Liste des groupes Thrash Death The Bleeding (UK) Monokrator

Si vous recherchez des informations sur The Bleeding, autant vous dire que vous n’êtes pas couchés, car ce patronyme est porté par au moins sept groupes différents voire une bonne dizaine si on enlève le The. Histoire de vous faire gagner un peu de temps, présentons succinctement le combo qui nous intéresse aujourd’hui : il s’agit d’un quatuor formé en 2010 à Londres et évoluant dans un style thrash death décapant, qui, avec ce Monokrator, nous présente aujourd’hui son troisième album.

Les Anglais envoient un cocktail explosif, parfait mélange entre la vélocité et l’agressivité du thrash, souvent sur les refrains, et le côté plus lourd, technique et sombre du death pour un résultat d’une efficacité maximale : d’emblée, Chemical Lobotomy nous arrache la tronche avec ses couplets thrashy, rapides et saccadés sur lesquels Jamie Stungo vocifère ses blasphèmes sanguinolents avec une rage et un débit impressionnants, un refrain très intense aux blasts impitoyables, un break groovy irrésistiblement headbangant et un solo hurlant qui mêle hystérie et mélodie en un déluge de notes incandescentes. Pas le temps de souffler que Chainsaw Deathcult démarre sur cette basse claquante et encore une fois, on démarre à fond les ballons, avec un refrain qui s’intensifie et accélère encore la cadence, et ce beau diable de Stungo qui continue à éructer ses lyrics à toute vitesse avec ce timbre éraillé et batailleur typique du thrash. Le break central se fait plus lourd et glauque, typiquement death metal, avec cette basse qui vibre, ces dissonances vicieuses et ce groove macabre qui ne sont pas sans rappeler Cannibal Corpse, avant d’embrayer sur un rire diabolique et un nouveau solo jouissif qui vient relancer la machine.
Mutation Chamber est nettement plus death, avec ce riffing lourd et poisseux à la suédoise, alors que l’excellent Union of Horror s’ouvre sur un riff blackisant avant de se fendre d’un mid tempo énergique groovy en diable que n’aurait pas renié Blood Red Throne sur ses premières réalisations. Le morceau est encore une fois truffé d’accélérations assassines, se fend d’un magnifique solo virtuose d’une beauté vénéneuse et s’achève sur un bref hurlement suraigu qui rappelle le speed thrash des 80’s.

Bien sûr, ce troisième album n’est pas parfait, à commencer par le manque d’originalité et le côté un peu répétitif de l’ensemble, ainsi qu’un ou deux morceaux à mon sens un peu plus quelconques (Mutation Chamber et Screams of Torment, malgré un sympathique solo central). Certains déploreront également que les vocaux criards manquent un peu de variation, mais difficile de nier que ce Monokrator est un pur condensé de metal extrême qui va piocher le meilleur de différents styles (thrash et death en tête, mais aussi une petite pincée de black et même de hardcore sur certains passages de Screams of Torment et Monokrator) et qui parvient à rester parfaitement fluide, redoutablement efficace et plutôt facile d’accès.
La production est parfaite pour le style, claire et puissante sans sonner totalement clinique, et on appréciera particulièrement l’excellence des soli de Tasos qui font passer ces 31 petites minutes très – trop ! – rapidement et nous donnent envie de rappuyer sur le bouton Play.

Pour conclure, voilà un très bon album qui, s’il ne règnera peut-être pas en monocrate absolu sur vos platines, devrait vous faire passer un bon moment et bien faire chauffer les muscles de votre nuque, à recommander particulièrement aux amateurs de combos hybrides comme Disfear, Revocation ou The Black Dahlia Murder.

Monokrator
Incinerate all those who defy the conqueror
A ruinous path he shall strike