peter Grundström sont à l’origine du groupe, Lasse
Johansson, le bassiste, occupe ce poste depuis leur troisième album («Uncharted Souls»). En revanche leur batteur, Frederik Joakimsson, qui évolue au sein de
Cloudscape, et Annika Argerich en charge des claviers, ex-membre de Cult Disciples et de
Veritate, sont deux nouveaux venus sur cet album.
Le groupe se définit comme étant du Métal mélodique et progressif, avec pour influences
Whitesnake,
Deep Purple et Bad Compagny.
Progressif et mélodique ? L’album est à dix mille lieux d’
Avenged Sevenfold,
Mastodon ou
Tool et se rapproche plus de quelque chose tiraillé entre Iron Maiden,
Dream Theater et
Masterplan.
Or donc, moins Symphonique que
Power, sans être Speed car Progressif et restant plus Mélodique que
Hard, avec une touche Electro mais moins Néo que l’Indus et surtout moins
Death (merci LinksTheSun) : cet album, et le groupe en général, côtoie fièrement autant le Heavy que le
Power, saupoudrés de mélodique.
Bref, si le côté mélo est vrai pour les anciens albums, les claviers s’affirment sur cet album, ils étaient pourtant déjà présents sur l’album «Marching on Timeless Tales», et apportent une touche franchement progressive.
Paradoxalement, le chant est un peu moins lead que sur les opus précédents («With Someone Like You», «Hater») et les grosses guitares sont de sortie («
End This
War») : le son tend donc à s’épaissir, mais ne perd rien en finesse («
Will You Be Loved»).
Stonelake se meut donc dans un style hybride assez indéfinissable mais pas dénué d’intérêt. Beaucoup d’auditeurs seront peut-être, comme je l’ai été, assez sceptiques voire carrément indifférents à la première écoute. Il faudra plusieurs pour y trouver son compte et constater que le groupe, possède une large palette de savoir-faire, à l’image de son chanteur tantôt haut et clair et d’autres fois sombre et grave.
Mention spéciale aux titres «Double
Life» et «In A Freezing House» qui font état du nuancier musical dans lequel manœuvre le groupe, laissant clairement voir la proportion grandissante accordée aux «sons, [à] l'écriture et [à] l'arrangement» (dixit Peter Grundström). A noter que les textes ont été confiés à Adam Bard, parolier britannique.
Qu’en conclure ? Malgré une première écoute plus que mitigée, le résultat est assez surprenant : Jan Åkesson et Peter Grundström font évoluer
Stonelake, essayant de nouvelles sonorités, renouvelant les identités, mais maitrisant superbement le tout. Leur secret serait-il tout simplement une réelle passion pour la musique, peu importe si le succès est présent au bout ou non. Nul doute que cette passion rime avec patience, conséquence d’une intangible rigueur et sincérité dans leur travail.
Pourquoi pas alors découvrir ce groupe plus en profondeur ? Après tout cet album pourrait très bien être celui d’une consécration amplement méritée, fruit de trente ans de labeur.
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