Ah la Bretagne... Avec son patrimoine culturel celtique incontournable, sa cote de granit rose et j'en passe... et aussi ses quelques groupes de Métal,
Heol Telwen,
Belenos,
Breizh Occult ou encore
Under The Abyss.
Mais aussi le combo
Wedding in Hades, formé à Saint-Brieuc en 2006 et ayant présenté un premier album concept "
Elements of Disorder" début 2010, opus présentant un groupe frais aux idées vastes, mais encore légèrement indécises, offrant un
Doom/Death très intéressant.
Mais "
Misbehaviour", second effort de ce petit combo français, est un album présentant cette fois un quatuor sur de lui, pour un mélange
Doom Gothique et
Doom/Death assez bluffant...
Dès l'écoute des premiers titres, on fait tout de suite attention une chose remarquable: les claviers. Absolument omniprésents, ils sont utilisés à toutes les sauces, mais toujours dans le juste sens: version piano lugubre comme dans le début de "
Forsaken", et bien souvent viennent se greffer des parties symphoniques samplées, rendant ainsi les ambiances plus magistrales et plus à la fois épiques et accrocheuses, dans "
The One to Blame" par exemple.
En plus de ça, nous avons droit à de sublimes accompagnements au violon, comme dans "
Dust in a
Stranger's
Eyes", très mélancoliques, proches de certains groupes de
Doom Funéraire ou encore avec des sonorités très différentes, proportionnellement aux ambiances.
Et si on parle d'influences, on se tourne de suite vers
My Dying Bride pour les lignes de guitares (rien que le début de "Men to the
Slaughter" le prouve),
Lake Of Tears pour le flot d'ambiances différentes dégagées ici, ainsi que d'autres groupes tels
Type O Negative,
Novembers Doom,
Katatonia...
Ainsi, ces riffs de guitares très proche de
My Dying Bride se voient extrêmement mélodiques et mélancoliques, lancinants, variants allègrement les passages relativement doux, version
Doom/Gothique avec parfois meme des tendances
Doom traditionnel façon
Solitude Aeturnus, et les passages plus violents et brutaux avec "
The One to Blame" ou quelques instants de "Regrets" même si on est loin d'atteindre la puissance et la vitesse de
Novembers Doom, non,
Wedding in Hades reste dans la finesse, et oui, on s'en rends compte et c'est presque dur à croire, mais le
Doom/Death Gothique de "
Misbehaviour" est beau, emprunt d'une beauté noire et profonde qui nous atteins jusque dans nos recoins les plus obscurs...
Une chose ajoutée ici, assez courante ces derniers temps, est le chant clair: souvent placé dans les passages calmes, il est languissant et sombre, mais tout aussi aérien et mélancolique à certains moments, le titre "Almost Living (But Not
Dead Yet)" démontre à quel point il est sublime et accrocheur; peu présent et comparé à celui de
My Dying Bride il est moins léthargique et dépressif, plus profond que celui de
Novembers Doom et moins "mielleux" que celui de
Katatonia, il est justement bien original et innovant, sachant faire la juste valeurs entre beauté noire et mélancolique et harmonies plus entraînantes...
De plus, nous avons droit à une courte reprise de "Men to the
Slaughter" version chant clair et plus calme, cette reprise le met justement très en valeur, montrant à quel point celui-ci arrive à être envoûtant, un beau titre pour clôturer l'album en beauté...
Quant au chant death... il y a tellement à dire... Niveau chant, on peut dire que les Bretons ont su faire dans l'originalité à tout les niveaux; déchiré, ravageur et sans complexes, lugubre et gras, il arrive à varier entre les susurrements malsains comme dans le début de "Regrets", et entre les passages plus rapides, plus violents, gutturaux, sonnants version
Novembers Doom, avec même un agréable "fucking..." lancé à plein poumons dans "
The One to Blame".
Sans véritables blasts violents, la batterie est quand à elle agréablement mise en valeur, très cadencée, elle accompagne parfaitement la richesse de la musique avec laquelle
Wedding in Hades nous emporte très loin dans son univers avec "
Misbehaviour", un album riche et efficace, un
Doom/Death Gothique de haute-volée, harmonieux et puissant, émotionnel et sombre, qui pourrait faire s'inquiéter les grands du style car s'il y a bien un groupe capable d'arriver à leur cheville, c'est bien ce petit quatuor français.
Béon.
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