Quand on part en Allemagne, on s'attend davantage à parler d’un de leurs légendaires groupes de Heavy ou bien des classiques de l’industriel, mais un peu moins à traiter de Metalcore. Il est bien vrai qu’à part
Caliban,
Heaven Shall Burn ou encore
We Butter The Bread With Butter, la scène coreuse y est plutôt très discrète. Chargeons-nous de la mettre aujourd’hui un peu plus en lumières avec le premier album de
Rising Anger, bande de musicien venant tout droit de Francfort et de Wiesbaden.
Quelques scènes et titres éparpillés ici et là et voilà un premier album tout frais sorti par Bastardisez Recordings le jour de la fête des amoureux. Sauf que ce «
Mindfinder » ne ressemble pas vraiment à une jolie ballade au clair de Lune, mais plutôt à un chemin de croix entre des inspirations
August Burns Red-ienne un peu trop visibles et des élans atmosphérique/Post-Rock un peu mise à toutes les sauces.
Nous allons rapidement passer l’intro «
Earthlings » (toujours pareil : un discours, de l’ambiant, des riffs parfois proches du Postcore et des arpèges légers puis on finit en gueulant toute notre haine) pour passer directement à « Momentariness », batterie puissante et lead mélodique très proche d’
August. La structure est très basique, de même sur les refrains et ses chœurs hardcore comme on en entend déjà un peu partout.
Et globalement, c’est un peu tout ce que l’on va trouver sur cet album. Le son est suffisamment propre, mais a tendance à un peu trop éclipser la puissance au profit de la mélodie quand les deux guitares sont ensemble (très audible sur «
Like Vultures »). De plus, la musique a souvent tendance à trop s’égaliser sur la voix, le tout se retrouvant ainsi à beaucoup trop manquer de pêche, rendant au final l’écoute assez quelconque. On le remarquera sur « False Chords » et sa frappe sèche pour introduire un morceau à l’ambition massive trop en retenue (notamment les breakdowns, qui n’ont, du coup, pas l’effet escompté). On capte tout de même de bons moments : un solo entraînant, des moments plus pesants et surtout un break qui introduit efficacement une belle conclusion épique et atmosphérique, entre chœurs clairs et chant bien viscéral.
En parlant de chœurs clairs, on remarque que le chant de ce type se fait relativement rare. Ainsi, après la sombre « M.B.M », on retrouve un «
Black Hole » qui contient de brefs passages chantés un peu plus clairement sans que cela ne soit trop désagréable. Après tout, l’oreille sera davantage concentrée sur les élans Post-Rock de la guitare mélodique, plutôt entrainante et bien emmenée. Par la suite, «
Dreamcatcher » débutera bien plus férocement avant de calmer peu à peu le jeu, allant même jusqu’à balancer de sympathique passage de chant clair sur les refrains. Néanmoins, le deuxième vocaliste présent aura une voix davantage sèche et brute, bien moins émotionnelle et nettement moins agréable à l’écoute.
Autrement, on tourne très souvent autour des mêmes plans, comme pourront très bien le souligner la triplette « Your
Arcadia », «
Swallowed by the Sun » et « Everlasting Sparks », à savoir des démarrages souvent brutes, une accalmie sur la progression jusqu’à mettre la mélodie au premier plan, tournant les ambiances jusqu’à même entrevoir des rythmes plus pop au milieu des transitions Post-Rock et entrecoupant tout cela de breaks annonciateurs d’un nouvel élan, écrasant et mélancolique. « Our Odyssey » clôture le disque la même manière que l’introduction : des arpèges ambiants et un discours en voix off. Par la suite, nous serons toujours en terrain connu, le batteur multipliant double et écrasement pendant que les mélodies et les solos émailleront du reste de la composition. Toujours très atmosphérique, toujours très lourde, toujours très pesante.
Ainsi,
Rising Anger impose déjà une bonne idée de la trame générale de leur musique : un Metalcore atmosphérique et mélodique, un peu trop aseptisé par une production en dents de scie, toutefois. Et donc néanmoins, il reste quand même du travail à faire, notamment pour s’éloigner des inspirations un peu trop évidente (notamment d’
August Burns Red) et de pouvoir offrir des constructions un peu plus surprenante, le groupe offrant quasiment toujours les mêmes types de déroulement pour chacune de leurs pistes.
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