Mindfailure

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Unleashed Power
Nom de l'album Mindfailure
Type Album
Date de parution 1997
Labels BMI
Style MusicalThrash Technique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1. Gateway to Deadly Sins
2. Étude
3. What They Don't Know
4. Mindfailure
5. Thou Shalt Live
6. Cataclysm
7. Nefarious
8. Section Terminal

Acheter cet album

 $99.95  buy  buy  £14.14  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Unleashed Power


Chronique @ da_sway

24 Juin 2010

Avec ce Mindfailure, Unleashed Power se pose à la hauteur de Nevermore

En 1997, alors que la croyance populaire juge le thrash au fond du trou, sortent pourtant trois œuvres marquantes du genre: Phobos de Voivod aux voies tourmentées et inexplorées, Pictures At An Exhibition de Mekong Delta dans lequel Ralf Hubert et les siens (de l'époque...) poussent le classicisme dans le thrash à son paroxysme en interprétant tout une pièce pour piano de Mussorgski et donc Unleashed Power avec ce Mindfailure à la ligne directrice beaucoup moins expérimentale bien qu'avec toujours autant de virtuosité.

Tirant ses origines tout droit du thrash un poil minimaliste mais surtout très sombre et agressif de Mental Vortex, U.P nous propose un power/thrash technique, direct et réaliste complice d'une grandiloquence caractéristique du power notamment via leur profondeur de son, sacrifiant tout de même par là la délicieuse froideur malsaine de Coroner.

Le principe en soi est assez simple vu que tout se base essentiellement sur le talent de deux hommes.
Premièrement la puissance et les variations vocales de Brian T. Chaffee, dont l'influence de Phil Anselmo est flagrante et dont le chant très allongé et prenant plusieurs temps permet un contraste intéressant avec la musique.
Deuxièmement et indéniablement le talent magique du guitariste Ken Jacobsen, torturant à souhait les cordes de sa guitare pour donner à ses solis très heavy des sons parfois détonants et d'autres fois une forme de classicisme tout droit influencé par Mekong Delta. Leur intelligent enchevêtrement respecte à souhait 2 schémas: soit en alternance comme dans Gateway To Deadly Sins ou autre Nefarious soit à travers une mosaïque de sonorités tantôt torturées, complexes et originales tantôt épiques et mélodiques, à l'image de "What They Don't Know".

Toutefois, malgré l'évidente technicité dont font preuve ces curieux new-yorkais danois, Mindfailure conserve une grande hargne et un son suffisament lourd pour ne pas voir son intensité décliner. Le titre éponyme "Mindfailure" nous démontre d'ailleurs qu'ils savent manier les riffs acérés des 80's à la perfection et même les faire évoluer selon divers environnements parfois plus posées et d'autres bien plus mordants. Ajoutées à celà quelques notes claires lors des riffs sombres déjà entendues lors de la piste précédent et l'ensemble compose une dissemblance du meilleur effet.

La rythmique assez simpliste il faut l'avouer constitue une base solide idéale pour les constructions musicales d'Unleashed Power, évoluant dans un tempo ni vraiment lent ni réellement rapide, juste entraînant, laissant une totale liberté de perspectives en témoigne de manière flagrante Thou Shalt Live. Par contre, le batteur Jörg Michael s'accorde quelques montées en puissances très justes lors des envolées lyriques et autres transitions musclées lors des morceaux Mindfailure, Cataclysm et Section Terminal.

C'est exactement dans ce schéma que "Cataclysm" s'impose comme titre phare non pas uniquement par ses onze minutes mais aussi par sa construction progressive en crescendo, dont l'apogée est une alliance riff/rythme agissant en véritable rouleau-compresseur sur lequel vient se poser délicatement le chant lancinant de Chaffee. L'atmosphère étouffante générée par cette superposition crée un double-effet à la fois entêtant et addictif permettant au quatuor de nous manipuler à leur guise sur ce manque jusqu'à la fin de cet interminable titre, nous frustrant avant de nous satisfaire avec de nouveaux riffs pugnaces, pour mieux nous désappointer à nouveau par la suite.

Une seconde guitare aurait pu donner plus de poids au thrash dans la balance et apporter des juxtapositions intéressantes entre riffs et solis qu'hélas Jacobsen ne peut réaliser seul. Toutefois, il ne s'agit que d'un mal pour un bien car l'équilibre entre power et thrash est judicieusement maintenu et surtout la musique conserve une transparente clarté qui permet de l'apprécier de toute sa mesure.

Avec ce Mindfailure, Unleashed Power se pose à la hauteur de Nevermore atteignant une maturité musicale bien plus tôt que leurs compatriotes. Bien que ces derniers pousseront par la suite l'expérience beaucoup plus loin, on peut penser qu'ils ont été un souffle d'élan pour Warrel Dane et consorts afin d'exploser aux yeux du monde 2 ans plus tard avec Dreaming Neon Black. Pour conclure sur le sujet, cet album est aussi la preuve que le thrash a bien évolué durant l'anonymat de cette décennie, survivant et construisant une nouvelle identité qui fit éclore une flopée de perles inconnues dont ce Mindfailure en est un digne représentant.

0 Commentaire

1 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire