LIK est une sorte de all star band, actif depuis 2014, incluant des membres de
Katatonia,
Bloodbath et
Witchery, officiant dans un swedeath old-school influencé par les grands anciens que sont
Dismember et
Entombed. Le trio s’est désormais mué en quatuor avec l’intronisation de Joakim Antman à la basse et publie son troisième méfait longue durée, intitulé «
Misanthropic Breed », qui fait suite au redoutable «
Carnage » (2018).
En préambule, il est à noter que, Covid 19 oblige, le groupe qui avait prévu d’enregistrer dans un studio de Stockholm , a dû se rabattre sur sa salle de répétition avec leur ingénieur du son, Lawrence Mackrory, qui s’est donc également chargé de la production.
Après une introduction digne d’un film d’horreur de série Z, un cri féminin dont on imagine aisément les sévices que cette dame peut subir, les hostilités débutent avec « The Weird », morceau rapide et bien rentre-dedans. Les connaisseurs de LIK et de death-metal suédois des années 90, seront en terrain connu, le combo ne change pas sa recette d’un iota. Cadence soutenue, gros son HM-2 typique, mélodies et gros riffing. Ce morceau n’est pas orphelin car «
Decay », « Wolves », « Corrosive
Survival » ou «
Flesh Frenzy » sont du même caveau.
LIK sait rossé son auditeur de mandales douloureuses mais il aussi se faire lourd et massif, histoires de varier la douleur comme sur « Female
Fatal To The
Flesh », les breaks de « Faces Of Death » ou de « Wolves », ou encore au travers de mid-tempo, amenant un certain groove propice au headbanging («
Funeral Anthem » ou « Faces Of Death). Les mélodies sont également bien présentes et disséminent une espèce de clarté bienvenue à l’ensemble, celle de « Wolves », de «
Funeral Anthem », de «
Decay » ou de « The Weird » et le final de « Becoming » (il en ressort même une sorte de mélancolie), en sont les parfaits exemples.
Inutile de préciser qu’au niveau interprétation, il n’y a rien à dire, ça tabasse sévère et le growl du père Tomas est de bon aloi et convient parfaitement à l’ensemble. Aussi le changement de plan d’enregistrement est finalement un mal pour un bien car la mise en son est très bonne et il y a même un certain sentiment d’urgence, qui ajoute à la brutalité et à la puissance de l’ensemble.
Cependant, «
Misanthropic Breed » présente quelques défauts. Tout d’abord, LIK nous ressert la même soupe que sur ses précédentes œuvres, une bonne soupe certes, mais qui annihile toute forme de surprise, avec une absence totale de prise de risque. Aussi certains morceaux sont en dessous qualitativement du reste de l’album comme «
Morbid Fascination » er « Female
Fatal To The
Flesh » qui présentent quelques longueurs et ne parviennent jamais à vraiment décoller. De plus quelques samples de films d’horreur, qui amènent un côté putride à la chose, sont sous exploités.
Au final, «
Misanthropic Breed » est un skeud de swedeath à l’ancienne qui ravira tous les aficionados du style. Cet enregistrement est dynamique, tape là où ça fait mal, lourd, poisseux, boueux, doué d’une qualité intrinsèque élevée au regard de ce que peut présenter le genre actuellement, malgré quelques moments moins inspirés.
Pas un must have, mais très sympathique au demeurant.
Ultra efficace cet album, certe comme tu le dis , pas de prise de risque, mais quelle leçon de death old school!
Sur "Decay" , il y a un solo Epique ! rappellant Iron Maiden, et des riffs death mélo à la suédoise qui match tout de suite ! comme sur l'intro de "Funeral Athem" Putain qu'est ce c'est prenant ! le genre de riff que tu te mets directement à siffler.
Seul une compo est pour moi en dessous du reste, d'ailleurs tu la cites aussi, la 5e "Female fatal to the flesh", la chanson un peu doomy de l'album, je la trouve lourdingue.
On a même droit à des break qui vont bien comme sur Wolves.
Avec ce nouveau skeud, je pense que LIK veut démontrer que cela n'est juste un groupe all star band de récréation mais une véritable entité. Vivement la suite.
Merci pour la chronique, un 15/20, je pense que j'aurais mis la même, peut être 16....
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