L'allemand Joe Proell monte en 2011 le projet
Gloom Warfare en tant que one-man band et sort un premier album auto-produit un an plus tard. En 2014, ce dernier remet le couvert et décide d'offrir un successeur à son premier méfait. "
Misanthropy on Forward March" succède donc à "Post-Apocalyptic Downfall" (des titres on ne peut plus joyeux) toujours sous la bannière de l'auto-production.
L'artwork de ce nouveau méfait se situe dans la droite lignée du premier : tête de mort, flammes, on ne change pas une équipe qui gagne. Un signe de continuité musicale assurément, continuité également dans la durée de l'album car si le premier opus s'étendait déjà sur 72 minutes, Joe Proell, dans sa grande générosité, nous offre sur ce nouveau disque 1h15 de musique. De quoi laisser sceptique au prime abord, mais attendons avant de juger.
Comme tout le laissait présager,
Gloom Warfare n'évolue pas dans un registre des plus accessibles puisque c'est dans le death industriel que Joe Proell a décidé d'officier. Ce deuxième album est avant tout axé sur les ambiances : dès le début du premier titre, cette voix caverneuse doublée de samples industriels nous met directement dans le bain. L'ensemble de l'album se joue globalement dans un mid-tempo et constitue une sorte de plongée dans un environnement de ténèbres, entretenues par le growl charbonneux et profond de Proell, des samples efficaces et non-envahissants (l'intro presque horrifique de "Epidemical") et quelques idées honnêtes (les choeurs féminins de "Mutually Assured
Destruction").
Cependant, si la partie "ambiances" est plutôt bien menée et que le disque est assez soigné pour une auto-prod et un one-mand band, le bât blesse malheureusement sur plusieurs aspects. D'une part, la partie purement metal est assez pauvre. Les guitares (outre qu'elles ne soient guère gâtées par le mix) n'offrent aucun riff mémorable, se contentant du strict minimum, il faudra attendre "
Road Warrior" pour entendre quelque chose d'assez accrocheur (et encore rien de bouleversant). De même pour la batterie qui ne fait que répéter des schémas conventionnels et relativement "mous" tout au long du disque.
D'autre part les compos sont longues (très longues), tirant en moyenne sur les six minutes, ce qui devient un véritable boulet lorsque l'on traîne déjà, comme c'est le cas ici, un manque d'inspiration. Même le growl de Proell qui, comme je l'ai dit précédemment, n'est pas mauvais en soi, n'offre quasiment aucune variation, rendant dès lors l'écoute d'un trait du disque particulièrement éprouvante.
Si l'on ne peut nier la volonté de bien faire de Joe Proell et la bonne "finition" d'un disque auto-produit comme celui-ci, il faut reconnaître que "
Misanthropy on Forward March" est un album globalement décevant, trop long et manquant surtout assez cruellement d'inspiration. Celui-ci satisfera peut-être tout de même certains d'entre vous, les plus téméraires surement car il faut déjà une bonne dose de courage pour se lancer dans l'écoute entière de ce disque.
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