Si un minimum de déontologie (et soyons honnête de bienveillance à l'égard de mes chers lecteurs sans aucun doute horrifiés à l'idée de parcourir une interminable démonstration monolithique de plus de mille lignes sur le sujet) n'animait pas votre modeste obligé, l'idée d'épiloguer en long, en large et en travers sur un thème aussi passionnant que la candeur, et accessoirement la laideur, de certains artworks ornant certaines œuvres, aurait pu germer. Un doux euphémisme pour dire autrement, sans user d'une vulgarité et d'une trivialité pourtant justifiée en somme, que l'illustration de ce
Metal Crossfire, deuxième album des Italiens d'
Axevyper sortant deux ans après le premier, est l'antithèse parfaite de celles recouvrant les derniers opus de
Blind Guardian (sur lesquels, soit dit en passant, il y aurait d'autres choses à dire même si le lieu, et l'instant, ici et maintenant, sont mal choisis)? Ou peut-être est-ce là une autre manière de hurler son dégout face à l'ébauche aussi caricaturale, transpirant l'amateurisme, de ce dessin nous montrant une bataille futuriste où chaque belligérant campe étrangement sur ses positions ? Mais faisons abstraction de cet épouvantable dessin et passons à la suite de ce pamphlet en n'oubliant pas d'être charitable et de ne pas en dénoncer l'auteur.
En un temps ancestral, où votre serviteur fourbissait ses armes d'amateurs de
Metal à grands renforts de lectures et d'écoute, un élément important avait attiré son attention. Nous dévoilant quelques-uns de ses secrets, un obscur producteur, dans une non moins obscure maison de disque, nous révélait qu'une œuvre, surtout provenant d'un groupe, lui aussi, assez obscure devait apprendre à aller droit au but, sans ambages et fioriture inutiles. En d'autres termes, n'étant pas
Rhapsody qui veut, la surenchère d'intro instrumental, ou la présence de longues plages monotones, n'est pas forcément souhaitable. Un adage que nos amis d'
Axevyper n'ont sans doute pas appris puisque l'entame de cet effort, Stygianuclear
War, est un long instrumental de presque trois minutes auquel succède un
Crossfire se mettant doucement en place. Il faudra donc, peu ou proue, patienter presque quatre minute avant qu'il ne se passe enfin quelques choses d'intéressant. Une éternité donc. Et ce d'autant plus que ce premier morceau chanté parait quelques peu confus, gourds et maladroits dans son entame.
Au-delà de ça, fidèle à elle-même la formation toscane évoluera ici dans l'expression d'un Heavy
Metal traditionnel passéiste aux relents NWOBHM marqués (citons
Omen, Iron Maiden,
Manowar ou
Manilla Road pour cibler ses influences). Rien de bien surprenant en somme. Ce qui le sera davantage, ce seront ces progrès qu'indubitablement le groupe aura fait s'agissant notamment de sa musicalité. Ils seront désormais loin ces temps où elle se contentait de nous offrir de pâles refrains répétitifs (On
Wings of
Glory est, par exemple, une parfaite illustration de cette nouvelle bonne fortune).
De plus, exceptions faites de quelques démonstrations manquant encore un peu de maîtrise (
Crossfire par exemple), Luca "Fils" Cicero pourra, lui aussi, se targuer d'être la victime, consentante espérons-le, de quelques bienfaits nouveaux. Sa voix, en un mélange étonnant de celles, toutes proportions gardées, de
Blaze Bayley et Udo
Dirkschneider, ne s'égare plus en des cimes qu'il ne contrôle pas.
Sans totalement parvenir à se départir de leur classicisme (mais le souhaitent-ils vraiment?), les Ultramontains parviennent aussi à davantage égayer cette morne plaine qu'ils nous font traverser (
Reign of Terror, le très bon On
Wings of
Glory, le furieux
Metal Tormentor...). Ce qui, reconnaissons-le, n'aura pas toujours été le cas autrefois.
Notons qu'étrangement, une fois encore, la seconde partie de ce disque est bien meilleure et bien plus inspirée que sa première moitié. Une coutume à laquelle
Axevyper semble avoir pris goût.
Meilleur que son prédécesseur, ce deuxième opus des Italiens d'
Axevyper est intéressant à défaut d'être passionnant.
Ne reste plus qu'à trouver un illustrateur digne de ce nom...
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