Miracle of Jester

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8/20
Nom du groupe Rafflesia (IDN)
Nom de l'album Miracle of Jester
Type EP
Date de parution 08 Septembre 2016
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Miracle of Jester
Ecouter06:20
2.
 Rebirth of Beautiful Princess
Ecouter09:04
3.
 Forgiven
Ecouter04:26
4.
 The Classy Memory
Ecouter02:35

Durée totale : 22:25

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Rafflesia (IDN)



Chronique @ ericb4

02 Juin 2017

Malgré de louables efforts et un soupçon d'originalité, les espoirs restent déçus...

Rares sont les formations metal symphonique indonésiennes à s'être produites hors de leurs terres natales, arpentant plus largement une scène metal locale certes encore discrète, mais bel et bien vivante. Ce dont la seule présence de ce groupe fraîchement sorti de terre atteste. Influencé comme tant de de ses homologues par les grandes pointures du genre (Nightwish, Epica, entre autres), ce jeune sextet à chant féminin originaire de Surakarta, créé en 2011, souhaite toutefois s'en démarquer. En effet, officiant dans un metal mélodico-symphonique classique à double orientation (prog et opéra), le combo sud-asiatique conjugue par moments, et par contraste, les envolées lyriques de la soprano Veronica Elisabeth et les screams glaçants de Fhaha Derajiwa ; schéma encore peu usité par la concurrence. Il nous le prouve à l'instar de « Miracle of Jester », initial EP de 4 titres enchaînés sur un ruban auditif de 22 minutes, toutefois desservi par un sur-mixage du corps orchestral et nombre de sonorités parasites. Mais entrons plutôt dans la petite goélette...

On découvre une œuvre frondeuse, parfois chevaleresque, diversifiée dans ses ambiances, mais encore en proie à l'imprécision de ses portées et de ses interprétations. Une fois n'est pas coutume, c'est la piste non oralisée qui remporte les suffrages. Ainsi, doté d'une belle énergie, dans l'esprit d'un Epica à l'époque de « The Divine Conspiracy », le cinématique et orientalisant instrumental progressif « Forgiven » laisse entrevoir des roulements brefs et abrupts de tambour accolés à d'énigmatiques et répétitives rampes synthétiques. Sachant ménager quelques moments d'accalmie, l'enivrante offrande apporte son lot de zénitude, sans y perdre de sa superbe, le tout sous-tendu par une ingénierie du son lui autorisant une convaincante mise en valeur. Parmi les pistes les moins sujettes à caution se place également le titre éponyme de l'opus. Ainsi, d'enveloppantes nappes synthétiques dispensées par Trisna Nova Iuag attirent l'attention sur le mid/up tempo « Miracle of Jester », titre engageant typiquement nightwishien au regard de ses harmoniques. Une dynamique d'ensemble toutefois gênée par des lignes de chant souvent poussives, parfois sujettes aux faussetés et insuffisamment exploitées sur les refrains. Ainsi, l'agrément procuré par une mélodicité plutôt avenante en est-il atténué et l'émotion requise pas franchement au rendez-vous de nos attentes.

Pour le reste, les férus du genre n'y trouveront pas de quoi se sustenter, si ce n'est en de rares occasions. A commencer par le classieux et tonique « The Classy Memory » marchant sur les traces mélodiques d'Epica, sur fond d'arrangements nightwishiens. Mais là où l'art est naturel, les copistes s'avèrent souvent maladroits. En dépit de sa vigueur et de son caractère enjoué, et en raison de séries d'accords mal coordonnées et d'une bien pâle lueur mélodique, le bref instant peine à encenser le tympan. C'est dire qu'à l'aune de cette piètre prestation, le combo ne parviendra pas à trouver les clés pour rallier à sa cause les aficionados de ses illustres maîtres inspirateurs. Même constat pour le claquant « Rebirth of Beautiful Princess », se posant comme une plantureuse fresque sympho prog combinant chant clair et screams, association de voix d'ailleurs pas franchement du meilleur effet. Ce faisant, on regrettera tant un sous-mixage des lignes de chant que quelques décélérations rythmiques mal positionnées. De plus les screams s'avèrent bien trop fluets pour escompter le déclenchement d'une quelconque émotion. Enfin, desservi par une sente mélodique flanquée d'imprécisions, que l'on perd parfois de vue, et s'embourbant en prime dans des plans technicistes inutiles et peu probants, le morceau nous conduit à la déroute. Et ce n'est pas le bref solo de guitare qui sauvera cette livraison de la noyade.

On l'aura compris, il en faudra plus, bien plus, pour que nos acolytes puissent un jour se hisser au niveau de leurs sources d'influence, que ce soit en termes de qualité de composition, d'arrangements, d'inspiration mélodique, de technicité instrumentale et surtout de qualité de production d'ensemble, encore lacunaire. A trop vouloir se placer dans l'ombre de ses maîtres inspirateurs, on finit par friser la pâle caricature, celle qui précisément affecte la crédibilité de l'oeuvre elle-même. Une tentative certes louable et prudente, avec même quelques originales harmoniques à la clé, sont à mettre au crédit de nos six gladiateurs. Mais elles seront hélas insuffisantes pour nous pousser à une inconditionnelle addiction. Il s'agira donc pour le groupe de mieux mesurer les risques d'une inscription précipitée dans un registre metal ô combien concurrentiel, où la chasse aux harmoniques flottantes et aux fausses notes est précisément devenue une règle à suivre. A bon entendeur...

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