Misericordia

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12/20
Nom du groupe Divine Retribution
Nom de l'album Misericordia
Type Album
Date de parution 13 Avril 2018
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Reckoning
 05:38
2.
 The Witherings
 05:21
3.
 Raze Hell
 05:55
4.
 Guide Me
 05:49
5.
 Not Your Kind
 06:42
6.
 Cry
 03:38
7.
 Crossroad
 04:34
8.
 Divine Retribution
 05:17

Durée totale : 42:54

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Divine Retribution


Chronique @ ericb4

12 Octobre 2019

Un message musical en dents de scie...

Nouvel entrant dans le si convoité registre metal mélodique à chant féminin, mais conscient des enjeux et des risques courus à vouloir brûler les étapes pour chercher coûte que coûte à sortir de l'ombre, ce quartet étasunien originaire de Dallas, dans le Texas, s'est précisément laissé le temps nécessaire à la maturité de ses compositions préalablement à la réalisation de son premier opus. Le temps pour le combo nord-américain de multiplier ses apparitions scéniques à l'échelle locale et de partager l'affiche avec Epica, Straight Line Stitch, Icon For Hire, Fireflight notamment. Une fructueuse expérience scénique qui lui a permis de gagner en aura et d'asseoir ses gammes et ses arpèges sur des bases plus stables. Prudence est mère de sûreté, dit-on...

Cofondé en 2010 par le guitariste Eric Garces et sa femme, la frontwoman et claviériste Kitty Garces, le groupe s'agrégea rapidement les talents du bassiste Gunther Garces et ceux, en 2017, du prolifique batteur Daniel Almagro (ex-Parallel Dimension, ex-Infidel Rising, ex-Millennial Reign), n'accouchant alors de son introductif album full length « Misericordia » qu'un an plus tard. De cette étroite collaboration émane une œuvre metal mélodique éclectique, aux relents heavy progressif, symphonique, gothique et thrash, évoquant tour à tour Delain, Evanescence, Trivium, Draconian, Tristania, Dream Theater, Symphony X, All About Eve, entre autres. Aussi, effeuille-t-on un message musical à la fois volontiers frondeur, techniquement abouti, mélodiquement avenant et fortement chargé en émotions, aux arrangements instrumentaux soignés et à l'ingénierie du son rutilante, à commencer par un enregistrement de fort bon aloi. Mais voyons plutôt ce que nous réservent les huit pistes égrainées sur les 43 minutes que compte cette initiale auto-production...

Le plus souvent, c'est sur un torrent de lave que nous projette le combo, disséminant alors quelques passages dores et déjà inscriptibles dans les charts. Ainsi, le magmatique, ''draconien'', un brin latino « Reckoning » dissémine ses riffs acérés adossés à une rythmique résolument frondeuse. Par effet de contraste, ses tortueux couplets sont relayés chacun d'un refrain catchy mis en exergue par les claires inflexions de la sirène, cette dernière esquissant parallèlement les growls ombrageux disséminés çà et là. Et la sauce prend. Plus encore, à mi-chemin entre Delain, The Murder Of My Sweet et Dream Theater, l'invitant « Not Your Kind » nous octroie de saisissantes montées en puissance du corps orchestral tout en sauvegardant une mélodicité toute de nuances vêtue. S'il délivre un infiltrant cheminement d'harmoniques et s'il varie à l'envi ses ambiances, ce hit en puissance concède cependant deux ponts technicistes qui ne s'imposaient pas.

Techniquement plus complexes, et donc moins aisément imprégnables, d'autres espaces d'expression pourraient non moins tirer leur épingle du jeu. Ce qu'atteste « Raze Hell », frondeur méfait mélodico-progressif aux relents dark gothique, à la confluence entre Tristania et Draconian. Empruntant quelques chemins de traverse, nous menant ainsi dans de gorgonesques contrées, le démoniaque effort abonde parallèlement en variations rythmiques et vocales, les limpides volutes de la belle faisant front à ses propres growls, coupants comme des lames de rasoir.

Sur une cadence plus mesurée, si nos acolytes nous réservent d'engageantes portées, ils ne sauraient parfois éluder d'intarissables linéarités mélodiques ou de répétitives séries d'accords. Ce qu'illustre, d'une part, « The Witherings », ''tristanien'' mid tempo progressif aux riffs roulants recelant une basse ronronnante et une ligne mélodique certes agréable mais des plus convenues et peu oscillatoire. Dans ce bain orchestral aux doux remous se meuvent les cristallines mais poussives modulations de la frontwoman. Dans cette mouvance s'inscrit « Cry », avenant low tempo progressif dans le sillage de Beverley Craven, réservant un flamboyant solo de guitare et de délicats arpèges au piano. On regrettera simplement de le voir en proie à une intarissable répétibilité de son schéma d'harmoniques.

Quand la troupe nous mène en d'intimistes espaces, c'est sans mal qu'elle trouve les clés pour nous retenir plus que de raison. Ainsi, la petite larme ne pourra que malaisément être esquivée sur « Guide Me », somptueuse et ''delainienne'' ballade progressive recelant un fin picking à la guitare acoustique et un grisant épaississement du convoi instrumental au fur et à mesure de notre avancée. Mis en habits de soie par les troublantes patines de la maîtresse de cérémonie, enchanteurs couplets et fondants refrains glissent avec célérité dans nos tympans alanguis. On aurait toutefois souhaité une chute moins brutale, histoire de clore le chapitre à l'image de ce qu'il fut jusqu'alors, soit un message musical à la fois ouaté et chargé en émotions.

En dépit de ses mérites, le combo a néanmoins accusé d'incompressibles bémols, susceptibles d'altérer la portée de son propos. Aussi sera-t-on décontenancé tant par les enchaînements mal assurés qu'au regard du bien palot sillon mélodique dont nous abreuve « Crossroad », tortueux, voire inextricable up tempo aux relents death gothique. De même, nous calant dans une atmosphère invariablement souffreteuse, sans nous laisser d'autre choix que de suivre les déambulations d'une interprète que l'on penserait à bout de souffle, l'impulsif « Divine Retribution » ne fera guère plus illusion. On passera donc son chemin, une fois encore.

On ressort de l'écoute de la galette interpellé tant par le potentiel technique affiché que par sa qualité de production d'ensemble, mais aussi un poil déconcerté par ses irrégularités. Aussi, parcourt-on une œuvre à la fois vitaminée, enjouée, parfois énigmatique et un tantinet romanesque, diversifiant judicieusement ses ambiances tout comme ses phases rythmiques. On regrettera toutefois une empreinte vocale encore timide, la belle peinant alors à prendre le leadership. On aurait également espéré davantage de prises de risques, un brin d'originalité supplémentaire, des lignes mélodiques moins empruntées et plus finement sculptées. Par ailleurs, quelques zones de remplissage et l'une ou l'autre baisse de régime auraient gagné à être éradiquées du skeud pour lui assurer une plus rapide assimilation. Bref, c'est un message musical en dents de scie que signe-là le combo nord-américain. Un sursaut salvateur est donc attendu pour une mise en valeur optimale des qualités, au demeurant loin d'être rares, de nos compères...

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