Je dois avouer que mes connaissances sur la scène
Metal des Philippines sont relativement limitées. Il y a bien un groupe de Black
Metal,
Kratornas, que je connais et… et c’est tout. Par conséquent, lorsqu’on m’offrit l’opportunité de faire la chronique d’un disque de Death
Metal de là-bas d’un groupe qui s’appelle
Pathogen, ma curiosité prit le meilleur de moi-même. La plupart des groupes de
Metal du Sud-Est asiatique sont plutôt connus pour pratiquer du Black
Metal et leur côté brut et ultra-violent est une de leurs marques de fabrique et il semble que le Death
Metal ne fasse pas exception à cette règle.
Ce
Miscreants of Bloodlusting Aberrations de
Pathogen fut initialement sorti par le groupe en 2009 au format CD-R, sorti ensuite en 2010 en cassette par le label français
Satanized Productions pour finalement revoir le jour en CD et vinyl par
Dunkelheit Produktionen en 2013 avec une pochette différente. A l’écoute de l’album, il ne fait aucun doute pourquoi ce dernier continue de prendre l’ampleur quatre ans après sa sortie initiale. Je suppose aussi que lorsqu’on joue dans un groupe de
Metal aux Philippines, que la plupart des gens n’associeraient pas au
Metal, cela ne doit pas forcément aider pour se faire connaitre en dehors de la sphère locale et il s’agissait au final d’une simple question de temps pour que
Pathogen arrive à faire parler de soi.
Musicalement et comme écrit ci-dessus,
Pathogen joue du Death
Metal old-school, bien raw et brutal. Cette impression de « raw » est de suite dégagée par la production, que certaines chroniques ont descendu en flèche mais qui me rappelle une époque qui semble désormais relativement loin. Dès les premières notes, on pensera de suite
Morbid Angel, époque
Altars of Madness, ainsi qu’à The Ultimate
Incantation de
Vader. Les morceaux sont rapides et particulièrement entrainants et je dois vraiment tirer mon chapeau au soliste de
Pathogen pour son style de virtuose que l’on pourrait comparer à celui de, oui, Trey Azagthoth et aussi (parallèlement) à celui de Jeff Hanneman.
Le son est certes plus granuleux et sourd que sur ces fantastiques albums et présente moins de sonorités thrashy qui étaient l’apanage des débuts du Death
Metal mais cela va bien à
Pathogen. Si le disque essaye de vous achever en permanence avec sa vitesse, on y trouve aussi quelques breaks bien sentis ici (
Heretical Wisdom) et là (Uranium
Messiah) qui ajoutent encore plus de lourdeur à l’ensemble. Vous ai-je déjà fait part de mon admiration pour les soli ? C’est possible mais ça ne fait pas de mal d’insister car si la plupart du temps le guitariste de
Pathogen semble devenir fou, il sait également proposer des soli plus mélodiques et c’est bien lui l’attraction principale de ce disque avec également ces riffs proches du Thrash
Metal dans l’exécution (
Slayer en tête) exactement comme sur le premier album de
Vader.
La conclusion est aisée. Si vous aussi vous étiez curieux de savoir comment sonnait un groupe de Death
Metal philippin, n’allez pas chercher plus loin. Ce n’est certes pas très original mais cela vaut bien les quelques euros que vous investirez dedans. Ce disque a la rage de la jeunesse, un son génial et des soli et riffs fantastiques. Aucune surprise donc qu’il soit pressé et repressé.
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