Parfois, au détour de nos innombrables pérégrinations d'amateurs éclairés, à l'affut de la nouvelle sensation musicale, il nous arrive de découvrir, égaré au cœur de lieus improbables, quelques notes, émanant de groupes souvent en devenir et peu aguerris, susceptibles de susciter quelques infimes convictions, là où, à priori, il n'y avait aucune raison d'espérer en trouver. Au delà de ce premier contact furtif plaisant, vient alors celui d'une découverte plus précise. Et souvent nos premières impressions sont déçus par l'étape qui consiste à appréhender l'univers et l'imagerie de ce groupe. Allez savoir pourquoi, masochiste que nous sommes, la raison, celle qui a ses raisons qu'elle même ignore, nous pousse tout de même à nous pencher plus loin encore sur certaines de ces œuvres dont, visiblement, les atouts les plus notoires sacrifient, à l'évidence, à certains clichés les plus conformistes. Passé ces aspects familiers désagréable, vient finalement le temps de la vraie confrontation musicale. Celle ou posément, en auditeurs critiques, le passionné écoute, compare et analyse avec exactitude la teneure des travaux de cette jeunesse créative fougueuse souvent maladroite mais terriblement attachante.
En une première approche sincère, la simplicité du Heavy
Metal de ces italiens de Joking With
Fire fut pour moi une découverte séduisante. Toutefois, soyons honnête, et reconnaissons que cette sollicitation initiale fut faites de manière très superficielle et très parcellaire.
Dans un second temps, la révélation de l'artwork, qui, soit dit en passant, est très empreint de conformisme épique, d'un premier EP,
Minos, sortis en 2010, entama quelques peu la confiance de votre humble serviteur. Une confiance qui fut plus vacillante encore à la vue des ces quelques images disponibles sur lesquelles les attitudes posées ridiculement caricaturales du chanteur de ce groupe, Fabio Biondo, sont juste consternantes.
Promesse faites de ne pas laisser les préjugés prendre le dessus sur une respectueuse inspection nécessaire, vint alors le moment fatidique de l'écoute attentive. Et la déception fut abyssal. Aucune torture, ou presque, ne nous est ici épargnés.
Il y a tout d'abord ce traitement sonores insuffisamment précis d'un mixage qui empêche ces instruments d'emplir un espace vitale qui leur est pourtant nécessaire, les contraignant ainsi à un combat fratricide d'où sort triomphante une basse assourdissante écrasant tout sur son passage, exception faites, peut-être, de ces claviers omniprésents. C'est d'autant plus regrettable que lorsqu'il nous est permis d'entendre les guitares, notamment dans les solos, celles ci, sont plutôt efficaces dans l'expression de ce Heavy
Metal épique (
Minos,
Salem Nightmare qui, bien que terriblement conventionnel, est sans doute le meilleur morceau de cet opus).
Il y a ensuite ces chants, si peu digne de porter ce qualificatif tant ils sont défaillants. En effet, dans une éructation invariablement médium, Fabio ne parvient même pas toujours à assurer une justesse minimale de notes qui parfois s'égarent en des contrées où règne l'approximation(
Dawn of
War, Noir). Les attitudes caricaturales sont acceptables lorsqu'on peut se prévaloir de talents évidents, elle ne sont certainement plus lorsque la maitrise minimale de sont instrument n'est pas acquise. Avant de travailler son personnage, mieux vaut travailler son art, en quelques sortes.
Il y a également cette simplicité apparente qui, d'emblée, apparaissait comme charmeuse et qui finalement, tient plus de la répétition abusive lorsqu'on s'attarde plus précisément sur l'œuvre. Cette rengaine incessante aux riffs, aux mélodies et aux atmosphères toujours si semblables finit par devenir pénible (
Minos).
Il y a, pour finir, quelques maladresses, de la part de ces musiciens, à exécuter parfaitement des morceaux qui, parfois, s'en retrouvent par conséquent furtivement déséquilibrés.
La sentence est sans appel,
Minos n'est pas cette rive admirables sur laquelle, parfois, au détour d'un énième périple, le passionné accoste. Il n'est que l'expression des nombreux défauts des ces auteurs dont le seul point encourageant réside dans le fait que, par la suite, ils ne pourront que mieux faire. Si tant est que suite, il y ait. Ce qui, à l'écoute de ce premier pas, n'est pas nécessairement souhaitable sans progrès sérieusement consentis de la part de ces transalpins de Joking With
Fire.
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