J’ai du mal à concevoir cela comme du power metal, du heavy metal à la rigueur. Enfin bref ! « Show Aniki » est une toute jeune formation française qui nous vient de Rennes, et emmenée par le guitariste John R. Elle produit en début d’année 2013, son premier Ep au Dome Studio d’Angers. L’objet est créé sous la supervision de David Potvin bien connu pour son travail chez «
Lyzanxia ». Cette personne, en plus d’accompagner à la production John R, figurera en guest à la lead guitare sur l’un des morceaux de ce quatre titres. «
Midriff Control » est présentée comme une pièce heavy metal à la frontière du power metal et du stoner. A l’écoute de l’objet nous serons en désaccord total avec le groupe sur au moins un style sensé inclus. J’ose croire que peu d’entre nous aurons le privilège de statuer sur cette problématique, au vue de l’hideuse pochette qui en effraiera plus d’un. Pour son premier effort studio « Show Aniki » a fait des choix hasardeux.
Nous confirmerons bien la présence du stoner d’entrée avec l’éponyme. Par contre, le genre sera mis de côté sur les trois autres morceaux. « Show Aniki » se révèle, dans ses premiers instants, un titre claquant, au son massif et à la production fignolée aux petits oignons. Le chant en anglais se montre potable, sans non plus se distinguer par son assurance. Mais très vite la solidité affichée se retrouvera étiolée. L’ensemble devient redondant et affreusement répétitif, malgré quelques sorties de guitare qui sont à saluer. Un certain malaise commencera à peser à partir du titre suivant. Nous chercherons sur tout l’EP la fameuse place dévolue au power metal, mais en vain. Tout juste avons-nous du heavy metal, et encore… Le restant de l’album s’inscrit dans un style hybride, à la fois moderne et américanisé, un pendant au controversé «
Reload » de «
Metallica ».
L’album du mythique groupe californien nous revient directement en mémoire à l’écoute de l’ombrageux et nerveux «
Precious ».
Plus encore que le premier titre, celui-là passe du solide au liquide. La composition se morfond quasi instantanément. La même chose semblerait se réaliser sur « Liberty » et ses riffs encaissés d’inspiration groovy. Le groupe tentera bien une pause pour mieux repartir. Ce serait quasiment peine perdue, et les quelques rebonds de guitare n’y changeront rien. L’instrument offre des passages plus intéressants sur « Invisible
Night », morceau où s’incruste d’ailleurs David Potvin. Après avoir affiché un ton hésitant et une certaine inconstance au niveau de la musique, le solo gagne notre estime. La contribution est néanmoins trop mince pour tout réparer.
« Show Aniki » se situe peut-être à ses balbutiements, il n’en reste que le groupe devra impérativement redoubler de technique et de vigilance pour paraître offensif. Le chant nécessitera, plus que les autres intervenants, un gros travail de refonte. Les auditeurs ne peuvent se contenter du récité, de l’hésitant, de l’approximatif. Les titres affichent généralement une bonne entame, avant de s’effondrer faute de pousser correctement le rythme et faute d’agrément. Le disque n’est pas à l’image de l’abominable pochette, bien heureusement. Toutefois, un bel aperçu physique d’un album a son petit effet pour contribuer au succès d’un disque. « Show Aniki » se serait donc tiré une balle dans le pied au départ de la course.
10/20
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