Depuis l'annulation en 2022 de la tournée d'adieux du groupe
UFO, liée aux problèmes de santé de son chanteur emblématique Phil Mogg, nous gardions peu d'espoir de le voir un jour revenir sur le devant de la scène. C'est donc à la surprise générale que l'on retrouve le chanteur en solo, avec un premier album studio intitulé "
Moggs Motel". Pour mener à bien cette mission, le chanteur britannique s’est entouré d'une formation redoutable, incluant : son ami et collaborateur de longue date, Neil Carter (guitare, chant, clavier), Tommy Gentry (
Voodoo Six,
The Raven Age) à la guitare, Tony Newton (Dirty Deed,
Voodoo Six, KK's Priest) à la basse, aux claviers, et à la production, ainsi que Joe
Lazarus (
Lauren Harris,
Voodoo Six etc.) à la batterie.
Sans véritable surprise, ce premier opus éponyme enregistré au Royaume-Uni dans les studios de Steve Harris, le bassiste d'Iron Maiden, et distribué par le label allemand Steamhammer SPV, propose un
Hard Rock classique aux touches Blues, s'inscrivant plus ou moins dans la même veine que "The Monkey Puzzle" et "The
Visitor" de
UFO.
Dès les premières notes de l'entrainant "
Apple Pie", au chant à la fois puissant et harmonieux soutenu par une instrumentation sans faille, on se dit que le chanteur et ses compagnons de route se sont mis d'accord pour nous offrir le nec plus ultra en matière de
Hard Rock britannique, et cela, tout au long de l'opus. La suite est au diapason, avec notamment des morceaux plus Heavy, comme l'atteste "I Thought I Knew You" à l'intro et Twin guitares rappelant le Iron Maiden d'aujourd'hui. Tout comme l'angoissant "Other People's Lives" aux chants émotionnels où Phil brille de mille feux.
Dans un registre similaire, voire plus Rock, on s'attardera sur "The Princess
Bride" aux motifs Southern Rock, qui se distinguera par ses harmonies de guitare et son chant assuré, soutenu de chœurs féminins fort convaincants.
À côté de ces brulots de pur
Hard Rock classique, le groupe nous propose des titres plus posés, parfaitement équilibrés, alliant puissance, groove et mélodie. Un trio gagnant se détache du lot, avec le bluesy "Weather", à la magnifique mélodie qui accélère juste quand il faut, le galvanisant "Face of an
Angel", au solo de guitare inspiré et au swing de batterie enlevé, en passant par un "Tinker Taylor" au refrain et au groove de basse imparable, et l'atmosphérique "Storyville", armé de guitares languissantes gorgées de feeling. Une excellente chanson qui, soit dit en passant, n'aurait pas dépareillé aux côtés des "Gone in the
Night" et Take It or Leave It" de l'album de
UFO "No Place to Run" paru en
1980.
Mention Spéciale pour l'étrange "Harry’s Place", sorte de pièce cinématographique à la James Bond, qui sert d'introduction au très enlevé "The
Wrong House" à l'irrésistible groove de basse, au break parlé glaçant qui fera la part belle aux guitares inspirées du tandem Carter/Gentry. N'omettons pas le remuant "Sunny Side of
Heaven" aux références Boogie Rock Blues prononcées, qui nous revoit vers le meilleur d'un
ZZ Top, avec notamment un riff entrainant un chant doublé de chœurs féminins, soutenu par une rythmique endiablée et incroyablement groovy.
Orné d'une magnifique pochette vintage réalisée par le graphiste Tristan Greatrex (
UFO, Michael Schenke,
Airrace etc.), évoquant l'Amérique des années 50, ce premier jet de
Moggs Motel nous offre un voyage à travers un
Hard Rock classique estampillé année 70, 80, par lequel il sera difficile de ne pas être profondément marqué. Varié, intense, mélodieux et sincère, cet opus à la production moderne, assoit définitivement Phil Mogg au panthéon des chanteurs qui auront marqué l'histoire du Rock britannique. Bref, un retour inespéré de la part de Phil Mogg qui, du haut de ses 76 ans et en dépit de ses récents problèmes de santé, n'est toujours pas décidé à prendre sa retraite!
Merci beaucoup pour ta chronique, ça donne envie de se pencher dessus. J'espère cependant que c'est moins fade que les UFO période Viinnie Moore, j'aime UFO et j'aime Vinnie Moore séparément mais les deux ensemble, ça n'a jamais collé pour moi. Quoiqu'il en soit, ça fait plaisir de voir Phil Mogg de retour aux affaires !
Justement et comme je le cite en début de chronique, ce Moggs Motel s'inscrit plus ou moins dans la lignée de Monkey Puzzle et The Visitor de UFO période Vinnie Moore, mais avec un petit truc en plus.
Oui, c'est ce truc en plus que j'espère grâce à ce line-up expérimenté et très British, je suis impatient de découvrir ça !
Reçu et écouté aujourd'hui, j'ai trouvé ça excellent, ça pulvérise n'importe quel UFO période Vinnie Moore, en particulier au niveau de la qualité des mélodies.
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