Il suffit juste d'une chose, d'un son, d'une origine, et tout devient différent. Un élan créatif atypique et une envie terrible et immuable de créer une des plus belles formes d'art au monde : la musique.
Odious, bien que peu connu, fait pourtant partie de ces groupes à part proposant des choses nouvelles sous couvert de choses plus simples mais efficaces. Mais il y a cette différence dont j'ai parlé qui rentre en compte : l'origine.
Peu de formations l'exploite à leur profit. Les Egyptiens, eux, ont compris la règle du jeu. Un coup d'oeil au style pratiqué peu nous mener sur la voie. Et un autre vers le line up et les instruments nous affirment qu'il ne s'agit pas forcément d'un black simple, cadavérique et cru.
Odious combine un bon paquet d'éléments et fait donc de sa musique, un black metal oriental comme on en fait peu.
Odious n'a pourtant pas de parcours particulier, si ce n'est de petits concerts. Et pourtant, ce ne sont pas ceux qui ont les plus grands parcours qui font forcément quelque chose de remarquable. « Mirror of Vibration » est remarquable. Mais ne le prenez pas dans le sens extravagant du terme. N'allez pas croire qu'il s'agit d'un magnifique album dont on devrait tous posséder. Quand je dis « remarquable », j'insinue par là le fait qu'il se démarque dans cette scène black, quelle qu'elle soit.
Pas pour autant bijou, l'opus descelle tout de même des éléments dont on ne doit pas prendre à la légère et qui se « remarquent ».
Des titres longs, beaucoup de changements de structures, une alternance entre passages brutes et caverneux, et passages plus éthérés et plus ambiancés. Les morceaux sont avant tout un condensé d'éléments orientaux, tels que les percussions, les flutes, les violons, et les mandolines typiquement arabes, accompagnés de riffs black pourtant simplistes mais faisant mouche. A l'instar de combos orientaux tels que Al Namrood,
Odious mise sur l'aspect froid et caverneux de sa musique, donnant cette folle impression à l'auditeur de se retrouver dans une grotte ou un trou perdu. Soit. La musique est donc crue, comme nous le prouve ce chant black si atypique, agressif et plaintif. Ce n'est pas non plus très accessible, si tant est qu'on apprécie un minimum ce genre d'ensemble. Mais la grosse différence réside dans les ambiances, et ces contrastes froid/chaud, résidant dans l'aspect oriental des titres. Les instruments traditionnel, de ce côté là, rendent d'autant plus la chose intéressante et originale, les mélanges étant plutôt bien appréhendés et parfois déroutants, comme cette combinaison de riffs froids et de notes arabisantes au violon, à la mandoline, soutenue par des percussions omniprésentes dans « Deaf and
Blind Witness ».
Certains morceaux gardent leur empreinte traditionnelle comme « Upon the Broken
Wings » et « For the Unknown Is
Horrid » et son intro typique : vous voulez faire un tour au marché? N'hésitez pas. Le rythme vous entraîne, les symphonies vous enivrent et vous voilà embarqué, aux côtés de cette voix et de ces riffs raw à la «Invitation to Chaotic
Revelation ».
Il est assez intéressant de se plonger de cette manière dans le folklore égyptien, mais la longueur des morceaux contribuent malheureusement à leur tarissement. Ce n'est pas non plus l'ennui profond qui vous guète mais une certaine sensation de déjà vu et de longueur. Même s'il y a des variations de structures, des passages sont plus monotones par rapport aux autres, d'autres construits d'une façon on ne peut plus étrange, et parfois les claviers noient l'auditeur dans un flot de sonorités orientales.
En outre, on peut retrouver un petit point d'interrogation : l'instru finale « Dilemma » et son clavecin...on change de monde, et donc d'ambiance, le parallèle est assez grand et assez perturbant.
Mais l'opus reste correct en tout point, et vaut largement le coup d'oreille, rien que pour les ambiances et l'apparition de tous ces instruments traditionnels au sein d'un black metal raw aux relents scandinaves. Simpliste, aux premiers abords, mais original finalement.
Bon, ok, j'arrête de faire le con.
C'est très dépaysant et les ambiances orientales sombres sont plus que bien restituées. Une découverte fort appréciable!
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